Depuis deux semaines, la collectivité martiniquaise est marquée par des émeutes en parallèle de manifestations contre la vie chère. « Face aux graves troubles sociaux résultant de la crise liée à la vie chère auxquels est actuellement confrontée la Martinique, le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a une pensée toute particulière pour l’ensemble de la population de cette collectivité territoriale et exprime son soutien le plus sincère et sa solidarité à son président, Serge Letchimy », indique le Département de Mayotte, dans un communiqué daté de samedi.

Selon une étude réalisée par l’Insee en 2022, le prix d’un panier de produits moyen est généralement 14% plus cher en Martinique qu’en métropole, cela monte à 16% en Guadeloupe. A titre de comparaison, Mayotte connaît 10% de différence entre la moyenne des prix pratiqués ici et la métropole (c’était 6,9% en 2015). L’écart est actuellement de 9% pour La Réunion. Pour calmer la colère, le 11 septembre, le conseil exécutif de la collectivité martiniquaise a proposé (le vote est prévu le 3 octobre) de passer l’octroi de mer à 0% sur une centaine de produits considérés comme de première nécessité. Une exonération appliquée pendant 36 mois doit aussi permettre de laisser près de six millions d’euros dans l’économie locale.

Défendant « un front commun pour soutenir les actions en faveur de la justice sociale et de la réduction des inégalités », Ben Issa Ousseni, appelle également les autorités nationales et notamment au nouveau ministre des Outre-mer (François-Noël Buffet, voir par ailleurs) à « une prise de conscience urgente de la situation des Outre-mer et à des actions concrètes pour apporter des solutions aux besoins économiques et sociaux des habitants de ces régions. La vie chère, l’accès aux ressources de base et l’équité sociale ne peuvent être des combats laissés de côté. Mayotte se tient aux côtés de la Martinique dans ses luttes pour une vie meilleure, un avenir plus juste, et des conditions de vie dignes pour tous. La solidarité ultramarine doit être le ciment de notre résistance et de notre espoir commun ».