Jusqu’à vendredi, plusieurs demandeurs d’emploi suivent une formation aux arts musicaux et reçoivent les conseils avisés du chanteur Meiitod. Éveiller des vocations et professionnaliser celles qui existent déjà, c’est l’objectif de cette première masterclass organisée par Pôle emploi et la couveuse d’entreprises Oudjerebou.
Pour la première fois à Mayotte, les demandeurs d’emploi ont pu assister à une semaine de formation sur le domaine de la musique. Cette masterclass Art Musical, organisée conjointement par la couveuse d’entreprises Oudjerebou, Pôle emploi et l’artiste Meiitod, accueille une vingtaine de bénéficiaires tout au long de la semaine à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de M’gombani, à Mamoudzou. Écriture, composition, enregistrement, présence scénique… Ils passent à travers les différentes étapes de la production d’une musique. « Notre objectif est d’avoir un son fini vendredi», annonce d’entrée de jeu Meiitod, qui a préparé des « instrus » (N.D.L.R. musique instrumentale sur laquelle on pose la voix) pour l’occasion.
Ce mardi matin, après s’être mis d’accord sur l’instru et le thème de leur future chanson, les participants se sont lancés dans l’écriture. Certains touchent déjà au domaine de la musique, à l’image de Patrick Umuhuza, alias « Thetrackmasta », ingénieur du son qui souhaite développer son activité. « J’aimerais travailler plus dans la production d’artistes », confie-t-il en installant son matériel. Célyne, elle, est venue car elle aimerait faire venir des artistes depuis l’Hexagone jusqu’à Mayotte. D’autres ne s’intéressent pas spécialement à la musique, mais font quand même l’effort de participer en couchant quelques lignes de texte sur leur feuille.
De nombreux métiers à offrir
Car cet atelier était ouvert à toutes celles et ceux en recherche de travail.« Quand on pense aux carrières dans la musique, on imagine toujours chanteur ou musicien. Mais il y a beaucoup d’autres métiers dans ce domaine », avance Erika Bizet, directrice du réseau Pôle emploi Mayotte, pour expliquer la mise en place de ces ateliers. « Mayotte est une terre de musique, et nous savons que parmi les demandeurs d’emploi inscrits chez nous, il y a des talents. »
Du côté d’Oudjerebou,on espère aussi que cette formation va susciter des vocations. « Si à la fin decette formation, il y en a dix qui veulent continuer dans ce domaine, ce sera une réussite. À Mayotte, il y a de plus en plus de gens qui se lancent dans la musique. À travers notre accompagnement, on veut vraiment les aider à se professionnaliser », insiste Nadjima Ahmed, directrice de la couveused’entreprise. Celles et ceux qui voudront lancer leur activité dans la musique pourront compter sur Oudjerebou pour être accompagnés pendant un an, être formés au métier de chef d’entreprise, recevoir des formations de partenaires dans la musique et, enfin, tester leur activité.
« J’aurais aimé qu’on le fasse pour moi »
C’est sans hésiter que Meiitod, de son vrai nom Adrien Abdullahi, a accepté avec enthousiasme de partager son expérience avec les participants. « J’ai grandi dans le sud, je sais que c’est dur de vivre de la musique moderne. Cela me semblait logique de transmettre. J’aurais aimé qu’on le fasse pour moi », explique celui qui a essayé de trouver un équilibre entre pratique et théorie pour cette session.
« C’était important pour nous que ce soit un artiste qui vive entièrement de la musique qui vienne donner cette formation. Meiitod est connu internationalement, donc on est très heureux de l’avoir », déclare la directrice d’Oudjerebou.
L’après-midi, ils se sont tous retrouvés dans le studio d’enregistrement improvisé par Meiitod pour l’occasion. Chacun a pu poser sa voix et se familiariser avec les techniques d’enregistrement, coaché par l’artiste. Une chose est sûre : des étoiles ont scintillé dans les yeux de ceux qui ont déjà une vocation pour la musique.