Ils appartiennent tous les deux à la jeune génération de responsables politiques mahorais, ils connaissent bien les problématiques spécifiques des collectivités locales et ambitionnent de relever les nombreux défis qui se posent à Mayotte aujourd’hui. Entretien croisé des candidats Abdoul Doukaini (LR) et Nadjim Ahamada (MDM) pour les sénatoriales du dimanche 24 septembre. La crise de l’eau et les autres problèmes qu’elle engendre en aval, l’insécurité, les dotations pour le développement des communes, autant de sujets qu’ils abordent avec sérénité et conviction.
Flash Infos : Qu’est-ce qui vous a poussé à être candidat ?
Abdoul Doukaini : Je suis dans la politique depuis une vingtaine d’années déjà, je me suis engagé dans une formation à l’époque, l’UMP, devenue aujourd’hui Les Républicains. J’ai fait un constat sur la vie, la société, le fonctionnement des choses et je vois que rien ou une bonne partie des choses n’avance pas. Qu’est-ce que je peux faire, comment puis-je être utile à la société et à ce territoire ? Il y a plusieurs façons de s’engager, j’ai choisi la politique parce que c’est là que se prenne les décisions. Pour moi, il s’agit vraiment d’essayer de changer le cours des choses. Lorsqu’on s’engage en politique, je considère le rôle de l’acteur public, ce n’est pas de subir les événements mais plutôt de les anticiper. Je considère aujourd’hui qu’il y a tellement de crises, dans la santé, l’éducation, le logement, le social avec des taux de chômage record, l’eau, le manque de confiance envers les élus qui est à mes yeux quelque chose de très grave, la démographie qui est la cause de toutes les autres crises, les infrastructures… Pourquoi n’a-t-on pas anticipé ? Il y a vingt ans, lorsque j’étais encore au collège au début des années 90, on faisait des projections sur la démographie de Mayotte. On savait qu’à l’an 2000, la population serait de 150.000 habitants et 350.000 en 2020. On peut ne pas être d’accord avec ces chiffres de recensement officiel, mais à mon sens, le problème ne se situe pas là, c’est un autre débat. Les autorités savaient ce qui allait arriver dans dix ans, dans vingt ans. Qu’est-ce qui a été fait ? C’est pour cela que je dis qu’on ne doit pas subir les événements, mais qu’on doit les anticiper. Donc, je me suis engagé dans ces élections afin de faire en sorte que nous ne puissions pas commettre les mêmes erreurs. Je vais probablement vous surprendre, mais je vous dis que la vraie crise n’a pas encore commencé. Pour le moment, il ne s’agit que des prémices d’une catastrophe annoncée. Faut-il attendre vingt ans encore pour agir ? Je dis que non ! J’ai le courage, la détermination, la volonté, de faire en sorte que demain on puisse voir l’avenir comme étant une opportunité et non pas comme une menace. Hier et avant-hier, nos parents voyaient notre avenir à nous comme étant une opportunité. Le rôle d’un politique n’est pas d’interpréter le monde ou les choses, c’est de les changer, changer la vie quotidienne des gens et c’est là, mon ambition.
