Les affrontements sont récurrents entre des habitants des quartiers Oussountounde à Dzoumogné et Gnombo à Bandraboua, ces jours-ci. Outre les incendies d’habitations dans la soirée de lundi, il y a eu deux blessés, mardi soir.
La tension n’était pas retombée, mardi soir, à Dzoumogné et à Bandraboua. Depuis dimanche et un match de football entre les deux villages, des bandes des quartiers Oussountounde et Gnombo s’affrontent violemment. Lundi soir, un groupe de Dzoumogné armé de barres de fer et machettes a même pillé et incendié le quartier Hamidoni. Deux maisons en dur, ainsi que quatre habitations en tôle, ont pris feu. Une dizaine de plaintes ont été déposées. Ce mardi, en fin de journée, rebelote, les bandes ont voulu remettre ça. Cette-fois, les gendarmes ont pu tenir à distance les deux groupes. Mais alors qu’il n’y a pas eu de blessés recensés les jours précédents, ça été cette fois-ci le cas. Deux hommes, l’un de nationalité française et l’autre comorienne, ont été blessés à Dzoumogné dont l’un par arme blanche. Le Parquet confirme les deux blessés, sans toutefois préciser avec quelles armes, l’enquête étant en cours. Leur pronostic vital ne serait pas engagé.
Un dispositif de sécurité renforcé
Le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, était à Bandraboua, mardi après-midi, pour essayer de trouver des solutions avec les élus locaux. Un dispositif de sécurité a été mis en place « pour empêcher les mêmes exactions que les jours précédents ». Dans le même temps, une enquête judiciaire est en cours pour identifier les pillards et participants aux rixes. Le nombre d’assaillants serait d’une cinquantaine ou plus dans chaque groupe. Dans un troisième temps, le commandant prône « des actions d’apaisement en s’appuyant sur les associations sportives et les établissements scolaires ».
Celui-ci confirme l’interpellation d’un jeune homme cagoulé, mardi, en fin de journée. Il s’attend à ce que qu’il y en ait d’autres dans les jours à venir.
L’association des maires « condamne avec fermeté »
Par communiqué, l’association des maires de Mayotte a réagi aux épisodes de violence de ces derniers jours. « Depuis deux jours, la violence gratuite s’est abattue dans certains quartiers périphériques de la ville de Bandraboua. Les habitants de ces quartiers ont vécu des nuits de terreur orchestrées par une horde de bandits cagoulée et armée semant le chaos sur son passage. Plusieurs habitations et des biens matériels ont été ainsi pillées, dégradées et brûlées », constate l’instance présidée par Madi Madi Souf, le maire de Pamandzi. Celle-ci « condamne encore un fois avec fermeté ces actes insensés et apporte son total soutien aux familles touchées par ces drames », ainsi qu’à toute la population et aux élus de la commune de Bandraboua.
L’association fait part de plusieurs revendications concernant la sécurité sur le territoire, comme le classement de Mayotte en zone de sécurité prioritaire, la demande « d’un soutien fort de la part du gouvernement pour permettre aux communes de renforcer leurs effectifs de policiers municipaux » et la prise en charge complète de systèmes de vidéosurveillance. Elle souhaite, en outre, des renforts de forces de l’ordre. « Au regard du contexte sécuritaire dégradé qui prévaut sur l’île, Mayotte a plus que besoin d’un Wuambushu permanent pour pouvoir maîtriser la situation », fait valoir l’association.