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Ils sont huit élèves à avoir intégré la formation pour devenir Infirmier en bloc opératoire diplômé d’État (Ibode) à l’Institut des études en santé de Mayotte (IES).

L’Institut des études en santé de Mayotte (IES) a accueilli sa première promotion de futurs infirmiers en bloc opératoire diplômés d’État cette semaine. Une nouvelle formation qui devrait permettre aux salles d’opération du centre hospitalier de Mayotte (CHM) de renforcer leurs effectifs.

La première promotion pour devenir Infirmier en bloc opératoire diplômé d’État (Ibode) a fait sa rentrée cette semaine à l’Institut des études en santé de Mayotte (IES). Huit étudiants, tous déjà infirmiers au centre hospitalier de Mayotte (CHM), ont commencé cette formation de deux ans, dispensée par Bernard Robin, Ibode au centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes. « Les cours théoriques sont en visioconférence avec l’école du CHU de Nantes. Mais les travaux pratiques auront lieu ici », explique Agnès Girard, infirmière anesthésiste qui participe à encadrer la formation côté mahorais. Pour assister à cette classe, les participants ont été sélectionnés sur concours.

Une fois diplômés, ils seront capables d’assurer trois fonctions lors des opérations : infirmier circulant (celui qui fait le lien entre le bloc stérile et les autres salles), instrumentiste (chargé de donner et compter le matériel) et assistant chirurgical. Avec ce dernier rôle, ils pourront par exemple assister le chirurgien au moment des sutures. « On est vraiment dans la technicité », affirme Claire Makolle, cadre formatrice après avoir exercé ce métier pendant plusieurs années. Les protocoles en bloc opératoire étant très réglementés, notamment pour préserver la stérilité de la pièce, le métier d’Ibode l’est tout autant.

Un engagement de cinq ans

Pour Latuf Dhoifir, infirmier diplômé en 2022 après avoir fait sa formation à Mayotte, retourner à l’école était une évidence. Depuis un an, il opère comme circulant en bloc opératoire, seul rôle qui ne nécessite pas de suivre la formation. Mais le jeune homme veut aller plus loin : « En travaillant avec eux, j’ai pu avoir un aperçu du métier d’Ibode, de ses responsabilités. Avec cette formation, je veux approfondir mes connaissances et pouvoir tout faire ».

Une vocation qui ne fait pas de mal au CHM : sur les 23 postes d’Ibode équivalents temps plein ouverts, il n’y en a actuellement que douze d’occupés. « La totalité n’est jamais pourvue », précise Claire Makolle, ajoutant que ce métier est également en tension sur l’ensemble du territoire national. Cette nouvelle formation sur le sol mahorais devrait permettre aux équipes des blocs opératoires de s’étoffer : les huit élèves formés à l’IES auront un contrat d’engagement de cinq ans avec le CHM une fois diplômés. Une manière de lutter contre le turn-over hospitalier.