Nadjim Ahamada : Je suis effectivement candidat aux élections sénatoriales avec comme suppléante, Tayza Abdallah, qui est conseillère municipale à la mairie de Koungou et conseillère communautaire à l’intercommunalité du Grand Nord. J’exerce le métier d’avocat depuis quinze ans, période durant laquelle je défends les Mahorais, en particulier les collectivités locales puisque je suis l’avocat d’un certain nombre de communes et j’ai été celui du Département pendant un moment. J’ai défendu de grandes causes sur ce territoire notamment l’affaire de la tête de cochon qui avait été jetée dans une mosquée à Labattoir, un combat que j’ai mené jusqu’à Paris et Bruxelles où j’ai rencontré des députés européens et Manuel Valls qui était le ministre de l’Intérieur et des cultes de l’époque. J’étais accompagné du Grand Cadi de Mayotte. J’ai pris part au combat contre la vie chère où j’ai accompagné un certain nombre de compatriotes, notamment la famille du jeune homme décédé sur la place de l’Ancien marché, et j’ai participé à tous les autres combats de ces dix dernières années sur le territoire. J’ai été conseiller municipal à la mairie de Mamoudzou de 2014 à 2020 et je suis membre d’un parti politique qui s’est toujours battu pour l’ancrage de Mayotte dans la France et l’Europe. Fort de ces combats, et de mon investissement social, j’ai été investi candidat unique par mon parti, le MDM, pour aller défendre les couleurs et les intérêts de Mayotte au Sénat. Je suis candidat pour aller poursuivre le combat du MDM, de nos aïeux qui se sont battus pour être libres, notre liberté, première devise de la République, à côté de l’égalité et de la fraternité. Le combat que devons porter, nous, la nouvelle génération, c’est celui de l’égalité qui sera la colonne vertébrale du prochain mandat du sénateur, l’égalité sociale, l’égalité dans la sécurité, dans l’accès à l’eau, l’égalité dans le développement, l’égalité dans tout parce que c’est la continuité de notre combat au sein du MDM. Et pour finir sur ce point là, je dirai que nous avons une dette morale à l’égard de ces personnes qui méritent une retraite digne et des droits sociaux pour leurs propres enfants devenus aujourd’hui Français grâce à leur combat.
F.I. : En quoi vous serez un bon sénateur ?
A.D. : J’ai coutume de dire que vous pouvez être le meilleur médecin du monde, mais si vous ne connaissez pas le dossier de votre patient, sa maladie, sa pathologie, soyez-en certain qu’il aura moins de chance de guérir. Si on lui présente un malade à soigner dans de pareilles conditions, il va se demander le soigner sur la base de quoi ? De même que si vous êtes le meilleur avocat du monde, mais que vous ignorez tout du dossier de votre client, vous n’arriverez pas à le défendre devant un tribunal et vous courrez droit à l’échec. Justement, je disais que je suis cadre A au sein d’une collectivité territoriale (N.D.L.R. à la mairie de Tsingoni), je suis attaché, je connais les difficultés des communes, des groupements de communes, les difficultés du département de Mayotte. Anrifiya Saïdina (N.D.L.R. sa suppléante), elle aussi connaît ces difficultés, nous maîtrisons ces dossiers, nous savons là où il y a des insuffisances, des problèmes. Il est donc normal que je trouve notre duo le mieux placé pour défendre les dossiers de ce territoire et de ses collectivités locales au Sénat.
N.A. : Je pense que tous les candidats qui sont en lice dans cette campagne aiment profondément cette île et veulent s’investir pour ce territoire. Je n’ai donc pas la prétention de dire que je serai le meilleur d’entre eux, mais je considère qu’il faut amener une nouvelle mode de travail et c’est ce qui me différencie de mes autres challengers. Je m’explique, on a tendance à dire qu’une fois élus les sénateurs, mais aussi les parlementaires en général, tournent le dos aux personnes qu’ils représentent. Moi, je préconise de cultiver une autre manière de travailler basée sur quatre points :
– la permanence du parlementaire sur le territoire doit être effectivement occupée et comme son nom l’indique, être un lieu ouvert pour que les personnes qu’on représente puissent avoir un interlocuteur quand nous nous sommes à Paris et exposer leurs difficultés, présenter leurs doléances et avoir un rendez-vous avec le sénateur.
– je considère également qu’il faut créer une grande conférence des élus réunissant les quatre parlementaires et les présidents du conseil départemental et de l’association des maires pour faire ce que les Mahorais désirent ardemment le « cogno moja », c’est-à-dire travailler ensemble. Et c’est au travers de cette organisation qu’il sera possible de rencontrer l’ensemble des hauts responsables de ce territoire dans l’hémicycle Younoussa Bamana pour que les élus locaux qu’on représente soient également présents pour accéder directement à leurs parlementaires pour, à la fois, exposer leurs problématiques et parler des grands sujets de Mayotte, piste longue, développement, économie et insécurité. Cette messe devrait se tenir tous les ans.
