TME 2024 : Catégorie bâtisseur

Terrain de foot, front de mer, centre commercial si le secteur de la construction a connu un temps d’arrêt au début de l’année 2024, il sort d’une année 2023 où des constructions ambitieuses ont vu le jour. Cinq d’entre elles ont retenu l’attention du jury pour la catégorie de Bâtisseur de l’année de notre dixième édition des Trophées mahorais de l’entreprise. Votez pour désigner les lauréats jusqu’au dimanche 21 avril sur le site entreprise.yt.

Mairie de Sada, le stade de football

Devenu l’un des plus beaux terrains de football de l’île, celui de Sada fait la fierté de la ville et a déjà accueilli son lot de rencontres importantes pour sa première saison. L’AS Rosador de Passamaïnty y est allé chercher son titre en Coupe régionale de France en octobre 2023 contre l’ACSJ Mliha (3-0) et le FC M’tsapéré a fait de même en Régionale 1 en battant les rivaux de l’ASC Kawéni (3-2) en janvier dernier. Doté de tribunes et surplombant la ville, ce nouveau carrefour du sport mahorais était particulièrement attendu par les clubs locaux et leurs joueurs condamnés jusque-là à jouer dans la poussière ou la boue. « Nous avons opté pour du gazon synthétique pour limiter la poussière et pouvoir organiser des matchs à tout moment, même en saison des pluies », soulignait Ismaël Chakrina, adjoint au maire chargé des équipements sportifs, avant l’inauguration officielle, le samedi 4 février 2023. L’élu indiquait également que tous les matériaux installés ont été importés de métropole et que c’est la société de travaux publics MCTP qui a été sélectionnée pour le gros œuvre.

Sur le terrain financier, 2,6 millions d’euros ont été investis dans ce projet, avec un soutien assuré à 35 % par le rectorat de Mayotte, 30 % par l’État et 14 % par le conseil départemental de Mayotte. Il vient valider une politique axée sur le sport, puisque la municipalité s’active aussi dans les autres villages de la commune. « Il y a aussi le stade et le plateau de Mangajou », fait remarquer Houssamoudine Abdallah, le maire de Sada, qui attend désormais un hôtel de ville pour le début d’année 2025.

En attendant, c’est sur son gazon que la municipalité entend se faire remarquer, car le stade et son terrain synthétique retrouveront les joies de la première division régionale avec la promotion de l’Union culturelle et sportive de Sada pour la saison 2024.

CBo Territoria, le centre commercial Ylang

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Permettant à une partie de l’île de s’épargner des inévitables bouchons du lundi au samedi à Mamoudzou, le promoteur réunionnais CBo Territoria a porté le projet du centre commercial Ylang à Combani, dont l’inauguration a eu lieu le mercredi 4 octobre 2023. Installé dans la commune de Tsingoni, ce pôle d’activité tertiaire est au croisement des axes routiers reliant le sud au nord et l’est à l’ouest. Treize enseignes ont pris place parmi ses 7.000 m2 dont Carrefour Market, C’Tam et Mr Bricolage pour les plus gros. SFR, Bébé 9 et Canal+ étaient également là au top départ, alors que Sketchers, Okaïdi, OVS, Orange, Océan’Or, Beauty Succes, The Body Shop et Burger Yatrou ont suivi ou sont prévus. « On avait dit 17 enseignes, mais on a rassemblé des lots. Il nous en reste donc deux à commercialiser, mais on a déjà des touches », précise Cédric Giraud, directeur de développement de CBo Territoria.

Le chantier, réalisé par le groupe Colas, avait démarré en fin d’année 2021. « Deux ans, ça peut paraitre long, mais en réalité, c’est très court pour les travaux que nous avons menés », expliquait alors Géraldine Neyret, directrice générale de CBo Territoria, le jour de l’inauguration. Cette première phase de travaux, comprenant le centre commercial, le local de stockage de Distrimax et le parking de 165 places, représente un budget de plus de 24 millions d’euros. 130 emplois directs sont ainsi créés. « L’aspect formation est très important pour nous. Le recrutement s’est fait à Tsingoni, mais aussi à Sada et Chiconi, des bassins très proches », complète le directeur de développement.

Au global, le projet de pôle économique pensé par l’opérateur réunionnais s’étend sur cinq hectares. D’autres bâtiments verront le jour dont la construction de nouveaux commerces, un bâtiment de 1.130 m² pour France travail et d’un immeuble de bureaux de 2.100 m². Un autre ensemble plus petit, qui englobera des services comme une banque ou une assurance, s’est même ajouté au projet.

Mairie de Bandrélé, le front de mer

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À Bandrélé, on regarde désormais vers le littoral et sa mangrove. Inauguré le 30 juin 2023, le nouveau front de mer au cœur du village se compose d’aires de jeux, d’une large promenade, d’équipements sportifs et d’un terrain de pétanque. « Cet espace favorise les échanges entre enfants, mais également entre adultes. Il donne un supplément d’âme au quartier », notait le maire de la commune, Ali Moussa Moussa Ben, lors de l’inauguration. Les travaux ont également permis de protéger et aménagement l’environnement, avec la conservation d’un accès à la mer pour les pêcheurs, ainsi que la plantation de plantes et arbres, dont certaines espèces endémiques.

