Événement de la Somapresse (société éditrice de Flash Infos et Mayotte Hebdo), les Trophées de l’environnement mettent en valeur les actions et les acteurs qui œuvrent dans ce domaine si important sur l’île aux parfums. Jusqu’au dimanche 19 novembre, vous pouvez voter sur le site environnement.yt, notamment en choisissant l’entreprise qui s’est distinguée particulièrement cette année.
Ylanga Ecoshop Mayotte propose des produits zéro-déchet
L’entreprise Ylanga Ecoshop Mayotte défend une alternative pour réduire drastiquement ses déchets à la base, au moment de l’achat. Créée en octobre 2022, elle vend des produits zéro-déchet plastique.
« Je voulais proposer des alternatives aux produits jetables comme les contenants en plastique, les brosses à dent ou encore les éponges », résume Anaïs Abdou, fondatrice d’Ylanga Ecoshop Mayotte. L’idée lui vient en 2021 avec la crise du manganèse : elle doit alors faire le tour des douka pour trouver des bouteilles d’eau à un prix excessivement élevé. Elle cherche alors une alternative et découvre les filtres à eau par gravité. Le nombre de bouteilles en plastique qu’elle jette diminue alors drastiquement. Elle se demande alors s’il n’existe pas d’autres alternatives pour éliminer les déchets du quotidien. « J’ai commencé à regarder sur internet et j’ai découvert qu’il y avait les gels douche, la lessive, les brosses à dent zéro-déchet ou encore les culottes menstruelles », se souvient l’entrepreneuse.
Elle teste tout et décide d’ouvrir son entreprise pour proposer ces produits à Mayotte. « Avec la problématique des déchets à Mayotte, ce serait génial de changer nos habitudes pour consommer des produits comme ceux-là », avance Anaïs Abdou. Les clients peuvent ainsi retrouver toutes sortes de produits sur le site internet d’Ylanga Ecoshop Mayotte, où sur ses réseaux sociaux. Le plastique est banni des produits, et pour les recharges de gel douche ou de lessive par exemple, elles sont généralement sous forme solide à diluer et emballées dans du papier ou dans des sachets faits en amidon de maïs. Si pour l’instant, les produits se commandent en ligne et sont livrés principalement dans le sud, l’entreprise est en passe d’avoir un local à Chirongui.
Le Sidevam et les doukas s’allient pour pousser les gens à faire le tri
Chargé de collecter les ordures ménagères, le Sidevam976 réfléchit depuis cette année à une solution pour éradiquer la présence de déchets recyclables parmi les ordures ménagères.
Le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), en charge de collecter les ordures ménagères sur une bonne partie de l’île, a constaté beaucoup d’emballages et autres produits recyclables parmi les déchets qu’il amène au centre d’enfouissement technique de Dzoumogné, malgré les campagnes de prévention et le travail des associations. « On est obligé d’enfouir beaucoup d’emballages. On ne sait pas si le problème vient d’un manque d’effort parmi la population ou bien si c’est le message qui passe mal », explique le syndicat.
Pour remédier à ce problème, le Sidevam a pensé à une collaboration avec les doukas. L’idée serait d’établir une convention avec ces lieux de proximité afin que les habitants puissent amener leurs emballages, notamment bouteilles et canettes, dans les doukas. La personne recevra alors une gratification sous forme d’un ticket restaurant valable dans tous les doukas partenaires, où elle pourrait acheter des produits, un peu comme une sorte de monnaie. Le Sidevam viendrait ensuite récupérer les déchets une fois un certain volume atteint, et le magasin serait également gratifié. Avec ce système de récompense, le syndicat espère que les habitants de l’île seront davantage motivés pour ne pas jeter leurs emballages avec les ordures ménagères. « On s’est inspiré de ce qu’il s’est déjà fait il y a longtemps, plusieurs dizaines d’années, pour lutter contre les rats à Mayotte. La population devait ramener les queues et obtenait une récompense. Cela avait été très efficace et fait baisser le nombre de rats sur l’île », raconte le syndicat.
Si le Citeo a la charge de collecter les emballages jusqu’en 2025, le Sidevam aimerait soit récupérer la mission, soit collaborer avec le Citeo pour mettre en place ce système de récompense.
Mob’helios propose des solutions de mobilité éco-responsables
Créé en 2019, l’entreprise Mob’helios conceptualise des solutions de mobilité éco-responsable. Depuis un an par exemple, elle loue et répare des vélos électriques à Dzaoudzi.
