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Avant qu'ils n'aillent dans l'eau, les enfants ont droit à une séance préparatoire durant laquelle différentes recommandations leur sont données par les enseignants.

Placer la natation dans les fondamentaux de l’éducation dès le plus jeune âge, c’est une ambition de l’éducation nationale à Mayotte, territoire marin par excellence. Une formation a ainsi été lancée pour apprendre aux enseignants à dispenser des cours de cette discipline à leurs élèves.

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Une quarantaine d’enseignants ont bénéficié cette semaine d’une formation leur permettant d’enseigner la natation à leurs élèves à compter de ce lundi.

Ils sont une quinzaine d’élèves, ce vendredi après-midi, à apprendre à nager à la plage du Faré (Dzaoudzi-Labattoir), grâce à leurs professeurs, désormais formés à la pratique. Le rectorat de Mayotte vient de mettre en place, en Petite-Terre, une formation à destination des enseignants de l’école primaire. Son objectif est qu’ils puissent apprendre aux élèves à nager, ce qui est loin d’être acquis pour une majorité de Mahoraises et de Mahorais, malgré une très grande proximité avec la mer. Grâce à l’inspecteur de l’éducation nationale Gilles Coignus, une formation a pu être mise en place pour une quarantaine d’enseignants. Ils y apprennent la théorie sur l’activité natation et à vivre des situations dans l’eau. Cet apprentissage, démarré sur la plage du Faré le long du boulevard des crabes à Dzaoudzi, a vu se mettre dans l’eau pour la première des élèves de grande section, âgés de 5 ans (en période de grande marée d’équinoxe), une première à Mayotte pour des enfants de cet âge-là. Les enseignants se sont montrés très motivés et une nouvelle formation a pu démarrer jeudi après-midi pour d’autres. Vendredi, c’est un groupe de CE1 (âgés entre 6 et 7 ans) qui avait rendez-vous sur la plage du Faré avec des enseignants.

Gilles Coignus est en charge du dossier EPS (Education physique et sportive) sur l’île. Le lagon qui entoure Mayotte lui a donné envie de développer cette discipline en partenariat avec d’autres collègues et l’aval de Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de Mayotte. ”En tant qu’inspecteur en charge de l’EPS, j’avais envie de développer cette activité avec mes collègues, du fait que la Petite-Terre est assez avancée dans le domaine des activités nautiques et de l’opération natation (avec des élus et des collectivités locales très impliquées), nous avons pu commencer à mettre cela en place dès le mois de juin 2024. Ce qui est intéressant, c’est que ces enseignants sont formés et vont pouvoir démarrer un projet de natation dès la semaine prochaine”, développe-t-il.

« Se familiariser avec le milieu aquatique »

Cette nouvelle activité sportive (et récréative) est pour le moment ouverte aux élèves de CE1, CM1 et CM2. Les enseignants sont formés pour qu’ils puissent à leur tour enseigner la natation à leurs élèves. Important à savoir, la pratique d’une telle activité est soumise à des conditions de sécurité et d’encadrement, avec la présence primordiale d’un maître-nageur en surveillance sur le bord de l’eau et un autre dans l’eau pour participer aux séances. Cette formation préalablement dispensée aux enseignants permettra d’éviter d’avoir des groupes d’élèves en train de jouer au football sur le sable, “ils seront vraiment dans l’eau pour apprendre à nager et à se familiariser avec le milieu aquatique”, selon Gilles Coignus.

Si ce projet est pour le moment cantonné à la Petite-Terre en raison de la réunion des toutes les conditions requises (proximité de l’eau et sécurité pour amener les élèves), ses initiateurs entendent bien le reproduire à nouveau l’année prochaine au même endroit avec une nouvelle formation, en attendant de pouvoir l’élargir, à terme, à tout le département. La difficulté principale d’un tel exercice sur la Grande-Terre réside, selon les intéressés, dans la capacité à trouver des plages près des écoles. Le cas échéant, il faudra compter sur un financement pour transporter les élèves et trouver des maîtres-nageurs capables d’assurer la surveillance. Pour l’éducation nationale à Mayotte, il s’agit là d’un projet pluriannuel qui doit prendre forme avec le soutien des collectivités locales, en particulier les municipalités. “Pour ce projet-ci en Petite-Terre, non seulement les municipalités ont été sollicitées mais également la cité éducative et la Drajes (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) ont participé à sa mise en place aux côtés de plusieurs partenaires”, note Dominique Haïm, l’inspecteur de l’éducation nationale responsable de la Petite-Terre. Cela signifie qu’il faudra en faire de même en Grande-Terre le moment venu, ce qui nécessitera de grands investissements. Cette nouvelle activité récréative pour les élèves de CE1, CM1 et CM2 s’inscrit également dans le cadre plus général d’un projet ministériel intitulé « l’école hors les murs ».