J’ai testé pour vous… Le Bootcamp Trainer Mayotte 2017 (1/2)

Ses limites, il fallait les dépasser !

Le troisième Bootcamp Trainer Mayotte a rassemblé une quarantaine de participants sur plusieurs sites tenus secrets par l’organisation. Celle-ci a préparé une douzaine d’épreuves physiques et sportives auxquelles nous, « bootcampeurs », devions être confrontés durant les 54 heures qui allaient suivre. « Dépassez vos limites » : le moins que l’on puisse dire, c’est que l’organisation a fait respecter son mot d’ordre…

« Les épreuves seront diverses et variées (…) Ce sera l’équipe la plus soudée et la mieux organisée qui remportera le Bootcamp Trainer Mayotte 2017 », prévenait Fahdédine Madi Ali dans nos colonnes (MH n°793 du 28/04/2017).

L’organisateur de l’événement pesait ses mots… Vendredi midi, l’association Casec, porteur de l’événement accueille les participants au restaurant La Croisette, bordant sur la place de la République, derrière le grand marché de Mamoudzou.

Sur place, les bootcampeurs forment des petits groupes au fur et à mesure qu’ils arrivent. Et au sein de ces petits groupes les questions fusent : « Où irons-nous ? », « Que va-t-il se passer ? », « Il parait qu’on ira sur un îlot comme l’année dernière », « Moi j’ai crû comprendre que nous n’aurions pas de matelas pour dormir la nuit contrairement aux deux premières éditions, mais je ne suis pas sure »… Le suspens lui, reste entier.

La salade de pâtes engloutie et les instructions générales mémorisées, nous rejoignons le ponton où plusieurs bateaux nous attendent : direction le Sud vers une première destination inconnue. Les nautoniers accostent vingt minutes plus tard à la pépinière d’entreprises aquacoles abandonnée de Hajangua, point de départ d’une randonnée de 3,5 km encadrée par les Amis Raid Rando. Celle-ci est rude, les montées, raides comme un piquet. Au sommet, Azra s’effondre, prise d’un sérieux coup de fatigue.

Mais hors de question pour la bootcampeuse de lâcher prise. « C’est pour faire croire à Bouch qu’il ne va pas nager… Mais il va nager » dit-elle en se relevant, en référence à une promesse de l’animateur de Mayotte 1ère. Celui-ci, avant le départ des bootcampeurs, en évoquant la difficulté des épreuves à venir s’est en effet engagé à réaliser le tour de Mayotte à la nage si tous les participants achevaient le Bootcamp Trainer Mayotte 2017.

Ainsi, nous poursuivons notre chemin jusqu’au point d’arrivée, au milieu de la brousse où nous passerions les deux nuits. Moment choisi par l’organisation pour composer les équipes (bleu, vert, rouge et jaune). Celle-ci m’inclut dans l’équipe jaune, aux côtés de huit autres personnes : sept d’entre elles me sont totalement inconnues.

Il faut ensuite créer notre cri de guerre : nous nous inspirons du film « 300 » et de l’armée spartiate, mais ajoutons la touche Bootcamp Trainer en nous désignant comme étant les Lions, en référence à la couleur de notre équipe.

En toute objectivité, si la création du cri de guerre était une épreuve du Bootcamp, nous l’aurions emporté haut la main tant notre « LIONS ? AHOU ! AHOU ! AHOU !!! » respirait la rage de vaincre et a séduit les autres équipes au fil des heures, à mesure que nous le rugissions… A peine le temps de prendre nos marques dans le camp que nous sommes appelés à relever le premier défi : le serpent pneu.

Il consiste à faire passer une corde lourde dans une demi-douzaine de pneus le plus rapidement possible, sans les faire tomber, sous peine d’une pénalité de dix secondes par pneu tombé dans le chrono réalisé. Les équipes se concertent, s’organisent. Au bout de l’épreuve, les Verts réalisent le meilleur temps. Ils sont suivis des Lions, mais ont cependant fait tomber un pneu. « Nous donnerons les résultats finaux dimanche soir », voile Fahdédine Madi Ali, avant de nous diriger vers la deuxième épreuve : le parcours du combattant.

Le parcours du combattant, « l’épreuve la plus difficile » selon l’organisation, est un relais. Chaque équipe forme cinq binômes. Ces binômes doivent tour à tour réaliser un circuit de 780 mètres composé d’obstacles. La première équipe dont les cinq binômes ont franchi la ligne d’arrivée remporte l’épreuve.

Après instructions, les quatre premiers binômes s’élancent, tandis que ma coéquipière Elodie et moi nous préparons pour le quatrième tour de notre équipe. Le premier binôme – de l’équipe des Bleus – à boucler la boucle et à passer le relais est un duo à la carrure sportive. Il arrive pourtant complètement exténué, couvert de boue de la tête aux pieds… En troisième position, les Lions formant le premier binôme de l’équipe jaune achèvent le circuit aussi crevés et aussi sales que les binômes bleu et rouge les ayant devancé.

