C’est l’une des conséquences du violent cyclone qui a frappé Madagascar le premier week-end de janvier. De forts vents ont persisté toute la semaine au nord de l’île, rendant impossible les rotations des appareils d’Ewa Air. Une centaine de passagers de la compagnie mahoraise s’est retrouvée bloquée à l’aéroport de Diego-Suarez pendant plusieurs jours. Ava perturbe Ewa.
Le cyclone qui a balayé Madagascar il y a plus d’une semaine a des répercussions sur la compagnie aérienne mahoraise et ses passagers. Les conditions météorologiques ont conduit au report, jeudi 4 et vendredi 5 janvier, de deux vols, programmés au départ de l’aéroport de Diego-Suarez, situé au nord de Madagascar et à destination de Mayotte. Les voyageurs ont pu regagner Dzaoudzi-Pamandzi samedi 6 janvier, lors d’une accalmie. Les passagers des vols du dimanche 7 et du mardi 9 janvier, reliant Diego-Suarez à Mayotte, ont dû prendre davantage leur mal en patience. Ils n’avaient toujours pas pu embarquer vendredi. « Une centaine de personnes environ sont coincées là-bas », regrette le directeur de la compagnie, Ayoub Ingar. La situation devait rentrer dans l’ordre au cours du week-end, avec une météo s’annonçant plus clémente du côté de Madagascar. Mais une dégradation, attendue à Mayotte, laissait planer l’éventualité d’un nouveau report des vols pour Dzaoudzi-Pamandzi. Tout au long de la semaine, « le problème à Diego, c’était le vent en biais. C’est très risqué. La limite autorisée (pour décoller et atterrir, NDLR) est de dix nœuds dans cet aéroport. » Depuis que le cyclone a frappé le pays, « on a entre 18 et 28 nœuds », assure Ayoub Ingar. « La sécurité est notre priorité. A Diego, la piste est plus petite qu’à Mayotte. Avec le même vent, d’autres pistes nous permettent d’atterrir. Les aéroports de Diego et d’Anjouan sont les deux points noirs. » Deux vols exceptionnels ont été programmés ce week-end, pour rapatrier les passagers de Diego-Suarez. « On a ouvert notre cellule de crise. Nous devons jongler avec les appareils et l’équipage, tout en respectant les règles, et en assurant le programme régulier. Tout le monde est mobilisé. » La compagnie ne possède que deux avions ATR 72-500 pour une vingtaine de pilotes, copilotes et personnel naviguant. Côté programme régulier, un autre vol était prévu ce samedi, entre Diego-Suarez et Dzaoudzi-Pamandzi. Complet, il ne pouvait pas prendre en charge les voyageurs bloqués. Conséquence : « Si la météo s’aggrave, ça augmente le nombre de passagers qui ne peuvent pas embarquer », craignait, par anticipation, le directeur d’Ewa Air.
La colère gagne certains des passagers bloqués à Madagascar
Ils ont dû être délogés par les forces de l’ordre. En colère, une partie des passagers bloqués à Diego-Suarez a envahi, jeudi, l’agence Air Austral de l’aéroport malgache. Ewa Air est une filiale de cette dernière compagnie. «Je comprends un peu ces passagers», livre le directeur d’Ewa Air, Ayoub Ingar. «Cette situation n’est pas de notre faute. Aucune compagnie ne laisse un avion cloué au sol par plaisir ou pour embêter les gens. Ça coûte plus cher qu’un avion en vol.» La grogne des voyageurs de Diego-Suarez est sans doute alimentée par l’absence de prise en charge par la compagnie : ni repas, ni hôtel. «La réglementation européenne dit qu’en cas de catastrophe ou phénomène naturel, nous n’avons pas à le faire», réagit Ayoub Ingar.
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