Après la fête de l’Aîd, certains musulmans pratiquants ont joué les prolongations. Ils ont rompu le jeûne plus tardivementque les autres. Le mois de ramadan est désormais derrière nous. Ce fut un mois de méditation pour les pieux. Les plus croyants et fidèles observateurs des cinq piliers l’Islam vont prouver leur dévotion à Allah Le Clément et Le Miséricordieux lors d’une conférence organisée au Conseil départemental ce samedi 8 et dimanche 9 juillet. Trois thèmes seront abordés : la singularité de l’Islam de Mayotte, la place de l’Islam dans la République et à Mayotte, la transmission du savoir à travers l’école coranique. Il ne manque au programme qu’un sujet : la dérive sectaire, discussion qui aurait permis d’éclairer le public sur la polémique qui fait rage sur les réseaux sociaux depuis l’implantation dans l’île de l’association Moultaknour.
Une question simple aurait pu être posée dans ce cadre : Qu’estce qu’une dérive sectaire ? Sur la base de l’expérience de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), organisme de l’État français, créé en 2002 et placé sous l’autorité du Premier ministre, qui reçoit quelques 2.000 signalements par an, la dérive sectaire peut être définie comme suit : « Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société ». Au regard de cette définition et des accusations portées sur la dangerosité de l’activisme islamiste des dirigeants de Moultaknour et du prosélytisme religieux dont font preuve ses adeptes fondamentalistes, les participants et les intervenants auraient aussi pu se poser la question de savoir pourquoi la Miviludes n’enquête pas sur la radicalisation de la pratique religieuse à Mayotte, elle qui observe et analyse le phénomène sectaire, coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre des dérives sectaires.
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