– le premier rôle d’un sénateur étant de représenter les collectivités, dans ce cadre–là, il doit être au plus près des personnes qu’il représente à travers des tournées dans tous les conseils municipaux une fois tous les six mois. Il faut que les élus municipaux et les maires puissent avoir la possibilité d’interpeler directement le sénateur sur les projets communaux et ceux de Mayotte en règle générale. C’est comme ça que moi je voie les choses. Et dernier point sur comment je peux faire mieux que les autres candidats, je considère que les quatre parlementaires doivent se mettre d’accord pour se partager les grands sujets de Mayotte. Actuellement, il y a l’eau, l’insécurité, le chômage de masse, le développement, les dotations, et il faudrait que les quatre se disent que chacun ne peut se battre tout seul de son côté sur ces chantiers. Il est nécessaire de se partager les tâches, chacun prenant un domaine de prédilection et le mener à bien pendant la durée de son mandat, demander le concours des autres en cas de difficulté.
F.I : Quels sujets aimerez-vous défendre au Sénat ?
A.D. : Vous savez, les choses sont définies, chacun ses compétences, l’article 24 de la constitution nous dit que le Sénat assure la représentation nationale des collectivités territoriales de la République. Cela veut dire que mon rôle, ma mission première, sera de faire en sorte que nous puissions rapidement doter les collectivités mahoraises de ressources nécessaires pour pouvoir agir, être efficaces, répondre aux attentes et aux aspirations de nos populations. Figurez-vous que nous avons actuellement des institutions que je considère comme étant fragiles. Il suffit juste d’une petite crise ailleurs pour que nous soyons impactés et fragilisés. Regardez comment la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie a des répercussions jusqu’ici. Autre exemple, la crise sanitaire qu’on a connu en 2020 et qu’on connait encore aujourd’hui a énormément fragilisé nos collectivités territoriales. Mayotte n’est rien d’autre qu’un ensemble de collectivités locales, de communes, si nous arrivons à mieux les protéger ces institutions vont pouvoir directement agir en faveur des citoyens. Je reste donc persuadé que nous aurons des acteurs publics qui pourront agir efficacement. Je suis attaché territorial cadre A au sein d’une collectivité territoriale depuis quinze ans, ma suppléante est une élue, conseillère municipale dans la commune de M’tsamboro, vice-présidente dans la communauté d’agglomération du Grand Nord, également déléguée au Sidevam. Voyez-vous, lorsque l’article 24 de la constitution dit que le Sénat assure la représentation des collectivités territoriales, il parle d’agents et d’élus. Si vous enlevez l’un de ces deux composants vous n’avez pas de collectivités. Notre duo a les deux pieds bien posés sur la terre de sorte à ce que nous puissions inverser les choses. L’agent est celui qui prépare les dossiers tandis que l’élu est celui qui décide. Nous avons ces deux pieds et pensons être suffisamment armés sur les dossiers de Mayotte, les difficultés, les insuffisances afin de pouvoir changer les choses.
N.A. : La problématique de l’eau est un sujet auquel on ne peut pas y échapper car elle est la première préoccupation des Mahorais actuellement. Tout le monde en souffre. Derrière, il y a en réalité trois problèmes concrets, une crise sanitaire qui s’annonce étant donné que l’eau qui sort du robinet est impropre à la consommation. Souvent, elle sort avec une couleur marron et celle qui sort claire on nous dit qu’il faut la bouillir avant de la consommer. Le centre hospitalier de Mayotte (CHM) nous dira qu’un certain nombre de personnes qu’il accueille souffrent de diarrhée, de problèmes dus à la consommation de cette eau. Il y a aussi une crise économique puisqu’on entend ici et là que le secteur du bâtiment va arrêter de fonctionner puisqu’il consomme de l’eau. Les écoles commencent à fermer ainsi que certaines administrations. La restauration ne peut pas non plus stocker l’eau pour la réutiliser dans le nettoyage des aliments. Donc, on va vraiment vers de grandes difficultés et il faut se battre. Je pense que dès le 24 septembre, une fois élu, la mandature démarre exactement le 2 octobre 2023, il faut demander au gouvernement de mettre en place un fonds de solidarité pour venir au chevet des Mahorais pour que tout le monde puisse avoir accès à l’eau. Pour y parvenir, il faut distribuer de l’eau aux populations, ce qui est en cours via des citernes et des bouteilles d’eau, mettre en place des unités mobiles de dessalement pour que chaque village puisse disposer de sa propre machine pour capter l’eau de mer et la distribuer aux administrés. Il y a un autre problème plus profond et grave également, c’est l’insécurité. Il faut s’attaquer à ce fléau pour ramener la paix sur ce territoire. On ne pourra le faire qu’en s’y mettant tous, on ne peut pas dire que c’est seulement le travail du gouvernement et de l’État, il faut prendre à bras le corps le problème de l’insécurité parce qu’on ne peut plus vivre sur ce territoire dans cet état d’anxiété, à se demander si on va rentrer chez soi saint et sauf après le travail ? Est-ce que les enfants vont rentrer saints et saufs de l’école ? Est-ce que je ne vais pas me faire agresser sur mon lieu de travail ?
