{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}eux jours pour découvrir ou redécouvrir l’histoire de Mayotte. Avec plus de 30 manifestations sur l’île, les Journées du patrimoine sont axées, cette année, sur le passé colonial et la culture traditionnelle notamment la musique. Deux raisons expliquent le choix de ces thèmes. Tout d’abord la départementalisation de Mayotte dans les mois qui viennent est, en effet, l’occasion de revenir sur le passé de l’île. Un passé marqué par un patrimoine oral basé sur les chants, les contes et les récits. Mais la mémoire de Mayotte s’inscrit aussi dans l’histoire de l’esclavage et le passé colonial, deux sujets auxquels une exposition sera consacrée. D’autre part, ces manifestations viennent comme une ?répétition? de l’évènement national ?2011, année des Outremer français?.

 

Revenir sur le patrimoine mémoriel de Mayotte

 

Trois expositions ont pour thème l’Histoire de Mayotte. Les archives départementales ouvrent ainsi leurs dossiers sur l’esclavage et les témoignages oraux. La direction des langues régionales revient quant à elle à la version arabe et ses traduction du traité de cession de Mayotte à la France du 25 avril 1841. Toutes ces expositions seront visibles dans les jardins de la Résidence, sur Petite Terre.

Mais l’histoire de Mayotte se retrouve aussi dans la pierre. L’exposition ?Construire en terre mahoraise? en Petite Terre, dans les locaux de l’ancienne Alliance française, raconte l’histoire de la brique de terre, son évolution et l’adaptation de cette technique de construction traditionnelle avec l’architecture moderne. L’objectif est de réfléchir sur la place des matériaux végétaux et écologiques dans les constructions d’aujourd’hui. Les collèges et lycées de Doujani, M’tzamboro, Tsimkoura et Pamandzi ouvriront pour cette occasion leurs portes samedi 18 septembre pour découvrir l’architecture scolaire.

 

Sauvegarder et valoriser les musiques, danses et instruments traditionnels

 

Deuxième thème de ces Journées du patrimoine : la musique. Les Journées du patrimoine sont en effet l’occasion de présenter les résultats d’une étude de trois ans menée par l’ethnomusicologue Victor Randrianary, sur un état des lieux des musiques et danses mahoraises, dont certaines sont en voie de disparition. Le but est de sauvegarder les traditions musicales peu connues comme l’upatzu ou la flute firimbi. Les travaux de cette étude seront présentés au faré de la Case Rocher le 18 septembre à 17h45.

Le patrimoine oral est aussi mis à l’honneur avec des spectacles autour du conte mahorais. Pour écouter l’histoire de ?La princesse et son papa djinn? en shimaoré, kibushi et français ou ?La liane Lahi Rengo?, il vous faudra vous rendre dans les jardins de la Résidence le dimanche matin.

Vous pourrez ensuite enchaîner dans l’après-midi avec un spectacle de danses traditionnelles ?Ouzouri wa m’troumche? (?La beauté de la femme?) et la pièce de théâtre jouée par les Enfants de Mabawa : ?Liberté?, une pièce d’Alain Kamal Martial autour de la lutte contre l’esclavage menée par les femmes africaines. A voir sur la grande scène de Dzaoudzi.

 

Malika Ziane