L’Insee recherche désespérément plus de 500 recenseurs

L’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a réalisé vendredi dernier un point d’étape sur sa campagne de recrutement en vue du recensement qui sera opéré dans toute l’île du 5 septembre au 2 octobre. Depuis le mois d’avril dernier, l’Insee n’a reçu qu’une centaine de candidatures alors qu’elle espère engager 530 agents recenseurs d’ici ce samedi 20 mai. L’institut va probablement prolonger sa phase de recrutement pour arriver à son objectif initial.

 

En décembre 2017, Mayotte saura enfin son nombre réel d’habitants actuel. Un “sujet controversé” comme l’admet Jamel Mekkaoui, directeur de l’Insee Mayotte, et qui déchaîne les passions depuis 2012 année du dernier recensement officiel. Officiellement nous sommes 212 000, mais ce chiffre a sûrement augmenté en 5 ans au point que de nombreux Mahorais sont persuadés que plus de 300 000 voire plus de 400 000 personnes résident actuellement sur le territoire. “Le but de notre opération est de faire de la pédagogie et de montrer une transparence sur nos méthodes de recensement afin qu’après la sortie des résultats on ne vienne pas contester nos statistiques”, explique Jamel Mekkaoui. Si la tâche de comptabiliser l’ensemble de la population semble fastidieuse vue de l’extérieur, pour l’Insee celle-ci n’est en fait “pas aussi phénoménale” qu’on le pense. Elle explique travailler depuis 2015 sur le sujet, mais c’est depuis juin 2016 que le top départ de ce programme a été lancé, date à laquelle le partenariat avec les mairies a été acté. En effet, chaque municipalité a nommé un référent communal consacré à ce dossier du recensement. Il sera par exemple mobilisé dans le cadre des entretiens d’embauche des recenseurs. Après ce recensement qui est le dernier du genre, ce sont bien les communes qui vont prendre le relais en devenant garant de cette prérogative. La nouvelle loi sur l’égalité réelle des outremers prévoit à partir de 2018 des recensements annuels, mais partiels. Autrement dit à l’instar du système mis en place en métropole, chaque année une partie différente de l’île sera l’objet d’un recensement afin de mettre à jour le chiffre total. 1,7 million d’euros de budget En attendant, l’Insee aura besoin pendant un mois et demi de 530 agents en CDD pour réaliser son dernier recensement exhaustif. Par groupe de 10, ils seront coordonnés par un observateur lui-même recruté parmi les agents recenseurs. “Ils auront notamment pour responsabilité de contrôler les données récoltées par les agents”, explique le directeur. “Si un agent constate qu’un bâti répertorié dans notre cartographie réalisée en 2016, n’existe plus, il doit le signaler”, ajoute-t-il. L’Insee espérait ainsi d’ici samedi recruter 530 recenseurs, mais force est de constater que le compte est loin d’être bon. “Nous avons à ce jour obtenu une centaine de candidatures, mais c’est normal d’une certaine manière, car notre campagne s’est inscrite dans une conjoncture un peu particulière avec les nombreux jours fériés de ces dernières semaines et le contexte des élections présidentielles”, tempère Jamel Mekkaoui. Quant au budget alloué à cette opération, il culmine à 1,7 million d’euros. C’est désormais une course contre la montre dans laquelle est lancé l’Insee pour que d’ici décembre 2017 le chiffre tant attendu par l’ensemble de la population soit enfin révélé afin de couper court à une polémique qui dure depuis maintenant 5 ans.

 

Les conditions pour postuler à une offre d’agent recenseur

— Déposer sa candidature à Pôle Emploi ou à sa mairie.
— Être au minimum diplômé d’un baccalauréat général ou technique (ou en cours d’obtention du diplôme).
— Habiter sur zone, autrement dit habiter dans le village ou le quartier recensé.
— Maîtrise du français et du shimaore (à l’exception de quartiers comme Haut-Vallons où la pratique du français peut être suffisante).
— Le contrat dure 1 mois et demi et la rémunération correspondra au Smic (mais pour un agent contrôleur, la rémunération mensuelle sera de 2 000 €).
Le recenseur sera payé à la tâche le but étant de s’assurer de l’assiduité des agents en question.

 

 

 

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