Ces derniers mois, trois dispositifs de concentrations de poissons dérivants (DCP) se sont échoués sur des plages de Mayotte. Deux ont été retrouvés sur les plages de Charifou et un sur la plage de l’aéroport en Petite-Terre. L’Office français de la biodiversité s’inquiète de la pollution générée par ces échouages sur l’écosystème, sur les tortues, la mangrove mais aussi sur les récifs coralliens.
Depuis avril 2024, trois nouveaux dispositifs de concentrations de poissons dérivants (DCP) issus de la pêche thonière se sont échoués sur des plages de Mayotte. Ils s’ajoutent aux trois systèmes similaires échoués sur la barrière entre décembre 2023 et mars 2024. En plus d’avoir « très certainement endommagé une partie des récifs coralliens, ces dispositifs ont engendré une grande quantité de déchets plastiques sur certaines de plus importantes plages de ponte de tortue de Mayotte », alerte l’Office français de la biodiversité (OFB) dans un communiqué.
L’échouage de deux DCP dérivants équipés de leur balise sur les plages de Charifou au mois de mai, en pleine saison de ponte peut « constituer un risque pour les tortues fréquentant la zone », craint l’OFB. Cette zone est par ailleurs particulièrement fréquentée par les tortues marines pour pondre. L’un des filets a également endommagé les quelques palétuviers présents dans la zone. Les mangroves jouent néanmoins « un rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes récifaux et rendent de nombreux services à la population (protection contre l’érosion, maintien d’un vivier de poissons et de crustacés) », décrit l’OFB. Déjà fortement impactés par les activités humaines, l’échouage supplémentaire d’engins de pêche industriel induit une pression supplémentaire dans ces écosystèmes déjà fragiles.
Un DCP avait déjà été retrouvé échoué en avril sur la plage de l’aéroport. Plage très fréquentée par les tortues vertes mais également par les touristes, l’enlèvement de ces déchets a nécessité de creuser dans le sable sur plus de 50 cm de profondeur endommageant une partie de la plage. Avec de nombreuses bâches, ce dispositif représentait un déchet de plus de 750 litres.
Les Affaires maritimes et le Parc naturel marin mènent des enquêtes pour identifier le ou les propriétaires de ces DCP, connaitre leur nationalité et leur navire. Le ou les armateurs responsables de ces dérivants encourent des poursuites pour les conséquences de l’échouage pour atteinte à l’environnement par dégradation des habitats marins et pollution.
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