Ce mercredi 23 août, la rentrée a également sonné au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) à Dembéni. Une dernière rentrée avant le passage de l’établissement le 1e janvier 2024 au titre d’Université de Mayotte. Cette année, ce sont plus de 2.000 étudiants qui seront accueillis en classe. Entretien avec le directeur de l’établissement, Abal-Kassim Cheik Ahamed.
Flash Infos : La rentrée universitaire s’est tenue ce mercredi 23 août. A cette occasion, une journée d’accueil des nouveaux étudiants a eu lieu. Quel est son objectif ?
Abal-Kassim Cheik Ahamed : C’est la troisième édition des journées d’accueil des nouveaux étudiants. C’est une édition remplie d’émotions, puisque c’est la dernière rentrée universitaire du centre universitaire de formation et de recherche, créé en 2011. Demain, nous deviendrons université. Cette journée est l’occasion pour les étudiantes et étudiants de rencontrer les enseignants et d’avoir les premières informations administratives. On aurait pu commencer avec les cours, mais l‘université, ce n’est pas que les cours en amphithéâtre. Dans ce cadre, on a souhaité accompagner l’universitarisation progressive et rassurer les élèves de ce passage à à la vie étudiante.
F.I. : Pour cette rentrée universitaire, quels sont les effectifs des étudiants ?
A-K.C.A : L’année dernière, nous avons accueilli 1.924 étudiants. Cette année, nous allons dépasser la barre symbolique des 2.000 étudiants. Parmi eux, nous accueillons 600 étudiants néo–entrants. Nos places Parcoursup ont été augmentées de 50 %. Nous allons continuer à faire cet effort afin de pouvoir proposer aux élèves mahorais de poursuivre leurs études sur place. Nous devons continuer à développer cette université et renforcer et étoffer l’offre de formation. Il s’agit également de renforcer la recherche, pour que nous puissions avoir une université forte et ambitieuse dans sa région, pour porter les grands sujets du territoire.
F.I. : Le foncier pose problème sur le site de Dembéni. Quels sont les projets qui pourraient être mis en place pour accueillir plus d’étudiants ?
A-K.C.A : C’est notre priorité le foncier. Nous avons eu un conseil d’administration au mois de mai et deux propositions ont été faites, à Dembéni et à Ouangani. Aujourd’hui, on a la chance d’avoir, à l’est et à l’ouest, deux villes universitaires qui vont pouvoir porter les grands enjeux de cette université et donc du territoire. Ils pourront proposer une ouverture sur toute l’île. L’idée, c’est que l’université de Mayotte reste à Mayotte, que ça soit au fin fond du sud ou au fin fond du nord, il faut donner de la cohérence globale dans les projets du territoire.
F.I. : Le CUFR devient l’université de Mayotte le 1e janvier 2024. Qu’est-ce que ce changement de statut va changer ?
A-K.C.A : L‘université de demain, très concrètement, c’est délivrer nos propres diplômes, avoir la possibilité de créer des laboratoires, des centres de recherche, des composantes universitaires, avec une organisation qui soit renforcée. Au-delà des organisations, ce sont les femmes et les hommes, avec leurs ambitions et pouvoir répondre aux besoins du territoire qui sont nombreux. Le 1e janvier 2024, l’université de Mayotte naîtra, avec des nouveaux étudiants, qui sont aujourd’hui étudiants du CUFR. Pour moi, c‘est un challenge qui doit être porté par tout le territoire.
F.I. : Quels sont les projets prévus pour cette année 2023 – 2024 ?
A-K.C.A : La vie étudiante doit être développée. L’objectif, c’est que nos bacheliers, nos élèves croient à l’université de Mayotte et fasse le choix de cette université librement. Pour que ces étudiants puissent faire le choix de cette université, il faut que les conditions le permettent et il faut écouter également les difficultés rencontrées par ces étudiants sur le territoire. A notre niveau, c’est de permettre aux étudiants à l’ère du numérique d’avoir la connexion Wifi au niveau du campus. Avant d’aller en cours, il faut être en bonne santé, il faut manger et ces questions sont importantes, encore plus à Mayotte. Il faut que l’accès à ces besoins soit équitable. Alors, avec l’appui du Crous de La Réunion et de Mayotte, le système Izly (paiement sans contact pour fluidifier notamment le paiement de repas) est mis en place au CUFR. Moi, j’appelle également le Crous de ne pas mettre à demain la question du logement, il faut y réfléchir dès maintenant en conjuguant ce projet avec le projet de l’université.
F.I. : Des mesures complémentaires liées aux repas vont être mises en place cette année, quelles sont-elles ?
A-K.C.A : Nous avons travaillé, dans l’objectif de permettre un meilleur accès à la restauration, avec les services de la préfecture et la Deets et nous allons pouvoir subventionner tous les repas des étudiants boursiers et non boursiers à hauteur d’un euro par repas. C’est-à-dire que, pour les élèves qui paient un euro, ils paieront zéro euro sur dix repas. Et pour ceux qui payent 3,30 euros, ils paieront 2,30 euros pendant dix repas. L‘objectif, c’est d’avoir d’autres mesures, notamment d’offres de petits–déjeuners ou l’accompagnement des projets des étudiants pour développer cette lutte contre la précarité alimentaire.
Cinq universités partenaires du CUFR
Le centre universitaire propose une offre de formation autour de seize diplômes nationaux répartis sur quatre départements de formation et de recherche : département droit, économie, gestion ; département lettres et sciences humaines ; département sciences de l’éducation et département sciences et technologie. Ces diplômes naturellement, sont délivrés par cinq universités partenaires : Aix-Marseille, La Réunion, Montpellier, Paul–Valéry Montpellier 3 et Nîmes. Ces diplômes bénéficient d’une reconnaissance officielle par le ministère de l’Enseignement supérieur.