Les Comores victimes d’une épidémie non identifiée

Les centres hospitaliers communautaires continuent à accueillir des patients qui présentent presque les mêmes symptômes, notamment de la fièvre. Les autorités sanitaires invitent la population à adopter les mesures barrières de la période Covid-19 renforçant les craintes d’un retour de la pandémie.

Pour certains, elle ressemble au paludisme. Mais après analyse, les résultats sortent négatifs dans la majorité des cas. Pourtant, les signes apparents sont similaires à ceux de cette maladie très présente dans les zones tropicales comme dans l’archipel des Comores : fièvre, toux, courbatures. Plus étonnant, les enfants ne sont pas épargnés. Depuis deux semaines, les hôpitaux comoriens sont pris d’assaut par des patients souffrant de maux de tête, rhume entre autres. L’apparition de cette mystérieuse épidémie soulève des questions. « Au début, j’ai commencé à tousser puis à ressentir des douleurs partout, surtout les articulations. Je ne sentais même pas mon corps. Le problème à l’hôpital les lits sont pleins. Je suis donc rentré chez moi », a raconté, Saïd, étudiant en licence 3 à l’Université des Comores qui a dû écourter ses cours de ce jeudi afin de pouvoir rentrer à la maison pour se reposer. La bonne nouvelle, les laborantins ont confirmé qu’il avait le paludisme. Si au moins ce diagnostic était le même pour tous ceux qui avaient les mêmes symptômes, l’inquiétude ne serait pas aussi grande. Mais, ce n’est pas le cas.

Nausée, fatigue

Badriat a passé trois jours au lit se dopant de Doliprane, pensant qu’elle avait attrapé le paludisme. Et à la surprise générale, lorsque les agents communautaires sont venus précéder au test (gouttes épaisses) le résultat s’est révélé négatif. « Courbatures, toux, rhume comme si un camion t’avait écrasé. C’est insupportable », a témoigné pour sa part Mariam, dont la voix résume tout ce qu’elle endure depuis dimanche dernier. Ibrahim lui est cloitré à la maison cela fait quatre jours et espère se rendre au bureau ce vendredi. « La fièvre est passée, mais les nausées et la fatigue sont toujours là », a ajouté ce développeur de sites web qui a pu s’en sortir grâce aux bains de plantes jugés très efficaces pour lutter contre la dengue. Approché, un haut cadre de la direction de la santé a indiqué que les investigations étaient en cours. On dit aussi que des échantillons sont envoyés à l’extérieur pour déterminer l’origine de cette épidémie qui visiblement touche les pays de la région à l’instar de la Grande île. A Madagascar, la ministre de la Santé a appelé il y a quatre jours la population à prendre ses précautions en adoptant les gestes barrières de la période du Covid-19, comme le port des masques et le lavage des mains avec du savon. Pour éviter la contamination, la même consigne a été donnée par la direction nationale de la santé dans un communiqué publié mardi. « Nous tenons, en outre, à rassurer la population que des dispositions sont prises pour identifier via des prélèvements, l’origine de ce phénomène inhabituel. Mais en attendant, nous conseillons de procéder uniquement à un traitement symptomatique à base de fortifiants et des antalgiques », recommande la déclaration des autorités sanitaires.

Le même communiqué reconnaît que les patients présentent une grippe tantôt avec fièvres et de la toux, tantôt une gastro-entérite fébrile avec des gouttes épaisses positives.

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