Après avoir repris leur souffle, Ismaël et Clarice nous raconte le périple. Ils parlent de gravir des montagnes de gros pneus et de nager dans la boue. Notre tour arrive. Au bout de 50 mètres, un premier obstacle : un gros pneu à enjamber. Puis deux gros pneus… Le parcours, jusque là fait de descente et de plat devient une côte à gravir, tandis que trois gros pneus superposés, d’une hauteur d’1,5 mètre se présentent face à nous.

Nous avons maintenant effectué la moitié du parcours, mais la côte sans fin commence à peser dans les jambes de ma coéquipière, qui ne baisse toutefois pas les bras. Le chemin emprunté nous mène dans un gouffre, qu’il faut escalader à l’aide de ce long escalier de pneus. 20 mètres plus haut, une descente puis une nouvelle montée nous ramène au camp. « Attends il faut qu’on s’arrête, je n’ai plus de souffle », me confie Elodie. Je lui suggère de marcher, mais surtout de continuer d’avancer, de ne pas s’arrêter.

Après quelques secondes de récupération, nous repartons de plus belle pour finir le bien nommé parcours du combattant… avec une dernière difficulté : ramper dans une marre de boue, sur une dizaine de mètres. J’y plonge la tête la première puis tend la main à ma coéquipière pour l’aider à sortir de « l’eau ».

Main dans la main, nous abordons la dernière côte, franchissons la ligne d’arrivée et passons le relais au cinquième et dernier binôme des Lions. « Bravo ! Pour l’instant, vous avez fait le meilleur tour, tous binômes confondus. Nous détenions le meilleur chrono mais vous venez de le faire tomber », nous apprend le premier binôme bleu. Cela ne suffit pas : les Lions finissent derniers de l’épreuve, derrière les bleus et les rouges.

Avec un finish captivant entre les derniers binômes jaune et vert. Ce finish mettra d’ailleurs un Lion K.O ! Etienne, membre du dernier binôme de l’équipe jaune s’écroule littéralement à l’arrivée et manque de peu de perdre connaissance. Autour, des bootcampeurs sont inquiets. Mais l’équipe médicale rassure : « ça va aller ». « C’est déjà une perf qu’il ait atteint la ligne d’arrivée, vu comment c’était dur », « Il a dépassé ses limites », murmure-t-on ici et là.

Tandis que la nuit tombe et que l’équipe médicale œuvre pour remettre sur pied le Lion, nous rentrons au camp. Chaque équipe doit encore sillonner la brousse, aidé d’un plan et de deux lampes frontales pour trouver son drapeau, où est aussi indiqué l’emplacement de leur diner. Enfin, les quatre équipes doivent se coordonner pour préparer le dîner : aller chercher le bois, allumer les feux, préparer la viande, le poisson, les fruits à pain, cuisiner.

Autour d’une table fabriquée avec les moyens du bord (pneus et planches), nous nous réunissons et partageons ce repas commun, en retraçant la journée : la randonnée, l’épreuve du serpent pneu, le parcours du combattant, le jeu de piste nocturne… « Sur le parcours du combattant les binômes se sont énormément encouragés, il y en avait qui n’en pouvaient plus, pourtant ils continuaient, parce qu’ils pensaient à l’équipe d’abord. C’était d’abord l’intérêt de l’équipe avant l’intérêt personnel. Ils ont fait vraiment beaucoup d’efforts », témoigne un bénévole de l’équipe du Bootcamp, qui quadrillait l’épreuve.

« Après manger, vous pourrez récupérer vos matelas, au dessus du camp », affirme Fahdédine Madi Ali. « Enfin une bonne nouvelle ! », s’écrit un bootcampeur, visiblement soutenu par l’ensemble des aventuriers. Les sourires dans les visages s’estompent néanmoins rapidement : les matelas sont des feuilles de cocotier tressées !

Sous les chapiteaux disposés au camp, les bootcampeurs s’en vont dormir, un à un… Mais, alors qu’un silence de cathédrale gagne le camp, un homme vient subitement le briser : Kanga M. Le comédien de la célèbre web tv mahoraise TV Mafoumbouni a encore de l’énergie à revendre, au détriment de ses voisins – et des autres – qui essayent de dormir. Une heure plus tard, lorsque celui-ci trouve enfin le sommeil, les bootcampeurs pensent pouvoir enfin se coucher paisiblement jusqu’au matin.

C’était sans compter sur l’organisation et son réveil militaire au milieu de la nuit. Pompes, abdominaux, gainages, footing… après une demi-heure d’efforts, les quatre équipes doivent relever un dernier défi : la course de la pyramide de pneus, que remportent les Rouges. Cette fois, les bootcampeurs peuvent vraiment allait se coucher. Et appréhender la suite du Bootcamp Trainer Mayotte 2017…

 

NB : Retrouvez la suite et fin du récit, ce vendredi dans Mayotte Hebdo (MH n°795 du 12/5/17).

 

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

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