La sécheresse mettant à mal les réserves d’eau depuis des mois, le député Mansour Kamardine avait rédigé une question en avril pour demander au gouvernement quelles solutions il allait mettre en place. Celui-ci lui a répondu, le mardi 18 juillet.
A travers une question écrite au gouvernement, le 4 avril, le député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine, alertait sur le sort de l’île aux parfums et la crise hydrique qu’elle endure. Il enjoignait l’État à « prendre les dispositions nécessaires pour fournir Mayotte en eau potable importée en quantité suffisante, deuxièmement, de prendre les mesures qui permettront de plafonner les prix de l’eau en bouteille à un niveau acceptable pour la population la plus pauvre de France. Enfin, il lui demande les initiatives qu’il envisage de prendre pour accroître à court terme la production d’eau à Mayotte en cette période à fort risque de troubles sociaux pouvant entraîner des troubles importants à l’ordre public ». Dans sa réponse datée du 18 juillet, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer assure que « la situation est suivie avec la plus grande attention tant localement qu’au niveau central ». Outre la réserve sanitaire mobilisée depuis le 12 juin et pour six mois, « les abonnés prioritaires, tels que les établissements médicaux ou scolaires, ont été identifiés et disposent d’un traitement spécifique avec des chemins de l’eau qui permettent de les alimenter de manière ininterrompue pendant les coupures ». Comme le rectorat nous le confirmait, des cuves sont installées dans les établissements qui ne sont pas sur le chemin de l’eau.
Des osmoseurs au dernier trimestre 2023
Suite à une inspection en avril, des travaux d’urgence sur le réseau d’eau pour un montant de 25 millions d’euros sont en cours et doivent être achevés à l’automne 2023. Ils doivent permettre « d’économiser plusieurs milliers de mètres cubes par jour et de préparer l’arrivée de nouvelles capacités de production ». « Des travaux de réparation et d’installation de rampes sont également menés, tout comme la commande de cuves supplémentaires. De nouveaux forages et la mise à niveau de l’usine de dessalement de Petite-Terre permettront de produire de 2.000 à 2.500 mètres cubes par jour supplémentaires à l’horizon de novembre 2023 (elle produit 1.300 m3 aujourd’hui). Depuis la mi-avril 2023, le Gouvernement a mobilisé l’ensemble des capacités de désalinisation des moyens nationaux terrestres de la sécurité civile, soit neuf osmoseurs pouvant fournir 50 mètres cubes d’eau douce par jour sur une durée de deux mois. Des osmoseurs de moyenne capacité (500 et 700 m3/jour) sont en cours de commande par LEMA, le syndicat de gestion d’eau et d’assainissement, avec pour objectif d’être opérationnels au dernier trimestre 2023 », détaille aussi le ministère.
Pour les bouteilles d’eau, outre l’autorisation d’en importer de l’île Maurice, leur prix est limité depuis le décret du 18 juillet, soit le même jour que la réponse adressée au parlementaire mahorais.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.