« Dawa », le leader d’un groupe de jeunes à l’origine d’une nuit de violences à Combani en septembre 2022, a été condamné à deux ans de prison ferme au tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce mardi.
A tout juste 20 ans, Abimarthati « Dawa » Hamza a déjà un CV judiciaire « bien chargé », constate maître Asskani Moussa, représentant d’une des trois parties civiles. Le jeune homme – détenu dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « tentative d’assassinat » – comparaît, ce mardi 5 décembre, pour une ribambelle de faits de vols et de destructions recensés au cours d’un attroupement de jeunes originaires de Kahani dans les rues de Combani.
« Pluie d’agressions »
Le 21 septembre 2022, les gendarmes sont sollicités au dispensaire de Kahani. Un homme se présente et affirme avoir été agressé au stade de Combani. La victime veut désigner ses agresseurs, mais ne souhaite pas déposer plainte. Elle serait retrouvée au milieu d’une « pluie d’agressions » nocturnes commises dans le village de la commune de Tsingoni par des jeunes de Kahani, ces derniers souhaitant en découdre car un des leurs aurait été violenté.
Des gendarmes mobiles sont déployés pour ramener le calme dans le village et lancent des grenades de désencerclement. Les jeunes auraient alors changé de braquet en s’en prenant cette fois aux riverains. Une femme explique avoir été cambriolée dans la soirée. Un autre habitant raconte qu’il s’est fait dérober 6.000 euros en numéraire dans son véhicule, dont les vitres ont été brisées. Il a été blessé pendant l’attaque.
Reconnu à cause de son t-shirt
Des vidéos de la soirée sont récupérées par un médiateur de Tsingoni. On y aperçoit un individu armé d’une machette portant un tee-shirt noir. Les renseignements orientent l’enquête vers un certain « Dawa », un jeune de Kahani connu des services de la gendarmerie. Le prévenu de grande taille a été fraîchement extrait de prison pour être présenté aux juges, ce mardi. « On cherchait la personne qui avait attaqué notre ami », lâche ce dernier. Le jeune homme conteste le vol et les dégradations qui lui sont reprochés, mais reconnaît l’attroupement armé. Sa « dangerosité est avérée » estime maître Asskani Moussa, rejoint de près par le ministère public qui désigne le jeune homme de 20 ans comme étant « le chef des exactions commises à Combani » durant cette soirée.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant Abimarthati Hamza à deux ans d’emprisonnement ferme pour les faits de violences aggravées. En raison du manque de preuves concordantes, le jeune homme est relaxé pour les faits de vol par effraction et d’extorsion.
Trois ans de prison pour un vol à Passamaïny en 2021
Placé en détention provisoire en décembre 2021, Youssouf Ben Siradji apparaît frêle et aigri à la barre, deux ans plus tard. « Je ne mange plus, il fait trop chaud en prison. » Une partie du prétoire sourit. Les faits qui sont reprochés au Comorien, père de deux enfants, remontent au 15 décembre 2021. Ce soir-là, à Passamaïnty, une résidente détecte un drôle de manège chez son voisin. Des cris et des bruits suspects l’interpellent. A l’arrivée des secours, un homme gît au sol et présente « de nombreuses traces de coups » ainsi qu’une « plaie à la tête », retrace la présidente de l’audience Virginie Benech. La victime, qui bénéficiera de quinze jours d’ITT, assure avoir été agressée par six individus « cagoulés et armés de marteaux et de bâtons ». Les enquêteurs constatent que la porte de sa véranda a été forcée. Le soir-même, les forces de l’ordre repèrent à proximité un scooter sur lequel un individu transporte à bout de bras un téléviseur. Parvenant à s’échapper, le conducteur du deux-roues laisse tomber son téléphone portable. La carte SIM appartient à un certain Youssouf Ben Siradji, ce qu’il a toujours nié.
Quatre ans d’emprisonnement ferme sont requis contre l’homme de 29 ans. L’avocat du prévenu souligne qu’il n’y a pas assez de preuves et que son client a été « constant dans ses déclarations » depuis sa première garde à vue. Au terme des débats, le tribunal tranche en condamnant Youssouf Ben Siradji à trois ans d’emprisonnement ferme assortis d’un maintien en détention. A sa sortie, le voleur sera sous le coup d’une interdiction de séjour sur le territoire français pendant dix ans.