"C'était une règle de bonne gestion et de courtoisie que d'avoir donné cet ordre d'arrêter le chantier. Il y a eu un petit flottement, mais l'affaire est saine", expliquait hier M. Labriet, directeur de la SMTPC, l'entreprise de bâtiment qui est en charge de la construction du dernier des trois opus du promoteur immobilier Quiétude, dans le quartier des Hauts Vallons. L'ordre émanait directement de la sous-filiale de Quiétude Promotion à Mayotte, les Portes du Lagon, représentée par M. Habib Ben Chadouli. Ce dernier a clairement expliqué qu'il ne s'agissait que d'un retard dans le montage financier de l'opération, dû aux allongements des délais d'obtention de crédit par les banques du fait de la crise internationale. "Si nous avons stoppé le chantier, c'est uniquement parce que le montage financier à pris du retard. Il nous a semblé, mais cela n'a pas l'air d'être la règle à Mayotte, qu'il était préférable de savoir si nous pourrions payer nos sous-traitants avant de laisser la construction s'achever".
La complexité des opérations Vefa (Vente en l'état futur d'achèvement) et de leur encadrement juridique drastique peut rendre la compréhension de leur montage inaccessible au néophyte. Cible privilégiée des promoteurs chasseur de défiscalisation, ce type de procédé repose sur l'intervention de trois acteurs. Des investisseurs, en premier lieu, qui s'engagent à prendre en charge une partie du financement de l'opération, motivé par les avantages fiscaux prévus par les différentes lois Girardin, Borloo, Robien… Le promoteur y va également de sa poche, généralement en injectant de ses fonds propres 10 à 20% du montant total de l'opération. Le reste du financement est assuré par un prêt bancaire. C'est ce dernier qui faisait défaut pour les raisons avancées plus haut. Il vient d'être délivré par un établissement de la place. "La banque est avec nous et nous soutient", affirme M. Chadouli.
Même si les plans devraient être revus à la baisse pour "respecter le timing", les investisseurs qui avaient signé un contrat de réservation pour ces deux immeubles n'ont "subi aucun préjudice financier, dans la mesure où leur versement de réservation du bien immobilier, correspondant à 5% du prix total de ce bien, n'a jamais été encaissé par Quiétude", affirme M. Tréguer, responsable de la communication du groupe. De plus, Quiétude s'est mis sur les rangs de l'opération de rachat par l'État de 30.000 logements. "Si l'État veut acheter nos appartements, je ne peux que m'en féliciter", a déclaré M. Chadouli. Le chantier devrait reprendre dès que les nouveaux plans seront approuvés par la maîtrise d'ouvrage, et les deux bâtiments livrés à l'horizon mars 2009.
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