Après six ans d'absence sur l'île, Chakires revient avec dans ses bagages son "best of", une compil de ses trois premiers albums. Le troubadour s'est produit en concert ces lundi 10 et mercredi 12 novembre au Caribou et au Moana. Son dernier show est prévu ce samedi 15 au M'biwi Café.
De son vrai nom Sakira Issoufo M'dziani, Chakires, la quarantaine, est né à Diego Suarez de parents grand-comoriens et n'a eu de cesse, pendant sa carrière, de mélanger les styles pour que sa musique représente parfaitement le concept du "Baswar", nom de son deuxième album, qui mêle rythmes bantous, swahilis et arabes, ponctués d'harmonies européennes.
Cet autodidacte a commencé sa carrière tout jeune, au milieu des années 80, à Moroni. Il fait sa première scène en 1987 dans le cadre d'une association musicale. Il débarque à Mayotte en 1994 pour continuer dans la musique et rencontre de nombreux musiciens avec qui il fonde une formation acoustique : Chakires et Oulanga.
En 1999, il sort son premier album, "Al Kamar". "A l'époque, on a bénéficié de beaucoup d'opportunités, notamment grâce au Centre mahorais d'animation culturelle (Cmac, devenu depuis 2002 le Service culturel). Nous avons notamment joué pour les 10 ans de RFO, les 20 ans d'Air Austral. On a fait pas mal de choses. Puis les choses se sont dégradées. Plusieurs musiciens clé sont partis, la plupart étant des salariés sous contrats. De plus, il y a eu des pressions politiques", explique l'artiste.
Trois albums et un "best of"
En effet, en 2002 il va participer à un festival aux Seychelles où on lui demande de rester pour un concours qui a lieu trois semaines plus tard. Il doit représenter les Comores alors qu'il réside toujours à Mayotte en tant qu'artiste. "Les gens n'ont pas aimé que je représente les Comores alors que Mayotte n'était pas représentée. J'ai pas supporté, alors je suis retourné à Moroni".
C'est justement à Moroni que sa carrière fait à nouveau un bond. En 2003, il participe à une audition de présélection pour participer à un festival de l'océan Indien lors duquel il recevra le prix "Jeune découverte" à l'île Maurice. "J'ai rencontré un manager qui m'a proposé de faire quelques dates, notamment au Portugal pour le Festival musiques du Sud, puis en Hollande et en Allemagne où je suis resté deux mois". Il rentre ensuite à Moroni où il enregistre son deuxième album, "Baswar", en 2004, puis le troisième, "Comment tu vois", en 2006.
Cette année, il sort un "best of". "Je suis rentré à Mayotte pour participer à un festival qui a finalement été annulé, mais un cousin a fait en sorte que je puisse revenir. J'ai accompagné des groupes comme Trio, puis on m'a proposé de faire les premières parties des concerts." Le revoilà donc en solo, accompagné de sa guitare, pour partager sa musique.
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