Deux interpellations de marchands de sommeil, des compteurs d’eau et d’électricité coupés et des habitants en situation irrégulière repérés : c’est le bilan de l’opération menée lundi par la police aux frontières, avec l’appui de la brigade anti-criminalité, dans les cases en tôle situées sur les hauteurs de Vétiver, à Cavani.
Les cases en tôle sur les hauteurs de Vétiver, à Cavani, ont été le théâtre lundi matin d’une intervention d’envergure des forces de l’ordre. Peu après 9h, une trentaine d’agents de la police aux frontières et de la brigade anti-criminalité, se sont rendus sur place dans le cadre d’une enquête en liaison avec le parquet. Le chef d’un réseau ainsi que son complice, marchands de sommeil présumés, ont été interpellés et placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’aide au séjour irrégulier et de maintien frauduleux de personnes en situation irrégulière sur le territoire. Ces deux hommes sous-loueraient une dizaine d’habitations précaires sur un terrain appartenant au Conseil départemental et fourniraient aux familles des attestations de logement illégales. Ce sont d’ailleurs ces documents, contrôlés par la préfecture lors de la crise des décasages en 2016, qui ont mené les enquêteurs jusqu’aux hauts de Cavani.
→ Vue du quartier d’habitations précaires en tôle, en haut de Vétiver (Cavani).
« Squattée aux trois quarts »
Sur cette parcelle, des branchements d’eau et d’électricité sauvages et dangereux, poussant les équipes d’Electricité de Mayotte (EDM) et de la Mahoraise des Eaux à couper les alimentations. Plusieurs acteurs concernés par l’habitat illégal ont également participé à l’opération, soit une cinquantaine de personnes. Parmi elles, des représentants de l’Etablissement public foncier et d’aménagement de Mayotte, ressassant le même constat : « Quand on va sur le terrain, on rencontre ce type de zones. On ne peut pas se fier aux cartes. On vient une fois et quinze jours après, on revient, et on a dix bangas [supplémentaires] », souligne un cadre.
Les membres de la Brigade foncière du Conseil départemental soupirent également. « Cette zone (désignant le quartier, NDLR) appartient entièrement au Département et elle est squattée aux trois quarts », relate un membre de l’équipe, venu s’enquérir de la conformité de la demande d’arpentage faite sur la parcelle incriminée.
Outre la garde à vue des deux chefs de réseau, trois clandestins ont été interpellés et sont actuellement auditionnés dans le cadre de cette affaire, a indiqué le directeur adjoint de la police aux frontières à Mayotte.
→ L’opération de police a été menée dans une dizaine de cases en tôle.
Des compteurs d’eau et d’électricité coupés
Plusieurs compteurs électriques ont été coupés par les agents d’Electricité de Mayotte (EDM) mobilisés à Vétiver, en marge de l’opération policière. Chacun de ces compteurs, destiné à une seule habitation, était raccordé à plusieurs foyers. La rétrocession est illégale et dangereuse. Le risque d’électrisation est important, si l’un de ces câbles sauvages venait à se décrocher. Cependant, les agents ne sont pas habilités à retirer les câbles en l’absence de la police municipale.
En outre, des agents de la Société mahoraise des eaux (SMAE) ont également coupé des compteurs d’eau dont un en raison « d’un impayé de 1 134 euros. Ce compteur alimentait des particuliers et la mosquée. Les habitants payaient à l’abonné », a précisé un agent. Un autre compteur, fermé en 2015 et appartenant au même individu, a été démonté par la SMAE lors de son intervention sur place.
→ Des agents de la SMAE ont coupé l’alimentation en eau de plusieurs habitations, en raison d’impayés.
→ Des agents d’EDM (Electricité de Mayotte) ont gonflé les rangs du dispositif.
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