Kashkazi est le nouveau rendez-vous culinaire de M’tsapéré, proposé par Asna et Zaidou tous deux férus de gastronomie. Avec des plats traditionnels revisités et un cadre ravissant, Kashkazi insuffle un nouveau souffle à la cuisine mahoraise.
Le restaurant a ouvert ses portes il y a deux mois. De retour à Mayotte il y a de cela trois ans, les deux gérants de Kashkazi, Asna et Zaidou, ont des projets plein la tête. Avec des parcours ancrés dans la gastronomie, l’une est professionnelle dans le domaine culinaire (Asna) et l’autre est jeune chef cuisinier (Zaidou). Les deux ont fait le choix d’ouvrir le restaurant Kashkazi, à l’image d’une gastronomie traditionnelle revisitée. « On a été mis en contact chez Créa Pépites, je montais un dossier et lui aussi », nous dit Asna. « Il s’avère qu’on avait le même objectif, nous avons tout de suite accroché. J’ai cette passion pour la cuisine et je l’ai ressentie en lui ».
Asna a 27 ans et s’occupe de la partie administrative, du ravitaillement des denrées alimentaires, du contact avec les fournisseurs, gère la comptabilité et aide également Zaidou en cuisine. Après un Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) en cuisine à Montpellier, la jeune femme poursuit avec une formation complémentaire en cuisine et pâtisserie à Béziers. Avec Kashkazi, elle a un but précis : « J’ai travaillé dans des restaurants gastronomiques en métropole donc je veux retrouver ce côté parfait, peut-être un peu strict, mais qui donne un réel charme ».
La devise du restaurant ? Le traditionnel revisité. « Nous proposons des plats connus de tous, d’où le nom Kashkazi qui signifie ‘saison des pluies’ en shimaoré », explique Asna. « Pendant la saison des pluies, les familles restent à la maison et préparent des plats typiquement mahorais. C’est un peu ça qu’on veut retranscrire avec Kashkazi, ce côté intimiste ». Cette appétence pour la cuisine se ressent dans les plats qui sont « certes revisités mais pas dénaturés ». En effet, l’intitulé du plat reste le même mais le dressage, quant à lui, est différent, « c’est ce qui fait tout son charme ».
« Beaucoup de restaurants ouvrent mais beaucoup ferment aussi »
Oui, le tandem de jeunes entrepreneurs a rencontré des difficultés dans le lancement de ce restaurant novateur. « Avant et encore maintenant », souligne Asna. « Les premières difficultés ont été de s’installer, d’instaurer un contact avec les fournisseurs, etc. Une autre difficulté rencontrée est celle liée à notre environnement. Avec le manque de choix en produits frais, nous ne trouvons pas toujours ce que nous souhaitons », regrette la jeune femme.
Le nouvel enjeu pour les restaurateurs est de fidéliser une nouvelle clientèle. Au cœur d’un quartier dynamique, Asna ne cache pas ses craintes. « Beaucoup de restaurants ouvrent mais beaucoup ferment aussi. La cuisine est devenue tendance, notamment avec les émissions culinaires », s’est-elle confiée. « A Mayotte, ce qui fait défaut reste la gestion du restaurant en lui-même et le service. J’espère que nous ne rencontrerons pas ces difficultés-là car Zaidou et moi sommes tous deux issus de la restauration. Nous sommes actuellement en plein perfectionnement de la gestion de l’entreprise ».
La cuisine, un cliché à démonter à Mayotte
« C’est mieux de travailler dans les bureaux » est un discours récurrent à Mayotte. Asna a entendu à plusieurs reprises des remarques quant à son choix d’exercer dans le milieu culinaire : « Mais pourquoi as-tu choisi la cuisine, ce n’est pas un vrai métier ! » ou encore des messes basses : « Elle a choisi la cuisine par dépit car elle n’a pas fait d’études ». Avec le temps, elle a réussi à convaincre son entourage qu’il existe de « vrais métiers » autour du secteur gastronomique.
Sur le long terme, Kashkazi souhaite proposer un service traiteur et pourquoi pas une plus grande salle, voire d’autres restaurants dans le nord, dans le sud et à La Réunion !
Kashkazi en pratique : Restaurant Kashkazi, 16 rue Maevantana à M’tsapéré. Ouvert du lundi au vendredi de 6h à 14h.
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