L’étude des baleines à bosses, un grand projet pour Ceta’Maore

Chaque hiver austral, les baleines à bosses sont présentes dans les eaux du lagon, de juillet à octobre. Elles quittent les eaux polaires de l’Antarctique pour rejoindre les eaux tropicales afin de se reproduire ou donner naissance à un baleineau. Mais les connaissances sur ces géants des mers son maigres à Mayotte. Avec l’objectif de mettre en place un projet d’études, l’association Ceta’Maore et Globice ont animé une conférence sur l’étude de ces cétacés, ce mercredi soir.

A l’occasion du projet de coopération régionale Primo, Ceta’Maore et Globice, ont organisé une conférence ce mercredi soir, à la Croisette. Cet événement, et le travail commun des deux associations, ont pour objectif de mieux connaitre les baleines à bosses – ces grandes migratrices qui font escale à Mayotte – et ainsi, de mieux les protéger. Créée en 2021, l’association mahoraise a voulu apprendre de ses pairs. Elle est également membre du consortium Indocet, « qui réunit tous les chercheurs et associations qui étudient les dauphins et baleines de l’océan Indien », explique Cyrielle Randrianarivony, présidente et co-fondatrice de Ceta’Maore. C’est ainsi que l’association a sollicité l’ONG de La Réunion pour un accompagnement, avec le soutien de l’Europe.

Peu d’informations à jour

« Malheureusement à Mayotte, on a très peu d’informations à jour sur les mammifères marins, dauphins, baleines et dugongs, à l’inverse des tortues ou mangroves par exemple », admet la présidente. Ce projet permettra alors de pouvoir récolter des informations et les analyser. « L’idée, c’est vraiment de les accompagner sur tout ce qui est collecte de données et d’analyses et de définir des protocoles bien précis », complète Vanessa Estrade, chargée d’études à Globice. L’accompagnement se traduira par une proposition de protocoles qui pourraient être appliqués à Mayotte.

La conférence organisée ce mercredi soir a permis à l’ONG réunionnaise de montrer comment, après vingt ans de travail, l’association a pu élucider quelques mystères sur ces cétacés sur l’île Bourbon. Collecte de données grâce à une fiche et un GPS, acoustique, comportements des cétacés, pigmentation de la nageoire caudale ou encore cartographie de distribution des différentes espèces ont été expliqué aux spectateurs présents. « En rassemblant toutes ces informations sur les groupes observés et en le combinant avec la photo identification, cela permettra de suivre les populations des cétacés qui sont à Mayotte », explique la chargée d’études.

Les baleines se sentent-elles bien à Mayotte ?

Le projet d’identification et de développement des connaissances sur les cétacés fait partie intégrante des objectifs de Ceta’Maore, qui sont de connaitre, sensibiliser, accompagner et coopérer. Pour la présidente, « ce qu’on aimerait, c’est prendre en photo les baleines, savoir qui elles sont ». Grâce à la forme de leur nageoire caudale, leur queue et sa coloration, il est possible d’identifier les groupes de baleines. De ce fait, il est possible de voir si elles reviennent d’une année sur l’autre sur l’île ou non, « en gros savoir est-ce qu’elles se sentent bien chez nous ! », sourit-elle.

Une première étape théorique a été réalisée en février, où deux membres de Ceta’Maore se sont rendus à La Réunion auprès de Globice, grâce au financement de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Pour la deuxième étape, les équipes de l’ONG sont présents sur l’île pour découvrir les conditions in situ, le lagon et ses spécificités, « ça permet aussi de réajuster le protocole », précise Vanessa Estrade.

Actuellement, l’association embarque dans les bateaux des opérateurs qui le souhaitent et pendant ces sorties, connecte des données scientifiques et les traitent. « L’idée, c’est d’aller encore plus loin et de mettre en place d’autres actions scientifiques et d’études qui, pour le moment, n’existent pas à Mayotte », confie Cyrielle Randrianarivony. Au travers de ce compagnonnage, Ceta’Maore pourra être formé pour mettre en place ce projet d’identification des baleines à bosses, mais aussi étudier d’autres mammifères marins.

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