Barrages : « On est là d’abord pour les Mahorais »

C’est l’un des épisodes de ces derniers jours qui ont poussé le préfet de Mayotte à changer de stratégie et à vouloir la fin des barrages (voir par ailleurs). Jeudi, des manifestants ont fait le siège des bureaux de la Cadema, à Mamoudzou, provoquant l’exfiltration des directeurs. Même si des plaintes ont été déposées pour menaces de morts et des insultes, Marcel Fortuné, le nouveau directeur général des services de la communauté d’agglomération, veut passer à autre chose et rester concentré sur les projets.

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Depuis son arrivée, il y a deux semaines, le nouveau directeur général des services de la Cadema, Marcel Fortuné, n’a pas encore connu un fonctionnement normal des locaux.

Flash Infos : Quel est votre état d’esprit après ce qui s’est passé jeudi ?

Marcel Fortuné : Je suis un homme profondément attaché au service public. On est là pour remplir une mission d’intérêt général. Ce jeudi, il y a une double atteinte au service public, parce qu’on a fait fermer nos locaux et aussi parce qu’on a eu des menaces et notre DRH qui a été bousculé physiquement. On comprend le mouvement, notre président le soutient (N.D.L.R. Rachadi Saindou), mais on n’a rien à voir avec l’immigration. Ce qui se passe au stade de Cavani n’est pas de notre compétence. Tout ce que nous avons fait d’ailleurs, c’est d’envoyer des agents pour nettoyer.

F.I. : Le climat a été houleux pendant votre sortie. Il y a eu des plaintes pour des menaces de mort, n’êtes-vous pas inquiet ?

M.F. : Non, j’ai vu un groupe de personnes qui voulaient faire parler d’elles. Elles veulent se faire entendre de l’État. J’ai déposé plainte en mon nom et tant que personne morale pour la Cadema. Nous nous constituerons aussi partie civile. Les manifestants étaient au courant de notre retour au travail. Ils avaient accès à nos mails, à nos conversations sur Whatsapp. On sait qu’ils ont été prévenus en interne. Mais ce n’est pas le plus important, on ne fera pas de chasse aux sorcières.

F.I. : Quelle est la suite pour la Cadema ?

M.F. : On va continuer à travailler, mais en privilégiant le télétravail. On va écouter les recommandations de la préfecture et de la police, et ne pas se rendre au bureau. On est là d’abord pour les Mahorais, on doit mener à bien des projets structurants comme le Caribus ou les navettes maritimes.

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