Selon le procureur général d’Anjouan, Mouzdalifa Zoubert, les échauffourées qui ont déchiré les deux localités voisines de Wani et de Barakani, n’ont pas de fait de victimes ni de blessés. Le calme serait revenu depuis lundi, a ajouté le magistrat.
Depuis dimanche, les images des dégâts circulaient sur les réseaux sociaux. Après trois jours d’hostilités, Wani et Barakani, deux localités anjouanaises ont accepté d’enterrer la hache de guerre. C’est du moins ce que nous a confirmé mardi le procureur général d’Anjouan, Mouzdalifa Zoubert, contacté par Flash infos vers 16 heures. Les deux villes voisines, habituées aux altercations, sont entrées en conflit dimanche 2 juin. D’après le procureur, tout serait parti d’une fête d’anniversaire qui était organisée à Wani, d’où est natif le tout nouveau gouverneur, le docteur Zaïdou Youssouf, investi le 23 mai pour remplacer Anissi Chamsidine. « Un habitant de Barakani qui aurait était dans un état d’ivresse a voulu mettre du désordre dans la soirée d’anniversaire. Et les jeunes de Wani l’ont en empêché. Le comité villageois qui veille sur la sécurité l’avait immobilisé avant de le conduire à la gendarmerie pour éviter tout débordement. Et il a été libéré le même soir. À partir de là, les affrontements ont commencé », a fait savoir le procureur général.
Pas de morts
Ce dernier a confirmé que les dégâts matériels enregistrés après ces journées d’hostilités sont énormes, même s’il est encore très tôt pour les évaluer financièrement. Des vidéos amateurs ont montré des maisons entièrement calcinées par les flammes, des magasins vandalisés et dérobés. On déplore des deux côtés l’incendie de biens matériels, notamment des vedettes, des maisons et des véhicules. De nombreux médias, dont le premier quotidien d’Etat, Al-watwan, ont rapporté dans leurs colonnes des blessés. Le magistrat a cependant rassuré qu’aucun blessé ni de mort n’ont été enregistrés. Il a balayé ainsi les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux qui font état de décès liés à ce conflit, après la découverte, ce mardi matin, d’un cadavre flottant dans une rivière de Barakani.
Selon le procureur général d’Anjouan, une médiation initiée avec l’appui du gouverneur Zaidou Youssouf a permis d’obtenir la cessation des affrontements. « Tout s’est calmé entre les jeunes des deux côtés. Il n’y a aucun problème. On a créé une commission qui chapeaute cette médiation. Le comité s’est entretenu avec les jeunes qui étaient impliqués dans le conflit. Ils ont même organisé des tournées au sein des villes pour appeler à la paix car ces affrontements n’apportaient rien », a ajouté le procureur qui se félicite du fait que depuis lundi, aucun incident n’a été relevé.
Aux Comores, les conflits inter-villageois sont monnaie courante. Les causes peuvent être multiples : sport, surtout des matchs de football, ou encore des cérémonies coutumières qui se soldent en affrontements. Le plus souvent, en plus des dégâts considérables que ces hostilités récurrentes occasionnent, les communautés enregistrent des pertes humaines. Parfois les victimes sont des innocents, qu’on attaque sans certifier une quelconque implication dans le conflit. Et ce n’est pas garanti qu’une enquête aille jusqu’au bout pour la condamnation des personnes reconnues coupables. Concernant des indemnisations quant à des dommages collatéraux, il n’y en a jamais eu.
Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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