Fly-Li, une nouvelle compagnie tombée du ciel

La filiale réunionnaise d’une compagnie aérienne croate promet deux avions pour rejoindre La Réunion et Madagascar plus rapidement depuis Mayotte. Les contours de cette arrivée inattendue dans le ciel mahorais seront dévoilés au cours d’une conférence de presse au conseil départemental.

Fly-Li, une des deux filiales ultra-marines de la compagnie aérienne croate ETF Airways, devrait proposer, à partir du mois d’avril, des vols régionaux au départ de Mayotte. La concrétisation d’un an et demi de travail main dans la main avec le conseil départemental, souligne Ali Omar, troisième vice-président de la collectivité en charge des transports.

Les destinations en ligne de mire de la compagnie, qui dispose également d’une filiale aux Antilles nommée Fly-Wi, sont dans un premier temps Mayotte, La Réunion et Madagascar. Fly-Li, dont le siège est implanté à La Réunion, deviendrait donc un concurrent direct d’Air Austral entre Mayotte et La Réunion tout en empiétant sur les plantes bandes d’Ewa Air en ce qui concerne la liaison entre Mayotte et Majunga, à Madagascar. Aucune information n’a pour l’heure filtré au sujet des prix d’appel des places au départ de l’aéroport Marcel-Henry. Sur son site, Fly-Wi promet « le juste prix ».

Mayotte-Majunga en vingt minutes

Si son programme de vols n’a rien d’un grand changement, la compagnie aérienne croate promet un gain de temps certain. Pour cause, Fly-Li s’apprête à déployer deux Saab 2000, des avions à turbopropulseurs aussi rapides que des jets. « Il sera possible de rejoindre Majunga depuis Dzaoudzi en à peine plus de 20 minutes », illustre Ali Omar.

La compagnie annonce aussi de nouvelles filières dans l’import-export via l’exploitation en parallèle d’un autre avion, le Saab 340B, capable d’embarquer jusqu’à trois tonnes de fret et plus de 35m3 de volume. Des précisions au sujet de ce nouvel arrivant dans le ciel mahorais devraient être apportées prochainement par Samuel Vivares, président de Fly-Li et ancien directeur régional Caraïbes et Amérique de Corsair, au cours d’une conférence de presse au conseil départemental.

Un partenariat public-privé a été acté entre le département et ETF Airways. Le conseil départemental a proposé d’entrer au capital de la compagnie aérienne en prenant 52% des parts. L’institution fait montre de bonne volonté dans ce dossier. Rappelons que les négociations entre le conseil départemental et Ewa-air avaient fini par faire « pschitt » au début de l’année 2023.

Le « flop » de Fly-Wi aux Antilles-Guyane

Avant de se positionner sur l’océan Indien, ETF Airways avait tenté de jouer ses cartes aux Antilles et en Guyane, où les liaisons aériennes sont l’apanage d’Air Caraïbes (Groupe Dubreuil) et d’Air France. En septembre 2022, la compagnie aérienne annonçait qu’elle allait lancer avant la fin de l’année des vols « réguliers » dans la Caraïbe mais aussi entre la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane française. Mais les négociations avec la direction générale de l’aviation civile (DGAC), le gendarme de l’aérien, n’ont pas abouti. Fly-Wi est donc resté sur le tarmac. Il a fallu attendre plus d’un an pour qu’une autre compagnie aérienne, Sky High (basée en République dominicaine), bénéficie d’une autorisation exceptionnelle de la DGAC pour relier la Guyane depuis la Martinique et la Guadeloupe. Notons que, cette fois, ETF Airways a pris les devants. L’annonce du lancement des lignes dans l’océan Indien intervient après délivrance du certificat de transport aérien.

Air Austral pas encore tiré d’affaire

Air Austral, compagnie mère d’Ewa Air, a récemment dû revoir ses plans et esquisser des coupes dans ses budgets. Une baisse des salaires d’environ 10% (le double pour les plus gros revenus) et un gel du 13e mois font partie des propositions formulées par les investisseurs auprès des salariés. Objectif : économiser 24 millions d’euros, alors que la compagnie réunionnaise a déjà contracté 80 millions d’euros de prêts garantis par l’État et bénéficié de 45 millions d’euros d’apports en compte courant de la Région Réunion, son actionnaire principal. Selon le Journal de l’Île de La Réunion, les actionnaires privés et publics ont récemment décidé d’effectuer un nouvel apport financier de dix millions d’euros « pour donner de l’oxygène » à Air Austral. Des discussions vont donc s’engager avec les syndicats de salariés. Les dirigeants prévoient de sortir l’entreprise du rouge financier dès l’exercice 2024-2025,

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