En raison de la violence grandissante aux abords de l’établissement de Mamoudzou, le personnel du lycée Younoussa Bamana a décidé, mercredi matin, d’exercer son droit de retrait et de réclamer que des mesures soient mises en place pour assurer leur sécurité et celle des élèves.
Le personnel du lycée Younoussa Bamana exerce son droit de retrait depuis ce mercredi 27 septembre en raison des violences devant l’établissement, entre des bandes de Doujani, M’tsapéré et Cavani. Les enseignants doivent se retrouver en assemblée générale, le 2 octobre. « Le personnel est exaspéré et les élèves sont inquiets », relate Benjamin Lazare-Peillon, directeur du cabinet du recteur de Mayotte. Parmi les revendications des enseignants, reviennent les questions sur le taux d’encadrement, des caméras de vidéo protection ou encore de la sécurisation des voies de circulation. Le directeur de cabinet affirme que le rectorat va travailler avec tous les acteurs compétents, mais qu’il y a des contraintes budgétaires. « Le temps de la négociation démarre », annonce-t-il.
Cela fait plusieurs semaines qu’une recrudescence de la violence s’est installée, provoquant la fermeture de l’établissement, mardi matin. « Les problèmes sont connus, mais les solutions plus difficiles à trouver », admet Benjamin Lazare-Peillon. La police nationale indique qu’environ 80 interpellations ont déjà eu lieu (essentiellement des mineurs) et qu’elle note effectivement « une montée en puissance des bandes à Cavani », ces derniers mois. Conformément à la première réunion initiée par les élèves, un rendez-vous est convenu mercredi prochain avec le rectorat, les forces de l’ordre, des lycéens et des représentants des parents d’élèves pour réfléchir à une solution.
Des salaires incomplets
De leurs côtés, des membres du personnel éducatif contractuels des collèges Kawéni 1 et 2 ont reçu des salaires incomplets. Ces collèges ont donc fermé ce mercredi, même si le problème n’est pas cantonné à Kawéni selon nos informations. « Nous avons bien noté l’inquiétude légitime du personnel, nous l’avons entendue », déclare Benjamin Lazare-Peillon. Dans un contexte de rentrée, représentant un mouvement important, ces erreurs de versement sont dues à un problème technique. Le rectorat a affirmé que ces erreurs allaient être corrigées et que tout devrait rentrer dans l’ordre vendredi, et les collèges rouvrir.
Le collège de M’gombani ferme ce vendredi midi
Il n’y a pas que l’insécurité et les salaires impayés qui pèsent sur les établissements mahorais, il y a aussi le sempiternel problème de l’eau. Ce vendredi midi, le collège M’gombani va fermer ses portes. L’enceinte fait partie des deux dernières du secondaire à avoir été raccordée au chemin de l’eau avec le collège de Passamaïnty. C’est le cas depuis la semaine dernière. Sauf que les parents ont été prévenus, ce jeudi, qu’une non-conformité de l’eau a été relevée uniquement au sein de l’établissement. Les élèves viendront donc dans la matinée avec les gourdes remplies, avant de partir plus tôt en week-end pour ceux qui ont cours habituellement l’après-midi.