Une femme est arrivée sur l’île d’Anjouan, vendredi, en provenance de le Grande Comore et n’a commencé à manifester les symptômes que trois jours plus tard. La direction régionale de la santé indique avoir désinfecté son lieu de résidence et donné les médicaments de prévention aux proches.
L’heure est à la prudence pour les autorités sanitaires de Mayotte après la découverte d’un premier cas à Anjouan. Un mois après la déclaration officielle de l’épidémie aux Comores, l’île voisine de l’archipel mahorais jusqu’ici épargnée vient malheureusement de confirmer la présence du choléra. L’information a été reconnue par la direction régionale de la santé. Selon le docteur Saindou Ben Ali Mbaé, une femme en provenance de la Grande Comore a été testée positive trois jours après son arrivée sur l’île. Ce n’est donc pas un cas autochtone mais plutôt importé. « C’est depuis vendredi qu’elle est là, mais elle a commencé à présenter les signes dimanche. Mardi, elle est venue à l’hôpital et nous l’avons diagnostiquée. Maintenant, les médecins la prennent en charge au centre hospitalier de Hombo, où nous avons aménagé pour accueillir les malades atteints du choléra », a expliqué le médecin. Le responsable de la direction régionale de la santé reconnait que forcément la patiente a dû entrer en contact avec beaucoup de monde depuis les transports jusqu’à la maison. « Mais nous avons déjà désinfecté chez elle et donné les médicaments aux proches. Ces comprimés vont déclencher les signes du choléra si l’un d’entre eux a par hasard attrapé le virus. Nous appelons par ailleurs tous ceux qui auraient été en contact et qui constateront une manifestation des signes de se présenter le plus vite possible à l’hôpital afin d’être pris en charge », a recommandé le docteur Saindou. Avec ce premier cas confirmé à Anjouan, toutes les îles indépendantes de l’Union des Comores sont désormais touchées.
Mohéli la semaine dernière
La semaine dernière, c’est l’île de Mohéli qui a déclaré deux cas sur son sol, importés d’Anjouan, où la direction régionale de la santé se dit prête à contenir la maladie. « Nous nous étions préparés à cette éventualité depuis que l’épidémie a été détectée à la Grande Comore le 2 février », a souligné notre interlocuteur. Les autorités insulaires d’Anjouan rappellent que la seule façon d’éviter les décès est de se présenter à l’hôpital aussitôt les symptômes apparus. « Parce que les morts enregistrés, ce sont malheureusement des personnes qui sont restées à la maison jusqu’à se déshydrater complètement. Ce qui réduit les chances de survie une fois admis à l’hôpital. Je rappelle que plus de 123 patients ont pu être guéris tout cela pour s’être présentés à temps dans les centres hospitaliers », a relevé le chef de la médecine comorienne. Celui-ci ne voit aucun inconvénient à la tenue des
rassemblements en cette période. Il déconseille en revanche à la population une fois réunie, peu importe le lieu, de se serrer les mains (le virus peut se transmettre ensuite en se touchant la bouche). Pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter de l’eau minérale, le docteur Saindou les invite à chauffer d’abord leur eau avant de la consommer.
139 cas cumulés en un mois
L’Union des Comores fait face depuis un mois à une vague d’épidémie de choléra importée de la Tanzanie. Un bateau qui a accosté le 30 janvier au port de Moroni avait transporté à son bord des patients qui présentaient les signes de la maladie. Le mécanicien, lui, est décédé avant que le bateau n’arrive aux Comores. Le dernier bulletin sanitaire, faisait état de 139 cas cumulés. Malgré le déni d’une partie de la population, les autorités en collaboration avec des partenaires comme l’Unicef et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) continuent la sensibilisation.