Une famille a vu sa vie tourner au cauchemar, à Bandrélé, le 15 juin 2022, lorsqu’au détour d’un virage un automobiliste percute un jeune enfant de dix-huit mois. Le petit garçon a été déclaré mort à l’arrivée de l’hôpital. Le jugement sera rendu le 27 juin prochain.
Alors qu’il jouait avec ses frères et sœurs, un petit garçon de dix-huit mois s’est fait mortellement percuter par une voiture. Aux alentours de 10 heures dans la journée du 15 juin 2022, un pompier conduisant son 4×4 – non assuré – a percuté le jeune enfant. Il roulait selon lui doucement dans un virage de la commune de Bandrélé, où il aurait évité un nid de poule. En continuant sa route, il aurait aperçu deux femmes lui courir après pour lui dire qu’il avait renversé le bambin. L’homme, dans l’incompréhension, aurait immédiatement appelé les secours. L’enfant transporté d’urgence au centre hospitalier de Mayotte (CHM) a été déclaré mort à son arrivée.
Le prévenu comparait ce mardi 13 juin au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour homicide involontaire, conduite sans assurance, sans contrôle technique, sans certificat d’immatriculation et à une vitesse excessive. Absent lors de l’audience, il soutenait lors de son interrogatoire : « je n’ai pas vu cet enfant ». Le petit garçon ne mesurant que 82 centimètres, il apparaissait plus petit que la voiture. Le président, Bruno Fisselier, note que l’endroit est étroit et que la visibilité est mauvaise à cause de la végétation sur le bord de la route. Le médecin légiste confirme que les lésions sur le corps de l’enfant se situent majoritairement sur la tête et le cou. Ce qui corrobore la version du prévenu. Ce dernier a d’ailleurs très mal vécu ces évènements, se sentant extrêmement coupable.
Une culpabilité familiale
La mère de la jeune victime a elle aussi été entendue par les policiers. Elle avait déclaré : « je ne sais pas ce qu’il s’est passé, il jouait avec sa sœur et il s’est échappé, c’est elle qui s’occupe de lui. Elle fait tout ». Bruno Fisselier signale que « comme beaucoup de familles à Mayotte, ce sont les autres enfants qui s’occupent des plus jeunes ». La jeune fille, 12 ans à l’époque, a fondu en larmes devant les forces de l’ordre, submergée par la culpabilité. Elle a déclaré que son frère avait traversé juste devant elle et confirme la version du conducteur : il ne roulait pas très vite. Elle ajoute qu’elle ne savait pas où était sa mère.
L’avocate de la partie civile, maître Baudry, souligne que la grande sœur porte désormais toute la responsabilité de cet accident et qu’elle est traumatisée. Elle soutient que « cette mère doit apprendre à vivre avec l’absence de son enfant. Aucune peine ne sera jamais à la hauteur de la perte d’un fils ».
Quant à lui, l’avocat de l’automobiliste notifie que son client est inoffensif et qu’il « passe son temps à sauver des vies. C’est un malheureux accident ». Il demande de plus la relaxe pour l’excès de vitesse. Le tribunal correctionnel de Mayotte reporte finalement le jugement au 27 juin 2023.
Un violeur s’évade et prend deux mois
Un détenu s’est « évadé ». En effet, un homme n’a pas respecté les obligations de détention auxquelles il devait se soumettre, soit passer la nuit au centre de détention et rentrer avant 18 heures, alors qu’il purge une peine de prison de 16 ans pour viol et devait sortir en novembre 2023. Dans la nuit du 21 au 22 octobre 2022, il n’a respecté aucune de ses contraintes. Il avait donc disparu. Le prévenu affirme que sa femme enceinte était malade et que même s’il savait qu’il était en tort, il ne pouvait pas rentrer. Le procureur souligne une « intention délictuelle ». Pour sa défense, l’homme affirme qu’il avait « beaucoup de préoccupations ce jour-là ». Il ajoute qu’il souhaite se réinsérer professionnellement, ayant d’ailleurs déjà une entreprise. Le tribunal correctionnel de Mayotte l’a reconnu coupable et l’a finalement condamné à deux mois de prison.
Deux ans de prison pour l’incendie du collège de Dzoumogné
Après de multiples dégradations à Mamoudzou et à Dzoumogné le 24 juin 2022, un jeune homme de 23 ans comparaissait ce mardi 13 juin pour répondre de ses actes. Avec son acolyte, ils avaient incendié une salle de cours contenant du matériel électronique (ordinateur, claviers, câbles…). L’ADN du jeune homme a été retrouvé sur la scène. Les autorités ont aussi retrouvé une bouteille qui avait contenu de l’essence. « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, c’est l’autre qui m’a dit de le faire. J’étais alcoolisé. Il y a des choses dont je me rappelle et d’autres non ». Finalement, le tribunal l’a reconnu coupable des faits au collège de Dzoumogné et l’a condamné à 2 ans de prison. Pour les dégradations commises à Mamoudzou, il a été relaxé.