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Les élèves ont pu participer à des quiz autour de la contraception.

Ce jeudi, la Protection maternelle et infantile (PMI) a organisé la journée de la contraception à l’occasion de la semaine dédiée. Des élèves du lycée polyvalent de Kawéni y ont été sensibilisés. Retrouvez le dossier en lien avec le sujet dans le nouveau numéro de Mayotte Hebdo : « Grossesses précoces : le fléau des jeunes filles ».

« C’est quoi une contraception ? ». Cette question était posée à des lycéens à l’entrée du village associatif. Ce jeudi 26 septembre, une dizaine d’associations se sont réunies à la Protection maternelle et infantile (PMI) pour informer et sensibiliser à la contraception à l’occasion de la semaine dédiée. Une centaine d’élèves du lycée polyvalent (LPO) de Kawéni y ont été invités.

La Croix rouge, Le réseau périnatal de Mayotte, l’association Profession sport et loisirs de Mayotte et bien d’autres ont animé des ateliers interactifs avec les jeunes, comme des quiz. “Avoir ses règles ne signifie pas être prête pour avoir un enfant”, lit une adolescente sur une des cartes du jeu. Les jeunes étaient invités à commenter ce type d’affirmation avant qu’une animatrice les renseigne sur ce sujet.

Les lycéens ont pu découvrir les différents moyens de contraceptions, mais aussi apprendre à mettre un préservatif masculin et féminin. Dans une boîte opaque, ils pouvaient s’entraîner à en mettre sur un pénis factice sans regarder. “S’ils arrivent à le faire dans le noir, ils sauront le faire en toute circonstance”, explique Raysate Abdallah chargée en santé sexuelle et reproductive à la Croix Rouge.

« Un déficit d’informations »

Les jeunes se sont montrés très curieux, aussi bien filles que garçons face à ces informations. “A la maison, on ne parle pas de sexualité, c’est vu comme honteux”, témoigne Mayra, en seconde. “Les jeunes sont très intéressés parce que chez eux, ces sujets ne sont pas du tout évoqués. Des mères pensent que si leurs filles parlent de vie sexuelle, cela signifie qu’elles vont être enceintes. Ce n’est pas parce qu’on aborde le sujet qu’on a une sexualité active”, affirme Talisma Soulaïmana, directrice régionale aux droits des femmes.

Yvelle Bouchard, infirmière scolaire dans l’établissement, estime que la visite des élèves est très utile alors que dans son travail elle rencontre souvent des jeunes filles enceintes de 15 ou 16 ans. “Il existe un déficit d’informations autour de la sexualité”, estime-t-elle. Par ailleurs, le LPO est surnommé le “lycée des mamans”, en raison du nombre conséquent d’élèves tombées enceintes avant 18 ans. Une matinée comme celle-ci est l’occasion d’informer pour enrayer ce phénomène.

La question du consentement

Les professionnels de santé ont proposé du contenu ludique aux adolescents pour qu’ils s’identifient et interagissent. Une sage-femme, Caroline Reymann et Nouzha Mroirili, une puériculture, ont joué une saynète. La première interprétait une jeune fille dont le copain lui mettait la pression pour avoir des rapports sexuels, accepte lui disait son amie, “c’est une façon de prouver que tu l’aimes”. Le groupe était ensuite chargé d’analyser la scène. Cela a permis d’évoquer la question du consentement, “on peut dire “non” à n’importe quel moment même au milieu d’un rapport”, informe Caroline Reymann. Les professionnels ont communiqué des informations pratiques aux jeunes, par exemple, il est possible de se faire dépister ou d’aller voir une sage-femme sans ses parents même si on est mineur.

Faina, en classe de seconde, a vivement apprécié cette matinée d’information. “C’est intéressant d’apprendre quels sont les risques en plus de la grossesse si on ne se protège pas.” Elle a aussi trouvé des ressources “pour savoir à qui demander de l’aide si je suis victime d’agression sexuelle ou en cas de problèmes familiaux”, raconte-t-elle satisfaite.

Retrouvez gratuitement tout notre dossier sur la contraception et les grossesses précoces dans le Mayotte Hebdo n°1104 : « Grossesses précoces : le fléau des jeunes filles ».

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