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Avec la nomination de Thani Mohamed Soilihi, Mediapart ressort l’histoire d’un échange de collaborateurs datant de 2015 impliquant l’ex-sénateur mahorais et son collègue Joël Guerriau.

Le journal en ligne, Mediapart, vient de publier un article concernant le nouveau secrétaire d’État à la Francophonie et aux partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi, ressortant une histoire déjà dévoilée en 2017. En effet, en 2015, le Sadois a embauché la femme d’un collègue sénateur, tandis que ce dernier a fait de même avec un collaborateur du parlementaire mahorais.

C’est le revers de la médaille d’une nomination à un poste exposé. Devenu le premier Mahorais à entrer au gouvernement, samedi soir, Thani Mohamed Soilihi se retrouve sous les feux des projecteurs et voit son nom en tête d’un article de Mediapart, ce mercredi matin. Celui-ci a pour titre : « Le nouveau ministre de la francophonie rattrapé par un micmac d’emplois familiaux au Sénat » et reprend une histoire déjà dévoilée par Ouest-France en 2017. Le Mahorais se trouve indirectement concerné par l’affaire Joël Guerriau, du nom de ce sénateur de Loire-Atlantique. Ce parlementaire, alors que la soumission chimique est au cœur de l’actualité avec le procès de Dominique Pélicot (un septuagénaire qui a drogué sa femme pour que d’autres hommes puissent la violer), a été écarté du Sénat parce qu’il est accusé d’avoir drogué la députée Sandrine Josso en 2023. La question de son retour au Palais du Luxembourg pose actuellement question, tout comme ses pratiques pendant sa carrière politique. C’est là que Thani Mohamed Soilihi rentre en jeu.

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En 2015, le sénateur Joël Guerriau (au centre, à côté de Thani Mohamed Soilihi) avait participé à une visite sénatoriale à Mayotte.

En 2015, Joël Guerriau s’est retrouvé en difficulté pour garder son épouse Christine en tant qu’assistante parlementaire. Les règles d’embauche des assistants ont évolué avec la création de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (elles ont été durcies depuis avec l’affaire François Fillon). L’élu de Loire-Atlantique, alors vice-président de la délégation outre-mer, avait proposé au sénateur mahorais de devenir le nouvel employeur de sa femme, après une visite du couple dans l’archipel mahorais.

« Je n’y ai pas vu de malice »

« Christine avait de réelles compétences mais j’avais atteint mon quota de collaborateurs pour pouvoir la recruter. Joël m’a donc proposé cette formule avec l’embauche de Moussa, je n’y ai pas vu de malice », a indiqué Thani Mohamed Soilihi, dans une citation rapportée par Mediapart. En 2017, il avait été déjà interrogé sur le sujet par Ouest-France. « Nous avons sympathisé et [Joël Guerriau] m’a dit qu’il pouvait me faire profiter de l’expérience de sa collaboratrice, qui est aussi son épouse, sur des questions de droits européens. Nous avons donc effectué cet échange tout à fait légal. Mme Guerriau a été payée 1.195 euros, soit beaucoup moins que quand elle travaillait pour le sénateur Guerriau », avait-il précisé à propos de cette mission d’un an.

En contrepartie, le dénommé Moussa a bien été embauché par Joël Guerriau durant une courte période. Mediapart affirme toutefois que « le travail effectué à l’époque par Moussa T. n’a pas marqué les esprits » et révèle que celui-ci était resté à Mayotte le temps de sa mission. En 2017, Joël Guerriau avait lui-même défendu son collaborateur mahorais dans Ouest-France, rappelant qu’il avait besoin de quelqu’un sur les sujets ultramarins. « Le collaborateur du sénateur Thani m’a aidé à comprendre des choses. On avait tout simplement deux compétences qui se croisaient avec une plus-value certaine. Fallait-il s’en priver ? », arguait le sénateur d’Horizons, photo du collaborateur au Sénat et feuilles de salaire (de 900 euros) à l’appui.

Premier Mahorais à entrer au gouvernement, Thani Mohamed Soilihi vit une autre première dont il se serait bien passé avec cet article de Mediapart.