Cirque social : « On laisse de côté la technique »

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Le lycée de Pamandzi a participé à la troisième édition du Cirque social.

Pour la troisième édition de Cirque social, des artistes professionnels de cirque de l’association Attac sont venus d’Espagne pour former des élèves. Ce vendredi 24 mai, les lycéens ont fait leur show, pour leur grand plaisir.

« Vamos a empezar ! », crie en espagnol une circassienne sur la scène de l’ACL, à Labattoir, en Petite-Terre, pour lancer le spectacle. Ce vendredi 24 mai, trois classes de seconde du lycée de Petite-Terre se sont prêtés au jeu du Cirque social, qui signe cette année sa troisième édition. Formés durant quinze jours par quatre artistes de la compagnie professionnelle Spinish Circo, de Valence, en Espagne, les élèves passent en groupe pour présenter leur numéro de cirque contemporain. Il y a de la danse, des acrobaties et de la jonglerie. Et surtout pas de stress (ou seulement « au début », reconnaît Hassem), mais juste de la bonne humeur. Même si les assiettes tombent au lieu de rester en équilibre sur leurs bâtons et que tout ne fonctionne pas comme prévu, les jeunes, tout sourire dans le public, font gonfler les décibels d’encouragements. Et les décibels de félicitation devant chaque prouesse.

« On utilise le cirque comme outil pour de la transformation sociale. On travaille sur la cohésion du groupe, l’estime de soi et les peurs », explique Gloria Guirao. C’est cette professeure d’espagnol du collège de M’gombani, à Mamoudzou, qui a initié la toute première édition en tant qu’ancienne de la troupe de cirque et membre, comme les professionnels qu’elle a sollicités, de l’association Attac. C’est aussi elle qui a demandé la subvention à la direction des affaires culturelles du rectorat de Mayotte. « On laisse de côté la technique, on n’est pas intéressé par le résultat mais le processus de développement du groupe et des personnes, avec le vivre-ensemble, l’inclusion et le respect », sourit-elle, même si malheureusement cette année, ni son collège, ni le lycée Younoussa-Bamana, n’ont pu participer à cause des problèmes de calendriers liés aux différentes crises qu’a traversées Mayotte, dont les barrages.

« Au début, c’est la peur »

« Ceux qui jonglent n’avaient jamais jonglé avant », relate Matthieu Corado, professeur d’espagnol du lycée de Pamandzi, qui explique que pour ce projet, les trois classes d’une centaine d’élèves se sont vu retirer une dizaine d’heures de cours. « Même les élèves qui ne sont pas à l’aise en salles de classe, là ont développé des compétences, ont su se focaliser et se concentrer », complète gaiement Gloria Guirao.

« On voit tout le processus : au début c’est la peur, puis « j’essaie », « c’est difficile », et après « je peux faire » et « je vais perfectionner » », détaille le circassien Édu Martinez, qui grimpe dans un cerceau. « Voir leurs sourires, c’est la meilleure partie. Ici, ils n’ont pas l’opportunité de faire du cirque… J’ai appris que c’était le tout premier spectacle de cirque en Petite-Terre ! »

Une troisième édition de Cirque social qui pourrait se renouveler au vu de l’enthousiasme des jeunes. Comme Rifouanti, impressionnée par les numéros des professionnels venus entrecouper les-leurs, ou encore Rafaël, venu exceptionnellement du collège de M’Gombani « parce que la première fois, l’année dernière, c’était trop cool ».