Dans la journée de lundi, La Réunion a été frappée par le cyclone tropical Belal. Contactés, des Mahorais installés sur l’île racontent cette journée particulière.
Mauvaise surprise pour les habitants d’un immeuble situé dans les hauteurs de Saint-Denis. Après les fortes pluies accompagnées d’un vent violent, une partie du bâtiment est inondée. « Ce sont les couloirs qui sont le plus touchés, mais dans les appartements, globalement ça va. Il y a juste deux locataires du premier étage qui sont fortement impactés. Comme il n’y avait pas d’électricité, la porte coupe-feu s’est désactivée, donc l’eau est arrivée directement chez eux. Il y a eu une grande entrée d’eau, que ce soit par le plafond ou par les murs », explique Shainaz Marthadi, vers 11h, ce lundi, au cours d’une accalmie. Cette locataire mahoraise a vécu, comme les autres habitants de La Réunion, le passage du cyclone tropical Belal, synonyme de vents extrêmement violents allant jusqu’à 220 km/h, de pluie qui s’abat pendant des heures et de grandes vagues qui martèlent le littoral. En alerte rouge depuis dimanche soir, 20h, l’île a connu sa première alerte violette, ce lundi, à 6h. Outre les dégâts impressionnants, la préfecture de La Réunion a confirmé le décès, à Saint-Gilles, « d’une personne sans domicile fixe qui ne s’était pas mise à l’abri » et avait refusé l’hébergement d’urgence proposé.
Dans l’œil du cyclone
A Sainte-Marie, à l’est de Saint-Denis, le cyclone dont l’œil est passé sur l’île en fin de matinée a remué les éléments. « Il y a beaucoup de vent et de brouillard. On entend surtout les vagues, ça se voit que le courant est fort. Hier, la mer était bleue aujourd’hui, elle est marron. Ce matin, on avait l’impression que la terre tremble », témoigne Nayla Alhamide. La jeune étudiante originaire de Mayotte ajoute : « J’ai déjà vécu un cyclone en janvier 2022 et ce n’était pas aussi fort, j’étais restée seule chez-moi. Mais cette année, la situation est très différente surtout pendant la nuit de dimanche ».
Elle aussi accoutumée aux périodes cycloniques sur l’île Bourbon, Sandia Sitti Bacar s’est équipée pour plusieurs jours. « On a juste acheté les choses primordiales, l’eau, la nourriture et des bougies. On a déjà une trousse de secours à la maison. On fait également attention à toujours avoir de la batterie sur nos téléphones. Il peut y avoir une coupure d’électricité à tout moment. L’eau n’est déjà plus potable donc on s’attend à tout. »
L’alerte violette, qui implique un confinement de tous les habitants de l’île y compris les secours, est finalement passée au rouge sur ordre du préfet de l’île, Jérôme Fillippini, vers 13h. Cependant, cela n’a pas mis un terme au confinement démarré très tôt. « On était à la maison depuis vendredi, un jour avant l’annonce de l’alerte orange, samedi à 19 heures. Depuis, on n’est pas ressorti de la maison », dit Sandia Sitti Bacar.
Les voyageurs bloqués à La Réunion
Des rafales de vent à 220 km,h ont été constatées sur les hauteurs de l’île. Impossible d’entrer ou de sortir de l’île. L’aéroport Roland-Garros a fermé ses portes dimanche, à 16 heures. Tous les vols prévus dans la journée ont été modifiés et avancés. Pour la journée du 15 janvier, ils ont été tout simplement annulés. Olivier, professeur au lycée professionnel de Kawéni, regrette de ne pas pouvoir assurer ses cours en ce lundi de rentrée. « Je ne peux pas me rendre à mon travail, parce que je suis bloqué à La Réunion », reconnaît cet enseignant en mathématiques, qui n’est pas le seul dans cette situation. Romain Poydebat, actuellement à Madagascar, est également en attente. « Pour le moment, je sais seulement que j’ai un vol demain (mardi), de Madagascar à la Réunion. Mais pas de nouvelles pour La Réunion–Mayotte », constatait-il, ce lundi.
Trente pompiers de Mayotte envoyés en renfort
« Des renforts seront envoyés dans les prochaines heures à la Réunion », a annoncé sur X Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, après le passage du cyclone Belal sur l’île, ce lundi. Parmi les 150 personnels qui débarqueront à l’aéroport de la Réunion, trente sont des sapeurs-pompiers du service départemental d’incendie et de secours de Mayotte, nous explique la préfecture de La Réunion.