Le Rassemblement national sera défendu par Anchya Bamana

Anchya Bamana est investie officiellement candidate Rassemblement national pour les élections législatives du 30 juin et 7 juillet dans la deuxième circonscription de Mayotte. Le parti de Marine Le Pen, qui continue à faire des appels du pied aux Républicains pour former un bloc de droite, n’exclut pas d’investir un autre candidat dans la circonscription du nord dans des conditions similaires. 

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Les cadres du Rassemblement national sont venus soutenir Anchya Bamana, lors de l’annonce de sa candidature, ce jeudi, à Mamoudzou.

Alors qu’elle avait déjà fait un appel du pied pendant les élections européennes, Anchya Bamana a officiellement été investi par le Rassemblement national pour défendre ses couleurs au prochain scrutin législatif, le 30 juin, pour la seconde circonscription (sud) de Mayotte. Les choses sont allées très vite entre mardi matin et ce jeudi. À l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le soir du 9 juin, la fédération locale du RN n’a pas fait mystère de son intention de se trouver un porte-drapeau pour ces législatives anticipées, y compris pour un(e) candidat(e) non issu(e)s de ses rangs. Leurs yeux étaient tournés vers Les Républicains et les autres formations estampillées de droite lesquelles ont tous décliné cette offre au motif, selon Daniel Zaïdani, que le RN est « un parti raciste ». Anchya Bamana, elle, a pris le contrepoids de cette posture en se déclarant publiquement mardi matin, par voix médiatique, ouverte à toute alliance avec quelque formation politique qui a accepterait de soutenir sa candidature. Une aubaine pour le RN local qui n’en demandait pas tant. « Nous voulons des gens engagés, certains, n’ayant aucune honte à afficher leurs engagements politiques et à aller renforcer la majorité parlementaire qui se dégagerait autour de Jordan Bardella dans la prochaine Assemblée nationale », a tenu à préciser Daniel Zaïdani au cours de la conférence de presse organisée, jeudi matin, au 5/5.

À l’instar du conseiller départemental, Saïdali Boina Hamissi, le délégué départemental a reprécisé que le choix d’investir Anchya Bamana a fait l’unanimité au sein des instances départementales et nationales de son parti, ce mardi. La même démarche pourrait prévaloir d’ici dimanche soir pour la première circonscription législative de Mayotte, à défaut d’une candidature propre du RN. « S’il ne nous est pas possible de présenter une deuxième candidature dans la première circonscription, je prends l’engagement solennel de mettre tous nos moyens à disposition d’Anchiya Bamana pour nous assurer qu’elle remporte le scrutin dans la deuxième », a martelé Daniel Zaïdani, dans la suite des propos de Saïdali Boina Hamisi qui sera le directeur de campagne d’Anchya Bamana.

Pas d’alliance avec les Républicains

Absent ou réalisant des petits scores lors des élections locales, le Rassemblement national voudrait enfin transformer l’essai, cette fois-ci. Ainsi, Daniel Zaïdani a constaté que « le Rassemblement national progresse élection après élection. Toutes les communes de Mayotte ont, sans exception, placé Jordan Bardella en tête des suffrages exprimés lors des élections européennes ». Il a poursuivi son propos en expliquant que « les Mahoraises et Mahorais vivent dans leur quotidien un malaise profond fait d’insécurité, d’immigration massive incontrôlée, d’un projet de loi Mayotte qui n’aboutit pas et d’un flagrant manque de respect du pouvoir à Paris à l’égard des représentants élus de l’île ». Il reconnaît cependant que le chiffre global obtenu sur l’ensemble du territoire ne signifie pas que tous les électeurs soient issus des rangs du RN ou partagent ses idéaux, mais symbolisent plutôt un ras-le-bol, une exaspération de la population locale devant l’incapacité des divers gouvernements successifs à apporter de réponses concrètes aux attentes des Mahorais.

En conclusion de cette première rencontre de campagne des porte-voix de Marine Le Pen avec la presse, l’ancien président du conseil général a réitéré sa main tendue en direction des formations politiques de droite sur le territoire, regrettant le refus clairement exprimé dès lundi par le parti Les Républicains de former bloc de droite. Pour lui, il ne fait l’ombre d’un doute que l’avenir de Mayotte se situe dans ce bloc en question car il ne voit pas comment il peut en être autrement, « entre une France insoumise arrivée derrière le FN, hostile à Mayotte française, à la suppression du droit du sol, considérant Mayotte comme faisant partie d’une même entité comorienne, et un parti présidentiel qui a démontré en deux mandats successifs de son désintérêt total pour Mayotte et la France ». Le Pamandzien n’a pas hésité à accuser le parti LR « de vivre dans le passé et l’illusion que l’union de la droite doit se construire autour de lui », estimant que la configuration de 2024 (favorable au RN) est différente de celle qui a prévalu à l’époque de Jacques Chirac.

« Les temps ont changé et nous devons nous adapter en conséquence », a-t-il lancé en demandant aux électeurs mahorais de faire abstraction des consignes des partis dans l’intérêt supérieur de Mayotte.

Mansour Kamardine se représente

Au même moment qu’Anchya Bamana, dans une vidéo publiée sur X ce jeudi 13 juin, le député sortant Mansour Kamardine du parti Les Républicains a annoncé sa candidature aux élections législatives dans la deuxième circonscription de Mayotte. « Nous vous proposons de nous donner votre confiance pour poursuivre le travail entrepris jusqu’ici, pour apporter les réponses auxquelles notre île a besoin », a-t-il déclaré depuis Paris.

L’ancien maire de Sada a été élu pour la première fois député en 2022, quand Mayotte ne comportait qu’une seule circonscription. Battu par Abdoulatifou Aly en 2007, puis Ibrahim Aboubacar en 2012, il a retrouvé son siège en 2017 dans la deuxième circonscription de Mayotte.

Journaliste politique & économique

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