« Il serait dommage que le centre équestre n’existe plus »

Investi dans le parc équestre d’Hajangua depuis 2013, propriétaire depuis 2018, Alain Chartier souhaite prendre sa retraite, mais espère qu’un repreneur permettra au club de continuer ses activités, notamment auprès des jeunes.

Le seul centre équestre de l’île, à Hajangua, est à la recherche d’un repreneur. Son propriétaire et gérant actuel, Alain Chartier, 77 ans, souhaite en effet lever le pied de l’étrier après plusieurs difficultés financières, de santé et onze années au service du club. Entre crise de l’eau, la période de forte délinquance à Dembéni, les barrages et les granulés qui ont dû être remplacés par de la poudre, favorisant les coliques chez l’animal, faute de possibilité d’approvisionnement, les mois qui viennent de s’écouler n’ont pas été faciles pour assumer les 12.000 euros de frais fixes mensuels. « Mais c’est une affaire qui marche », assure le propriétaire, dont le club accueille chaque matin cinq à six groupes de jeunes en situation de handicap pour de l’équithérapie, et des scolaires l’après-midi, en plus des cours classiques d’équitation. « C’est notamment pour l’équithérapie qu’il serait dommage que le centre n’existe plus. »

Le gérant a toujours tenu à donner une dimension sociale au parc équestre d’Hajangua, qui compte une centaine d’adhérents. Sur le domaine de 3,8 hectares, il a formé plusieurs jeunes au métier de palefrenier par exemple, il en accueille également pendant les vacances à travers le dispositif d’ACM (accueil collectif de mineurs), qui consiste à permettre aux mineurs de pratiquer une activité pendant les vacances scolaires. « On a construit deux dortoirs de seize places », mentionne-t-il.

« On a réussi à faire de l’élevage local »

Si pour l’instant, l’association Wema Watrou s’est positionnée pour perpétuer l’activité du centre, le gérant étudie toutes les propositions sérieuses et sait qu’il peut compter sur son fils adoptif, Zawali Said Ali, actuellement directeur du club, pour reprendre les rênes au besoin. « Je l’ai formé à tout, il sait comment on s’occupe des chevaux, gérer les naissances, etc. », énumère-t-il, affirmant que quel que soit l’avenir du parc, il gagnerait à garder l’ensemble de ses quatre employés.

Alain Chartier souhaite rester dans tous les cas à proximité des chevaux qu’il a vu naître. Car le gérant est parti de loin. « Quand je suis arrivé au centre, il n’y avait plus que quatre poneys et un cheval de 25 ans. » En effet, c’est dans un club hippique frappé par le staphylocoque doré qu’Alain Chartier est arrivé en 2013. Cet amoureux des chevaux, issu de plusieurs générations d’éleveurs, a pris en main le parc en tant que consultant, travailler avec des vétérinaires, et remis le centre sur pied. « On a réussi à faire de l’élevage local, avec des chevaux tropicalisés. Aujourd’hui, on a une quarantaine de chevaux, poneys et double-poneys », affirme celui qui a également formé de nombreux cavaliers et moniteurs en métropole au cours de sa carrière. Pour l’avenir, Alain Chartier voit de belles possibilités pour ceux qui reprendront le parc. « Le tourisme équestre est à développer avec les balades magnifiques qu’on peut faire ici. Moi, quand j’ai repris l’affaire, il fallait des chevaux. Aujourd’hui, c’est bon, il y a un élevage de chevaux mahorais », explique-t-il, content du travail réalisé et prêt à passer le flambeau. 

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

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