A peine posée, la plaque du serment de Sada dégradée

Une enquête a été ouverte après la dégradation de la plaque inaugurée récemment à Sada, ce week-end. Celle-ci célèbre le serment prêté par Younoussa Bamana, Marcel Henry, Zoubert Adinani et Abdallah Houmadi en 1967 pour garantir l’appartenance de Mayotte à la France. Les auteurs de la plainte, dont le conseiller départemental Soula Saïd-Souffou, voient dans cet acte un geste politique.

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Le conseiller départemental, Soula Saïd-Souffou, a déposé plainte auprès de la gendarmerie après la dégradation de la plaque.

De la plaque, il ne reste qu’une moitié encore apposée sur la paroi de la mosquée. Dimanche matin, vers 8h, c’est un groupe de passants qui s’est aperçu de l’acte perpétré quelques minutes auparavant. « C’est un choc pour toute la ville », déplore Soula Saïd-Souffou. Le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui fait partie des élus très actifs dans l’installation de l’écriteau célébrant le 3 août 1967. Ce jour-là, dans cette même mosquée, lors de ce qui est appelé « le serment de Sada », Younoussa Bamana, Marcel Henry, Zoubert Adinani et Abdallah Houmadi avaient juré devant le Coran qu’ils feraient tout leur possible pour que le destin de Mayotte ne soit pas lié à celui des autres îles de l’archipel des Comores (qui deviendront indépendantes en 1975). Cet événement important de l’histoire du 101e département français a été ainsi célébré en grandes pompes, le jeudi 3 août dernier. Parlementaires, conseillers départementaux, représentant du préfet de Mayotte et plusieurs maires de l’île ont suivi la pose de l’objet, qui a été finalement détérioré trois jours plus tard. « Cet acte porte atteinte aux valeurs de la République, à Mayotte française et à la mémoire de ceux qui se sont engagés pour elle », s’indigne l’élu sadois.

« Un sabotage »

La gendarmerie de Mayotte confirme qu’une enquête est ouverte pour retrouver les auteurs de la dégradation. Des relevés scientifiques ont été réalisées sur l’objet, dès ce dimanche. Selon le conseiller départemental, qui fait partie de la petite délégation qui a déposé plainte, l’acte aurait été réalisé avec « un marteau ou une grosse pierre ». Il y voit « un sabotage de nature politique » et pas seulement le fait d’une bande qui passait par là. En effet, la plaque est située à plus de deux mètres de hauteur. Des rumeurs sur les réseaux sociaux remontent, toujours selon l’élu, à un groupe hostile à ce symbole de Mayotte française.

« L’enquête est en cours. Nous remercions d’ailleurs la gendarmerie qui met en œuvre pour retrouver les auteurs », fait remarquer le conseiller départemental.

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