Connaître les mouvements physiques intervenus sur Mayotte depuis l’apparition du volcan sous-marin, c’est l’objectif d’une campagne d’études conduite par l’IGN depuis la mi-septembre. Celle-ci s’étale jusqu’à la fin décembre.
Les habitants de Dzaoudzi-Labattoir ont constaté, ce jeudi matin, de bonne heure, un grand cheminement de mires (des règles graduées) opéré par des agents du service de géodésie et nivellement de l’Institut géographique national (IGN). Ils ont traversé plusieurs rues et quartiers de la ville à la recherche de repères définis de précision en altitude. Ceux-ci s’élèvent au nombre de 430 disséminés sur les deux grandes îles de notre archipel. Leur installation remonte en partie pour 2003 et 2006. Un grand nombre d’entre eux ayant été détruits au hasard de nombreux travaux et chantiers publics menés un partout sur le territoire au cours des dernières années, il était nécessaire de les reconstituer. « Ces travaux se mènent sur l’ensemble du département de Mayotte, avec un avantage certain pour les repères posés en 2006. Grâce à eux, nous pouvons voir ce qui s’est passé pendant de nombreuses années, en particulier depuis l’apparition du volcan sous-marin », précise Frédéric Lhermitte, le géomètre principal qui dirige cette équipe de l’IGN basée à Sada.
Des données plus précises
Ces travaux en cours constituent une base de données en géodésie de poche intégrales dans un répertoire national sous la forme d’une application numérique facile d’utilisation. Initialement composé de cinq personnes (arrivées à Mayotte les 6 et 18 septembre 2023), l’équipe est maintenant réduite à trois géomètres. Les relevés effectués (pression d’eau et écoulement) serviront à différentes professions intervenant dans le domaine de l’urbanisme et du développement du territoire. Ils permettent également de suivre les déplacements après la très forte activité volcanique de ces dernières années et vérifier si les mouvements sont homogènes ou pas. Il va en résulter des données GPS (sous trois dimensions) de haute précision à deux centimètres près. « Grâce aux repères historiques de 2003, nous allons pouvoir bien observer les mouvements verticaux inversement à la planimétrie destinée à l’étude des mouvements horizontaux », précise le géomètre principal.
Les travaux de l’IGN vont se poursuivre sur le territoire de Mayotte jusqu’à la fin du mois de décembre 2023.