02/06/2008 – Lutte contre les arboviroses – Le plan Combi pour faire changer nos comportements

Le plan Combi veut d'une part faire prendre conscience à la population mahoraise qu'elle crée quotidiennement des situations favorables à la prolifération des moustiques, et d'autre part l'amener à supprimer elle-même les situations de risque qu'elle a créée. Différents partenaires escortent la Dass dans cette aventure, à savoir la préfecture, le conseil général, la caisse d'allocation familiale, le vice-rectorat, pour ne citer que les principaux.
Contrairement à ce que l'on peut imaginer, Combi est un plan simple et réaliste. Combi présente trois gestes très efficaces pour l'élimination des nids à moustique : "couvrir les réserves d'eau, vider les récipients inutiles contenant de l'eau, jeter systématiquement ces récipients à la poubelle." Ces trois gestes sont à accomplir une fois par semaine car il faut environ 7 jours pour qu'un œuf devienne un moustique.
 
 
Nous sommes tous des leaders d'opinion

Pour amener les individus à adopter les trois gestes précités, le plan Combi s'articule autour de cinq axes. Appelé "mobilisation administrative", le premier vise à sensibiliser tous les "leaders d'opinion". Le rôle des élus, des cadis, des chefs de service est jugé "capital" dans le plan Combi. On le sait bien, ils ne sont pas les seuls.
La "mobilisation communautaire", le second axe, vise à mobiliser la population. Le plan Combi s'accoudera sur toutes manifestations organisées dans les communes et en milieu scolaire, le secteur associatif étant "un relais important d'information et d'action auprès de la population". Dans ce sens, un jeu "Prévention des arboviroses" (encadré) qui commence ce dimanche 25 mai et qui s'étale jusqu'au 31 décembre 2008, sera organisé sur dix manifestations socioculturelles.

Lors de ces évènements, un stand de la Dass sera installé, tenu par des personnes formées pour informer et sensibiliser le public. Un concours "Quartier sans nids à moustiques" est organisé dans quatre communes : Labattoir, Acoua, Chiconi et Chirongui, respectivement les 31 mai, 7, 14 et 21 juin. La population sera fortement sensibilisée dans la période de retour des hadjs, les pèlerins de la Mecque. Enfin, dans le milieu scolaire, différents dispositifs pouvant faire des élèves des agents de communication auprès de leurs parents sont envisagés.

Des pictogrammes véhiculent les trois gestes

Les annonces publicitaires constituent le troisième axe du plan Combi. Elles sont visibles dans les différents supports médiatiques jusqu'à la fin de l'année. Pour que chacun puisse comprendre au premier regard le comportement à adopter, trois pictogrammes simplifiant les trois gestes ont été créés par l'agence Nautilus Ukia.
La "communication interpersonnelle" est la quatrième stratégie développée par Combi. Elle passe par des actions de terrain menées avec des agents de prévention, le personnel de terrain de la DSDS (Direction de la solidarité et du développement social) du CG, les agents contractuels de la Dass, les chefs d'équipes de la LAV (lutte anti-vectorielle), les responsables d'associations, etc. Ils se déplacent avec les nombreux dépliants d'information conçus pour cette occasion.

Le dernier axe n'est pas moindre et il s'accole avec les précédents. Les éducateurs de santé sont présents dans "les points services" qui sont les structures de soins ou de services pour propager notre sensible message. Aussi, les dépliants et brochures sont disponibles dans différents guichets de l'île, les structures jeunesse, les centres d'information et de documentation en milieu scolaire.
C'est avec l'effort de chacun que nous pouvons arriver à changer nos comportements et pour que les trois gestes simples et réalistes du plan Combi deviennent des réflexes.

Rafik

Qu'est-ce qu'une arbovirose ?

