Un groupe de jeunes actifs mahorais a décidé de réhabiliter des logements de leurs aînés. L’association Makazi Yangu, qui a inauguré récemment son siège à Passamaïnty, a déjà des projets plein la tête, dont celle de refaire le logement d’une « Chatouilleuse » en Petite-Terre.
D’où vient l’idée ?
« En allant dans le sud de Mayotte, on a vu des maisons SIM qui n’avaient pas bougé depuis que nous étions enfants. Tout se dégrade parce qu’il n’y a pas eu d’entretien », se remémore Fayçoil Halidi. Avec l’association Makazi Yangu, dont il est le trésorier adjoint, il s’est donné un objectif, réhabiliter des logements dégradés par le temps. Un projet qui a aussi un but social pour ces jeunes Mahorais puisqu’il s’adresse davantage aux aînés n’ayant pas les moyens de rénover eux-mêmes.
Qui sont les fondateurs de l’association ?
Dans l’architecture, des bureaux d’études, des collectivités ou dans la communication, le profil des fondateurs est divers, mais assez complémentaire. « On a fait des pôles avec les deux architectes dans celui de la conception, un autre pour la maîtrise d’œuvre, une partie pour le financement », détaille la vice-présidente de l’association Léonelle Redjekra, qui précise que des référents se répartissent les projets selon leur zone géographique. Ils ambitionnent d’ailleurs de rayonner sur toute l’île.
En tout, plus d’une trentaine d’adhérents composent déjà l’association avec Tsarah Attoumani qui assure la première la fonction de présidente du bureau. Le suivi des projets demandant du temps, l’équipe n’exclut pas d’embaucher un permanent pour les aider.
Justement, des projets sont-ils déjà en cours ?
Oui, sur Petite-Terre et Mamoudzou, l’association a déjà ciblé ses premiers projets. A Labattoir, c’est la maison d’une « Chatouilleuse » qui servira d’exemple. Visée par un arrêté de péril imminent, elle sera refaite du sol au plafond selon des plans d’architecte. Alors que l’association s’est lancée dans la recherche de financements, une cagnotte en ligne a été créée sur la plateforme Leetchi.
Pour le chef-lieu, l’association a remporté son premier appel à projets et dispose dorénavant d’un agrément pour faire de la maîtrise d’ouvrage. La mission qu’elle doit remplir est de réhabiliter trois logements dans trois villages différents. Avec l’aide du centre communal d’action social (CCAS), ils ont déjà ciblé des maisons à Kawéni et Cavani stade. Pour le premier par exemple, il faudra améliorer l’accessibilité d’une maison et installer de nouveaux sanitaires. Autre impératif social, l’équipe veut faire de l’insertion et travailler avec des artisans qui accueilleront des jeunes du quartier sur leurs chantiers.
Et l’association ne compte pas s’arrêter là. « Dès qu’on aura l’occasion, on se préparera à répondre aux appels d’offres », prévient le trésorier adjoint.
Quel est l’intérêt de s’implanter à Passamaïnty ?
Afin d’offrir une meilleure visibilité, des locaux ont été trouvés à Passamaïnty, dans le quartier Nyambo titi. Ils ont été inaugurés, le 20 mai, en présence de Fatima Fayna M’Soili, conseillère municipale déléguée à la jeunesse, formation, insertion et emploi, Hugues Makengo, directeur général de Mlezi Maoré, Jeanne Bébé, chargée de mission à la Cress (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire), et des membres des Femmes leaders. « Le siège servira de lieu de formation et de vie pour l’association », explique Léonelle Redjekra.
La cagnotte pour la réhabilitation d’une maison d’une « Chatouilleuse » en disponible en ligne via le lien : www.leetchi.com/fr/c/un-habitat-digne-et-durable-pour-une-figure-emblematique-de-mayotte-1011851