« Notre objectif est de développer la mobilité éco-responsable à Mayotte », affirme Cécile Perron, cheffe de projet au sein de Mob’helios. L’entreprise loue depuis un an des vélos électriques à des particuliers à Dzaoudzi, avec un premier atelier ouvert en octobre 2022. Elle loue pour des longues durées, mais répare et entretient également les vélos de sa flotte et les autres, électriques ou non. « Il y a beaucoup de demandes pour la réparation et pour la location. Actuellement, les quarante vélos de notre flotte en Petite-Terre sont loués », détaille la cheffe de projet.
L’entreprise devrait très prochainement se développer sur Mamoudzou et a commandé quarante autres vélos pour cela. En février dernier, l’entreprise a également créé la société coopérative d’intérêt collectif Mob’helios avec les communes de Dzaoudzi, de Pamandzi et les Taxis Vanille pour commercialiser différentes solutions de mobilité éco-responsable et qui portera notamment les projets de stations de charge solaire pour les véhicules électriques. « Nous allons désormais pouvoir porter des projets plus ambitieux », se réjouit Cécile Perron. Si l’entreprise a des difficultés à recruter, elle semble offrir un service grandement sollicité par les usagers de la route. « On était un peu débordés à la rentrée avec les nouveaux arrivants, on a eu beaucoup de demandes », constate la cheffe de projet.
Des deux-roues adaptés à tous les trajets grâce à Vélos et sensations
Depuis 2022, Vélos et sensations propose à la location des vélos adaptés aux trajets pour le travail et en famille. Prochainement, l’entreprise compte diversifier son offre.
« Notre projet est venu du besoin d’aller au travail en respectant l’environnement », explique Maxime Glée, co-créateur de la société Vélos et sensations. Mais aussi, du besoin de transporter ses enfants à vélo. Avec son épouse, Marie Glée, ils commencent à réfléchir à la question avec l’arrivée de leur deuxième enfant : ils ne trouvent pas de vélos adaptés à leur besoin. Ils décident alors de se lancer dans la location de vélos spéciaux, comme des vélos cargo ou longtail, qui permettent de transporter plusieurs enfants à la fois.
Depuis un an, Vélos et sensations était accompagné par la couveuse d’entreprise Oudjérébou. Cela a permis à Maxime et Marie Glée d’évaluer les besoins et les attentes des utilisateurs. « On s’est rendu compte qu’il était nécessaire que l’on propose également de la réparation », fait remarquer le premier. Pour répondre à ce besoin, Marie Glée a suivi une formation pour devenir technicienne cycle. La phase de test s’achève : depuis le mois d’octobre, l’entreprise a son propre numéro Siret et compte avoir son propre local en 2024. « Cela va nous permettre de proposer de la location, de la vente et de la réparation de vélos électriques ou classiques », se réjouit Maxime Glée, qui assure que jusqu’ici, les clients ont l’impression d’être plus en forme seulement quelques jours après avoir commencé à pédaler. Pour l’instant, les vélos sont louables à la semaine, au mois ou pour six mois. Mais une fois leur local à disposition, Maxime et Marie Glée comptent également proposer de la location à la journée.
Désengorger les routes, un objectif pour Transport citoyen Mayotte
Depuis mai dernier, Transport citoyen Mayotte s’est lancé dans le transport des personnes, des marchandises, des colis et des bagages. La solution qu’elle propose pour les voyageurs et leurs bagages a pour but de désengorger les routes et réduire les émissions de CO2.
Transport citoyen Mayotte propose une alternative à la voiture individuelle pour transporter ses bagages depuis l’aéroport. Créée en mai 2023, l’entreprise offre de mutualiser le transport de bagages de ses clients. « On a remarqué qu’il y avait beaucoup de voitures au niveau de la barge qui partaient au même endroit, souvent en train d’attendre avec le moteur allumé », raconte Soiyiff Mze, dirigeant de l’entreprise. Ce dernier a également constaté que les voyageurs revenaient de métropole souvent avec beaucoup plus de bagages qu’à l’aller. « Un proche vient alors les chercher avec une voiture individuelle pour l’aider à transporter toutes ses affaires. On a voulu offrir une alternative à cela pour émettre moins de CO2 », explique-t-il.
Transport citoyen Mayotte propose alors d’alléger les voyageurs en récupérant leurs bagages. Il faut néanmoins réserver au moins 24 heures à l’avance. L’entreprise va par exemple récupérer les affaires de plusieurs clients dans la matinée, et les livrer dans l’après-midi à chacun d’eux. Les voyageurs peuvent ainsi rentrer chez eux en taxi collectif ou en faisant du covoiturage. « Parfois, nous arrivons avec les bagages avant même que leur propriétaire ne soit arrivé chez lui », souligne Soiyiff Mze. Depuis sa création, Transport citoyen Mayotte a effectué une cinquantaine de trajets. « Nous espérons pouvoir désengorger les routes en optimisant le transport des personnes et de leurs affaires », affirme le dirigeant de l’entreprise.