Au total, ce projet représente un budget de près de trois millions d’euros, dont 1,28 million d’euros financé par l’État via le fonds exceptionnel d’investissement. Le reste du financement étant réparti entre la commune de Bandrélé, la communauté de communes du Sud de Mayotte et le conseil départemental de Mayotte. Mais l’aménagement du front de mer de Bandrélé ne s’arrête pas là. En 2024, des travaux vont avoir lieu pour construire une passerelle au-dessus de la rivière, depuis le siège de la communauté de communes du Sud, jusqu’au quartier Gnambotiti. « Après cette passerelle, nous allons aménager le quartier », a annoncé le maire. Des aménagements paysagers et un terrain de pétanque verront notamment le jour, tout comme un nouveau plateau sportif à côté du front de mer, dont le financement est déjà assuré par l’Agence nationale du sport. Enfin, la dernière étape de l’aménagement du quartier sera de relier le comité du sel au collège, avec la réalisation d’un parc botanique urbain.

Rectorat de Mayotte, la halle sportive de Labattoir

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Lancé dans une politique de constructions à travers toute l’île, le rectorat de Mayotte a enregistré en décembre 2023 la livraison de la halle sportive du collège Bouéni M’titi à Labattoir.  « Conçue par l’architecte local Endemik – Sandra Mesa et livrée pendant les vacances scolaires après 18 mois de travaux, la halle est constituée d’un volume simple rectangulaire de 20 mètres par 40 m et d’une toiture à un pan d’une hauteur minimale de 7 m, permettant d’accueillir diverses activités sportives tels que la gymnastique, la danse, ou le volley, mais aussi un mur d’escalade situé à l’extérieur sous un large débord de toit », explique Jean Bondu, directeur de l’immobilier de la logistique au rectorat de Mayotte. L’intérêt, mais ça a été aussi la difficulté lors du chantier, est que l’équipement sportif est situé dans l’enceinte même de l’établissement scolaire. Car, outre les activités sportives, il peut accueillir des évènements ou spectacles grâce à un sol en résine « conforme à un usage sportif mais qui résiste également au poinçonnement pour un usage en salle polyvalente ».

S’agissant des éléments techniques, la halle « a été conçue et orientée de manière à offrir un maximum de confort pour les élèves pratiquant les diverses activités sportives. Ainsi, les peaux Nord et Sud sont réalisées en moucharabieh de blocs de terre comprimée (BTC), ces façades ajourées permettent d’apporter une lumière naturelle filtrée. Elles permettent également aux vents principaux d’irriguer le bâtiment. Les pignons Est et Ouest qui assurent le contreventement sont en structures béton et remplissage de briques pleines », détaille le cadre du rectorat. Ainsi en choisissant la BTC, comme il le fait pour d’autres projets, le rectorat veut promouvoir une filière locale et moins énergivore car les briques sont fabriquées directement en Petite-Terre.

CCI Mayotte, la Technopole

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Elle trône déjà fièrement sur les hauteurs de Dembéni. La Technopole, projet porté par la Chambre de commerce et d’industrie depuis 2014, n’a pas été encore inaugurée du fait des barrages. Mais la « Silicon Valley mahoraise » – pour reprendre les mots de Soibahadine Ibrahim Ramadani, ancien président du conseil départemental – est bien là. Les travaux débutés en septembre 2021 ont pris fin en novembre 2023. Laboratoires, espaces de coworking, bureaux, résidence de chercheurs, et même espace événementiel prennent place dans le bâtiment de plus de 3.000 m2. Le nouvel outil, qui a coûté 18,3 millions d’euros, a vocation à être une plateforme opérationnelle : un lieu de rencontre pour scientifiques, étudiants et chefs d’entreprises destiné à structurer le tissu économique mahorais. Sa structure innovante – tout en courbes de bois et de béton – a poussé Colas, en charge des travaux, dans ses retranchements.

À la manœuvre, de nombreux partenaires financiers et institutionnels participent au projet repris en 2022 par l’association Mayotte Technopole (AMT) présidée par Madi Velou. On y trouve aussi la Banque des Territoires, Département, l’État via la préfecture et le ministère des Outremer, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma), l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), l’Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts, l’Université de Mayotte, le groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte », et bien entendu la ville de Dembéni.

« Notre objectif sera d’accompagner les entreprises mahoraises naissantes, ou désireuses de se développer, sur un ensemble de secteurs clés – juridique, financier, technique et technologique – pour leur permettre de rayonner plus largement aussi bien localement que dans la région », nous confiait Yannick Mahé, directeur général de l’AMT, en décembre 2022.

Tous les portraits et toutes les catégories sont à retrouver sur le site entreprise.yt

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