F.I. : A quel groupe politique souhaiterez-vous vous rattacher ?
A.D. : Je suis investi par un mouvement politique, Les Républicains, j’ai donc une étiquette politique et je ne sais me dérober, je ne me cache jamais derrière mon petit doigt, j’assume mes convictions et mes idées. Figurez-vous aussi que je ne fais jamais de concession sur mes convictions dès lors que je suis certain que ce sont les bonnes. Maintenant, il y a d’un côté les étiquettes et de l’autre les intérêts. Il est donc naturel que je siège dans le groupe Les Républicains. Mais il y a une nuance, cela ne veut pas forcément dire que je dois accepter tout ce qui se dire au sein ou autour de ce groupe, même si cela allait à l’encontre des intérêts de mon territoire et de ses collectivités locales qui m’ont accordé leur confiance. Défendre quelqu’un, c’est être son porte–parole, son porte–voix, c’est faire entendre ses doléances. Je m’inscrirai donc toujours dans cette voie de la défense des intérêts de Mayotte et de ses collectivités pour qu’enfin, je l’espère de tout cœur, que les gens puissent espérer de nouveau sur cette île, puissent y croire car cela est important. Lorsqu’une personne ne croit plus en rien, n’espère plus rien, c’est la porte ouverte à beaucoup de choses. En revanche, si vous avez de l’espoir devant vous, vous y croyez et cela vous donne une force, une énergie, une motivation que vous allez puiser au fond de vous-même et qui vous guide. Donc, nous devons créer ici un modèle social qui doit être basé sur la réussite, donner la possibilité de réussir à chaque Mahorais résidant sur ce territoire, d’où qu’il vienne, à condition que cette réussite ne soit pas un cadeau qu’on ira chercher en faisant la queue devant un guichet. Cette réussite doit être une récompense de la sueur de son front pour avoir travaillé dur, parce qu’on lui aura donné la possibilité de se former, d’aller à l’école et les infrastructures nécessaires, raison pour laquelle je parle d’espoir.
N.A. : Il faut faire attention aux groupes parce que qui dit groupe dit généralement un mélange de personnes aux horizons politiques différents. Souvent, les groupes sont formés par des partis politiques. Nous, au MDM ,nous avons la chance d’appartenir à une formation politique locale alors que lorsqu’on est apparenté à un groupe, on a des comptes à rendre aux formations politiques nationales et on est assujetti à une discipline et à des consignes de parti qui font qu’on peut prendre des décisions contraires aux aspirations et aux intérêts des Mahorais. Cela s’est déjà vérifié, un député mahorais dont je ne citerai pas le nom est passé devant l’Assemblée nationale pour dire que le gouvernement s’oppose aux titres de séjour non territorialisés. Il existe un groupe centriste au Sénat qui permet à différentes tendances de s’exprimer et d’apporter un soutien en cas de besoin, ce qui permet de ne rendre des comptes qu’aux seuls électeurs mahorais.
F.I. : La crise de l’eau demeure d’actualité à Mayotte, comment sortir de ce bourbier ?
