« Malgré le potentiel de Mayotte, la moitié des produits de la mer est importée »

Ce mois de septembre, plusieurs ateliers sur l’économie maritime ont été organisés par le conseil départemental dans chaque intercommunalité. L’objectif ? Identifier les différents enjeux et problématiques reliés à cette économie bleue. Le 27 septembre, les différents organismes ayant participé à ces ateliers se sont retrouvés à l’hôtel de Ville de Mamoudzou pour faire la restitution de ce travail.

Faire le point sur l’état de l’économie bleue mahoraise semblait nécessaire ce 27 septembre, à l’hôtel de Ville de Mamoudzou. « Malgré le potentiel de Mayotte, la moitié des produits de la mer que nous consommons sont importés », regrette le conseil départemental de Mayotte. Lors de six ateliers, un général et un par intercommunalité, 180 participants ont réfléchi à des solutions pour développer l’économie bleue et identifier ses obstacles.

Chaque territoire a estimé qu’il était nécessaire de travailler sur le secteur de la pêche. Et pour cause, il y a urgence. L’Union européenne réclame que les flottes de pêche soient mises aux normes d’ici 2025. Pour cela, il faut renouveler les bateaux et former des pêcheurs. Une évaluation des stocks de poissons doit aussi être effectuée, dans une optique de faire de la pêche durable et pour recevoir des aides européennes. Pour développer cette activité, les différents ateliers ont également conclu qu’il fallait développer les ports sur l’île. « Il faudrait aussi travailler sur la transformation du poisson », indique Vincent Touloumon, consultant au bureau d’étude Alvi, qui a travaillé sur le plan stratégique de développement de l’économie bleue de Mayotte.

L’idée de reprendre l’aquaculture dans le nord de l’île a également été évoquée. « Pour cela, il faut identifier les sites propices et trouver des investisseurs », estime le consultant. Le développement du tourisme maritime a été identifié comme un point important dans la structuration de l’économie bleue de l’île. « Pour développer ce tourisme, il y a l’enjeu de l’accès aux plages, assurer leur surveillance et les aménager avec des parkings notamment », poursuit-il.

Faire connaître la mer à la population

La nécessité de protéger l’environnement a été rappelée à plusieurs reprises. Pour développer la pêche, la biodiversité doit être protégée. Pour développer le tourisme, il faut des plages propres et sans déchet. D’autres thématiques ont été abordées : les activités portuaires et le transport maritime, les énergies marines renouvelables, le dessalement de l’eau de mer et les biotechnologies. Mais un point fondamental a été évoqué à maintes reprises au cours de cette restitution : la nécessité d’intéresser les Mahorais et Mahoraises à la mer. « L’économie bleue ne peut que se faire si on met la mer dans la tête de la population », affirme Éric Bellais, directeur de l’école d’apprentissage maritime de Mayotte.

De nombreuses pistes de solution et d’idées ont été lancées. À voir si elles se concrétiseront. Vincent Touloumon affirme que des engagements concrets devraient être pris lors des Assises de l’économie bleue, qui auront lieu en décembre 2023.

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