Ancien juge d’instruction du tribunal de Mamoudzou, Hakim Karki a été reconnu coupable en appel de viol et condamné à dix ans de prison par la cour d’assises du Val-de-Marne, ce jeudi 4 avril. La peine est de deux ans plus lourde qu’en 2022. Populaire parce qu’il était le premier juge d’instruction de l’archipel mahorais et parce qu’il traitait l’affaire Roukia qui a éclaboussé le GIR (Groupement d’intervention régional), son étoile a pâli lors de son interpellation à La Réunion en lien avec un viol commis dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014, à Mamoudzou.
Ce soir-là, au cours d’une soirée dans un bar du centre-ville, il avait proposé à une jeune femme qu’il connaissait de la raccompagner chez elle en voiture. Selon lui, elle lui aurait « sauté dessus dans la voiture ». La relation sexuelle, « consentie » toujours d’après l’ex-magistrat, aurait continué dans son appartement. Un récit qui contraste avec celui de la jeune femme. Car l’enseignante n’a jamais changé de version et a décrit plutôt une fellation imposée dans la voiture suivie d’un viol de plusieurs heures à l’intérieur du logement. « Les déclarations de la victime ont été jugées circonstanciées, constantes et sincères tout au long de la procédure », a relevé la cour d’assises.
Selon l’AFP, lors du prononcé du verdict, celle-ci a écarté les tentatives de l’ex-juge de « décrédibiliser » la victime. Les arguments avancés « n’ont pas convaincu de leur pertinence : rien n’accrédite la folie sexuelle de la victime à son égard et aucun élément sérieux » ne vient corroborer « qu’elle puisse être l’instrument d’une quelconque manipulation à son encontre ». Dix ans après les faits, l’ex-juge retournera donc en prison.
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