A.D. : Vous posez une question simple, mais qui demande une réponse difficile, parce que je veux bien qu’on impute la responsabilité de cette crise à ceux qui sont aux affaires aujourd’hui, peut-être même ceux d’hier, mais je disais tout à l’heure, il y a dix ans, vingt ans, tout le monde savait ce qui allait nous arriver aujourd’hui. Qu’avons-nous fait pour anticiper cela ? Rien ! Nous nous retrouvons à devoir gérer une multitude de crises car cette crise de l’eau n’est que l’arbre qui cache la forêt, c’est la partie visible de l’iceberg. Comment allons-nous faire ? Tous les scientifiques s’accordent à dire que plus nous allons avancer dans le temps, moins nous allons avoir des pluies. Je ne crois pas qu’il faille s’entêter à dire que nous devons construire une troisième retenue collinaire, pour moi, ce serait jeter de l’argent dans la nature car comment allons-nous la remplir s’il y a une baisse importante de pluviométrie ? Nous avons la chance d’être entourés d’eau puisque nous sommes sur une île. Il faut rapidement une usine de dessalement. J’ai vu que dans le comité interministériel des outre-mer (Ciom), il est mentionné un chiffre, 35 millions d’euros me semble-t-il, pour la construction d’une usine de dessalement. Il faut aller vite, veiller à ce que cet outil là soit construit rapidement. Je dis également qu’il faut des chèques eau, comme il y a eu des chèques carburant et des chèques énergie, qui puissent bénéficier à l’ensemble des ménages mahorais sans exception aucune. Sur cette île, nous sommes doublement, voir triplement pénalisés parce que nous avons à payer des factures d’eau alors même qu’elle ne coule pas du robinet, ces factures sont très chères, assorties de taxes et des surtaxes pour des services qui ne sont pas au rendez-vous. Et derrière, au lieu que les institutions publiques pallient leurs insuffisances et manques d’anticipation, c’est aux ménages d’en payer les frais par des achats massifs de packs d’eau dans les magasins. C’est en cela que je dis que c’est triplement pénalisant pour les Mahorais. Le citoyen n’a pas à aller acheter des bouteilles d’eau par contrainte uniquement parce que le service public d’à côté ne remplit pas ses obligations. Ce chèque eau au profit des Mahorais ne coûtera rien au gouvernement en comparaison des chèques énergie et carburant qui ont concerné l’ensemble des Français. En tous les cas, son coût ne pourrait aucunement être quelque chose d’handicapant pour le fonctionnement de l’État. Sa mise en place est indispensable pour soulager le porte–monnaie des ménages. D’autres outils existent naturellement comme l’Office de l’eau qui doit absolument être mis en place, des recommandations en ce sens ont été formulées suite à une mission effectuée sur place en 2022, mais on ne voit toujours rien jusqu’à présent.
N.A. : Je pense avoir déjà répondu aisément à cette question de la crise de l’eau à Mayotte, précédemment. Je rajouterai simplement que la troisième retenue collinaire (N.D.L.R. à Ourouvéni) reste à construire, et en attendant qu’elle se réalise, il faudra multiplier les forages et les unités de dessalement d’eau de mer pour pallier les urgences.
Le dimanche 24 septembre, les 540 grands électeurs de Mayotte (les 26 conseillers départementaux, les 4 parlementaires et 510 délégués des conseils municipaux) sont amenés à choisir les deux futurs sénateurs de Mayotte pour la mandature 2023-2029. Si les deux ou l’un des deux candidats en tête n’ont pas recueilli 51% des voix ou plus, un deuxième tour aura lieu le même jour.
Le parcours des deux candidats
Abdoul Doukaini
Né à Ouangani, ce cadre de la mairie de Tsingoni de 43 ans a grandi en partie à Sada d’où est originaire son père. Il a étudié les langues et le droit administratif, les sciences politiques très rapidement. Attaché territorial cadre A au sein d’une collectivité territoriale depuis une quinzaine d’années, il fait partie du bureau du parti Les Républicains à Mayotte. Il est le père de quatre enfants.
Nadjim Ahamada
A 42 ans, il est avocat depuis 2008 et pratique à Mayotte où il défend les particuliers et les collectivités locales. Il a été bâtonnier de l’ordre des avocats de Mayotte en 2015 à 2016, avant de démissionner en raison de sa première campagne pour les sénatoriales en 2017. Il est vice-président de la chambre régionale de discipline des avocats de Mayotte et La Réunion. Il est le seul candidat MDM investi depuis qu’Abdallah Hassani, le sénateur sortant, a annoncé qu’il ne se représenterait pas.