Des contes pour émerveiller les scolaires

Des danses traditionnelles, des contes, des slams et des broderies réalisées par des enfants issus des écoles primaires, ça sent comme un air de vacances avant l’heure. La médiathèque de Bandrélé réédite le mois du conte et associe toutes les autres bibliothèques de l’île constituées en réseau.

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Chants et danses traditionnelles ont ponctué les récits de contes et légendes.

Pour la troisième année consécutive, la médiathèque de la commune de Bandrélé organise le mois du conte tout au long du mois de juin. Un événement culturel au succès grandissant qui s’est étendu cette année à l’ensemble de l’île, au travers de toutes les bibliothèques et médiathèques, fédérées en réseau. Débutées à Bandrélé la semaine dernière, les manifestations s’enchaînent, Pamandzi, Dzaoudzi-Labattoir et à Chirongui. Différents artistes et associations interviennent au cours de cette manifestation itinérante, avec un programme spécifique chaque fois.

Deux classes de CM2 mobilisées

A Pamandzi, deux classes de CM2 se sont mobilisées pour accueillir deux conteurs-slameurs venus de Toulouse, autour d’un public très passionné et de nombreux parents d’élèves. Hier, c’était au tour de la médiathèque de Dzaoudzi-Labattoir d’accueillir l’événement culturel avec la participation de la troupe de conteurs « Wababoufou » (littéralement les bavards en shimaoré). Au programme, la mise en scène de deux spectacles. Le premier est tiré d’un livre de contes et le second est un pur produit de l’imagination créative de l’association « Wababoufou », dans la pure tradition mahoraise et africaine du conte. En face d’eux, un public de scolaire ravi et émerveillé, très réceptifs aux danses traditionnelles et aux contes qui leur étaient destinés. En particulier le conte du « mzévé », un matériau traditionnel de construction à base de feuilles de cocotier tressées de manière très serrée.

Il s’agit de l’histoire d’une fille dénommée Warda qui était exigeante dans sa quête du fiancé idéal. Un djinn (esprit malveillant de la forêt) qui rôdait aux alentours de son visage à la recherche de chaire humaine à consommer entendit les villageois parler d’elle des semaines durant. Il comprit qu’il tenait là une proie inattendue. Alors, il alla passer un accord avec un baobab dans la forêt, symbole de grâce et de majesté et d’un éloquent corbeau à la voix très portante. À force de trop choisir parmi les plus beaux jeunes hommes de sa région, Warda finit par tomber un jour en chemin sur un magnifique garçon qui chevauchait un cheval blanc et pour lequel elle eut le coup de foudre. Elle alla le présenter aussitôt à sa famille et en fit son époux. Une fois les festivités terminées, l’heureux époux fit part de son intention de partir vivre en forêt avec sa dulcinée. Un gros hic au passage au fur et à mesure que le couple s’enfonçait dans la forêt, des transformations importantes se produisaient sur le corps de l’époux. Et au final l’exigeante Warda se retrouva avec un gigantesque serpent, un boa pour être précis, en lieu et place de son mari. Ce dernier lui conta tout et lui expliqua qu’il avait exactement obtenu de son pacte avec le lisse baobab et le tonitruant corbeau, un délai de trois jours au terme duquel la magie de sa transformation n’allait plus opérer. Bien entendu, les enfants présents ont eu droit à la morale de cette histoire, « à trop exiger l’on finit par accepter le contraire de ce que l’on désire ardemment » !

Spécialiste des contes et histoires

La médiathèque de Bandrélé s’est spécialisée dans le spectacle de contes et histoires mises en scène. Un volet culturel qu’elle partage toute l’année avec les autres bibliothèques de Mayotte à travers des tournées de spectacles tirés de livres de contes pour enfants. Pour ce faire, elle s’appuie sur son réseau et un ensemble d’associations telles que Wababoufou, la troupe de théâtre Ariari (« il paraît que » en shimaoré) et Nimbé animation. Après Petite-Terre, le spectacle se poursuit ce jeudi à Chirongui. À Labattoir, ce spectacle a été l’occasion de remettre au goût du jour le « Tchandaroua », l’art de raconter une histoire, un événement, de passer un message important à travers des images brodées sur de grands pans de tissus.  Ces broderies qui servent à décorer des lieux de réception et manifestations diverses tendaient à disparaitre au cours de ces dernières décennies. Une des animatrices de la médiathèque de Dzaoudzi a eu l’ingénieuse idée d’initier des scolaires à cette technique artistique à travers des activités de broderies traditionnelles durant les périodes de vacances scolaires. Pour le mois du conte, les enfants de l’école T.17 ont choisi de reproduire en images qu’ils ont brodé avec leurs petites mains, des fresques issues d’un livre de contes sur Mayotte et le lagon, de coccinelle et du petit chaperon rouge. Des merveilles qui seront exposées au grand public le samedi 24 juin dans l’après-midi dans la cour de l’hôtel de ville de Dzaoudzi, après un enregistrement de l’émission « Radio village ».

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