Suite à l’arrêté du préfet de Mayotte du 25 juin dernier, portant démission d’office Salime M’déré a perdu son poste de premier vice-président du Département de Mayotte. Ce dernier a demandé un recours pour suspendre cette décision. Le juge des référés du tribunal administratif l’a rejeté.
C’était l’un des derniers espoirs de Salime M’déré, mais le juge des référés du tribunal administratif de Mayotte l’a anéanti. L’ancien vice-président du Département de Mayotte a demandé la suspension de l’arrêté du préfet de Mayotte le déclarant démissionnaire d’office de son mandat de conseiller départemental. Il a fait appel en espérant que le juge des référés soit plus clément avec lui. « Mon client conteste cette décision en estimant que le fondement sur lequel le préfet s’est appuyé ne s’applique pas dans son cas parce qu’il a fait appel de la décision pénale », explique maître Benoît Jorion, l’avocat de Salime M’déré. Après une audience en urgence, le juge des référés rejette le recours ce lundi 15 juillet. « Le juge judiciaire ayant assorti de l’exécution provisoire la privation du droit électoral de M. M’Deré pendant deux ans, le préfet de Mayotte était donc tenu de déclarer l’intéressé démissionnaire d’office de son mandat de conseiller départemental », explique le tribunal administratif. Pour rappel, le tribunal correctionnel de Mamoudzou a condamné l’ex premier vice-président du Département à une peine d’un an de prison, dont six mois avec sursis et deux ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.
« Il n’a plus aucune source de revenus »
L’avocat de Salime M’déré affirme que ces décisions ont eu un impact significatif sur la vie de son client. « Il a tout perdu, il n’a plus d’emploi, plus de mandat, il n’a plus aucune source de revenus », explique-t-il. En effet, le concerné a également perdu son poste de directeur adjoint de la caisse des écoles à Koungou puisqu’il a aussi écopé d’une interdiction de toute fonction publique. Selon maître Benoît Jorion, son client va perdre 6.000 euros par mois. Cela comprend ses indemnités en tant qu’élu qui s’élèvent à 2.500 euros et à son salaire en tant que fonctionnaire. « On a une décision temporaire qui tue socialement ce monsieur », lance l’avocat.
Pour l’heure, aucune date n’est fixée pour le procès en appel. « À mon avis, il ne se fera pas avant deux ans », ajoute le défenseur de Salime M’déré.
Raïnat Aliloiffa est la rédactrice en chef du Mayotte Hebdo.
Elle est une journaliste passionnée par les sujets de société et culturels.