« Il faut sécuriser vos activités et vos données »

Apprendre à gérer et protéger ses données, c’est ce que veut développer l’avocat en propriété intellectuelle et droit du numérique, Sulliman Omarjee. Au siège du MEDEF (Mouvement des entreprises de France) de Mayotte à Kawéni, des représentants d’entreprises se sont réunis pour apprendre à se protéger numériquement.

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Les représentants d’entreprises étaient assidus et curieux. Les questions ont fusé, beaucoup n’étaient pas au courant de la protection qu’ils peuvent avoir.

Rassemblés autour de tables, les entrepreneurs mahorais étaient venus en apprendre plus sur la cybersécurité et comment préserver leurs données. Une inquiétude plane dans la salle : « Ça fait peur tout ça, on ne maîtrise pas nos données, sans s’en rendre compte, on partage nos données et après on ne peut pas les récupérer », déclare Carla Baltus, présidente du MEDEF de Mayotte. « Il faut sécuriser vos activités et vos données », affirme Sulliman Omarjee, avocat de propriété intellectuelle et données personnelles et droit du numérique.

« Nous sommes à des années-lumière de tout ça nous à Mayotte. L’illettrisme, le manque d’éducation l’économie informelle, beaucoup ne sont pas informés. Ne peut-on pas sensibiliser plus les entreprises ? », réplique la présidente. La cybersécurité à Mayotte n’est pas la priorité pour le moment. Beaucoup de petites entreprises ne se sentent pas concernées par la défense de leurs données. Equipée d’un green data center, Mayotte va commencer à être vulnérable à la question des cyber-attaques et à la défense de ses données. « Développer des futurs techniciens et des futurs ingénieurs devient essentiel, il faut encourager cela », affirme Mouhamadil Andjilani, directeur adjoint d’Etic Services. Avec le développement numérique de Mayotte, le directeur craint un manque de personnel qualifié dans ce domaine.

Malgré tout, les attaques numériques sont présentes sur l’île. « Nous, à Etic Services, nous n’avons eu que deux clients victimes d’attaques. Mais ça arrive quand même, par exemple avec le Centre hospitalier de Mayotte. C’est un sujet un peu tabou, les personnes ciblées ne veulent pas que cela se sache », confie le directeur adjoint. En effet, en 2021, environ 400 cyber-attaques avaient ciblé le CHM. Il ajoute que la meilleure chose à faire est de s’emparer des solutions proposées.

Quelles solutions contre ses cyber-attaques ?

Les solutions possibles sont les chartres informatiques ou encore engager un délégué à la protection des données (DPO). Le rôle de ce délégué est de surveiller ses données et vérifier comment, et à qui elles sont partagées. La charte juridique, c’est le document juridique qui sert de référence au niveau de l’utilisation des données, ce qui protège donc les utilisateurs. « Il est essentiel de mettre en place des chartres informatiques, malheureusement, peu de gens sont au courant », déplore l’avocat. Il ne partage pas l’avis de la présidente au sujet de l’inaccessibilité à ses solutions protectrices. « Je ne pense pas que Mayotte n’ait pas d’accès à ces solutions-là, ni qu’elle soit en retard. La mise en œuvre de tout ça dépend du développement des entreprises qui s’installent, leurs besoins en connectivité, et plus elles vont avoir besoin d’échanger des données, plus elles vont avoir besoin d’acteurs qui vont sécuriser leurs flux », soutient Sulliman Omarjee. « Il faut adapter ses solutions à l’environnement numérique mahorais », ajoute-t-il.

« Il n’y a pas de solutions territoriales contre ses attaques, Simplement, la première chose à faire c’est surtout de la sensibilisation », explique Mouhamadil Andjilani. La sensibilisation à la cybersécurité est en train de s’imposer comme nécessaire sur le territoire mahorais. Selon lui, il faudrait apprendre aux salariés d’une entreprise et les sensibiliser à comment gérer les données. Ne pas répondre aux mails suspects, ne pas cliquer sur n’importe quel lien et créer des formations pour ces personnes. Il ajoute que « les entreprises pourront être équipées des antivirus les plus puissants, nous ne pouvons pas être tout le temps derrière les personnes pour leur expliquer où cliquer et où ne pas cliquer ».

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