Les élus d’opposition du conseil municipal de Pamandzi ont fait parvenir au maire, Madi Madi Souf, un courrier. Ils réclament une séance d’urgence de l’organe délibérative communale pour revoir la délibération portant sur la délégation de compétences générales et les indemnités accordées aux élus. Ils veulent ainsi que ces dernières soient suspendues provisoirement.
Entre les opposants, devenus numériquement majoritaires depuis deux semaines (22 contre 11), et le maire de Pamandzi, le divorce semble réellement consommé. Le dimanche 9 juin, au dernier conseil, les contestataires emmenés par Mahamoud Yahya fils et Ousséni Maandhui ont réussi à mettre en minorité la liste des neufs suppléants aux délégués de la commune proposée par Madi Madi Souf pour les prochaines élections sénatoriales de septembre prochain. Et ils ne comptent pas s’arrêter là. Dans un courrier adressé au maire de Pamandzi (arrivé en mairie le vendredi 9 juin), les élus frondeurs demandent la convocation dans les meilleurs délais d’un conseil municipal dans le but d’un réexamen de la délibération numéro 33/CM/2020. Celle-ci a été prise le 17 juillet, lors du tout premier conseil de la mandature et porte sur la délégation de compétences générales au premier magistrat de la commune. Les signataires du courrier font valoir le fait que la situation actuelle de leur territoire interpelle à la fois sur le plan administratif et financier. Ils notent en particulier l’absence de cadres à la municipalité capables d’impulser et de coordonner les actions décidées par le conseil municipal. Par ce terme, ils sous-entendent la mise en place de mesures fortes pour assurer un retour à l’équilibre budgétaire sans lequel il ne sera pas possible de co-financer des projets d’investissement.
Une demande de suspension des indemnités
Ce point précis fait écho au constat d’un déficit supérieur à trois millions d’euros dans les sections fonctionnement et investissement et à des observations de la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte (CRC). L’instance demande la mise en place de mesures de redressement et de retour à l’équilibre budgétaire, tandis que l’instabilité politique a bloqué le dernier vote du budget (celui-ci a été arrêté par le préfet de Mayotte). Les élus frondeurs réclament aussi la mise en place d’une vraie politique des maîtrises des dépenses de fonctionnement ainsi que la suspension, à titre provisoire et pour une durée de six mois, des indemnités des élus afin de réaliser des économies permettant de réduire le déficit dans les secteurs susmentionnés.
Les échanges promettent d’être houleux au cours de ce conseil municipal à venir car il est aussi demandé au maire la production de plusieurs procès-verbaux des conseils du 25 mars, 15 avril, 30 mai et 9 juin dont l’opposition soutient qu’ils sont tâchés d’irrégularités.