Quatorze millions de litres de bouteilles d’eau attendent d’être réparties dans toutes les communes pour pouvoir les distribuer, en cas de résurgence de la crise de l’eau. C’est le chiffre donné par le préfet délégué en charge de l’eau, Christophe Lotigié, à la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, en visite officielle ce mardi 27 février. La deuxième depuis sa nomination.
À M’tsapéré, autour de plusieurs conteneurs remplis d’eau, gendarmes, membres du régiment de service militaire adapté (RSMA), de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers ont reçu, en ligne, dès 15 heures, les remerciements de la ministre. L’occasion aussi pour elle d’entendre le récit des opérations menées depuis la crise de l’eau : du début de la distribution en septembre à novembre, pour la population la plus vulnérable (points stratégiques cartographiés dès le mois d’août) à cette « quatrième phase », soit la constitution du stock.
Fin de la distribution générale ce vendredi
Celle-ci démarre officiellement, ce mardi, pour préparer la fin de la distribution générale de bouteilles d’eau prévue le 1er mars. Une partie de ce stock stratégique a déjà pu être distribuée au centre hospitalier de Mayotte et la prison. Le restant sera transporté dans l’ensemble des communes, des pouvoirs publics, les écoles et structures associatives qui peuvent être amenées à distribuer l’eau. « Le mois de mars y sera entièrement consacré », assure Christophe Lotigié.
« Ce stock ne sera pas utilisé tout de suite », explique-t-il. « On attend de savoir s’il n’y a pas de résurgence de la crise de l’eau […] pour être sûr que la saison sèche se profile sans difficulté », citant par exemple l’épidémie de choléra « aux portes de Mayotte » et les travaux de forages sur les 800 kilomètres de réseau pour colmater les fuites qui sont mis à l’arrêt par les barrages. Si cette certitude est présente, le stock stratégique « deviendra du stock social » : il sera redistribué aux populations les plus vulnérables « en avril, mai ». Et « le reliquat du reliquat », cinq à six millions de bouteilles, sera conservé à Longoni, permettant aux structures qui en ont besoin de venir les chercher directement. Les cuves louées à La Réunion pour stocker l’eau produite à partir des rivières devraient, elles aussi, être conservées par précaution.
« Tous les voyants sont au vert mais il faut se méfier », nous indique ensuite Christophe Lotigé, sans donner d’indicateur formel qui définirait un début de résurgence de la crise de l’eau. Mais selon lui, « une crise de l’eau 2025 est exclue », comptant notamment sur la nouvelle usine de dessalement, Ironi Bé, programmée pour 2025.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.