Le terme arbovirose vient de l'abréviation de l'anglais "arthropod born virus", c'est-à-dire "les virus transportés par des vecteurs". Autrement dit, ce sont les maladies virales transmises par des moustiques notamment. La liste des arboviroses est longue, en voici quelques exemples : le chikungunya, la dengue, la fièvre jeune, la fièvre de la Vallé du Rift…
Selon l'étude réalisée par la Cire Réunion-Mayotte en collaboration avec la Dass en novembre 2006, les arboviroses déjà connues à Mayotte sont :
– le chikungunya : 38% la population atteinte lors de l'épidémie de 2006. Nombre d'individus séropositifs à un moment donné pour un microbe et une population donnée.
– la dengue : 23% de la population garde une sérologie positive à cette maladie. Ce résultat montre que la dengue a existé à Mayotte les années passées.

En 1 mois, 2 moustiques donnent naissance à 200.000.000 !

L'évolution naturelle de la densité des moustiques est inquiétante, plus qu'impressionnante. Si pendant quatre semaines on laisse deux moustiques, un mâle et une femelle, dans un gîte larvaire dans notre environnement de vie, ces derniers peuvent donner naissance à 200.000.000 moustiques !
La lutte chimique réduit seulement le nombre de moustiques adultes dans l'air, mais ne casse pas la chaîne de reproduction. La vraie lutte pouvant détruire cette chaîne reste cependant l'élimination des gîtes, dans la mesure où on empêche les moustiques de se reproduire.
Le plan Combi proposé par la Dass nous incite à créer un obstacle à la ponte des femelles en couvrant l'eau et supprimant les lieux de ponte en les vidant avant la ponte et l'éclosion des larves et en jetant les récipients à la poubelle.
Le plan Combi présente moins de contraintes, de danger et de frais pour la société que l'épandage régulier de produits potentiellement nocifs pour notre santé aussi. Pour ceux qui se demandent si la lutte chimique n'est pas plus efficace et moins contraignante, les opérateurs de Combi on de vrais arguments :
– le coût : vider un récipient ne coûte rien, tandis que la lutte anti-vectorielle mobilise du personnel, des équipements, des produits, etc.
– la pénibilité : en période de forte chaleur, le travail de pulvérisation est pénible et les terrains parfois difficiles d'accès pour les agents.
– l'efficacité : l'élimination des lieux de ponte empêche les moustiques de se reproduire, on attaque le problème à la base.
– l'environnement : outre la protection du territoire, le changement de comportement permet également de limiter l'accumulation de déchets ménagers.

Quels sont les "quartiers sans nids à moustiques" ?

Le concours "Quartiers sans nids à moustiques" qu'a mis en place la Dass dans le cadre de la démarche Combi, se déroule dans les communes de Labattoir le 31 mai, Acoua le 7 juin, Chiconi le 14 juin et Chirongui le 21 juin, de 10 à 17h. En organisant ce concours, la Dass souhaite associer la population mahoraise dans la lutte contre les arboviroses. Cette action nécessite cependant le concours des élus, maires, conseillers municipaux et généraux, des associations villageoises et des Sivom.
Dans ce sens et au-delà de la sensibilisation de la population sur l'imminence du danger des maladies transmises par les moustiques, l'objectif principal du concours est d'inciter les gens à éliminer tous les gîtes larvaires présents dans les quartiers par l'adoption des trois gestes simples de Combi : "couvrir les réserves d'eau, vider les récipients inutiles contenant de l'eau, jeter systématiquement ces récipients à la poubelle".
Les inscriptions au concours "Quartiers sans nids à moustiques" sont gratuites et devront être faites auprès des services jeunesse des communes précitées. Chaque équipe sera composée au minimum de 5 personnes âgées de 16 ans à la date du concours. Ses autres membres peuvent avoir de 0 à 99 ans. Chaque groupe de participants nettoie le quartier dans lequel il réside. Un trophée, des diplômes "symboliques" et des tee-shirts leurs seront décernés à la fin de la journée. Les participants garderont surtout "la fierté d'avoir participé à une action citoyenne pour le bien et la santé de tous".

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

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