Comme c’est le cas pour les collectivités, le fonctionnement de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a fait l’objet d’un contrôle de la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte en 2022, dont le résultat a été publié, ce samedi 3 juin. La structure, qui regroupe le Département de Mayotte, l’État, l’Agence régionale de santé (ARS) et la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), sert de « guichet unique auprès duquel toute personne handicapée ou sa famille peut trouver l’accueil, l’information et la possibilité de formaliser ses demandes en matière d’orientation et de prestations », rappelle la CRC. 13.569 personnes sont ainsi suivies en 2022. Si celle-ci a noté des retards dans la prise en charge, les difficultés du territoire n’y sont pas étrangères. « Le contrôle de la MDPH a été l’occasion de relever que le champ du handicap est marqué par des particularités et une complexité juridique qui font de Mayotte un territoire pour lequel l’égalité de traitement des personnes handicapées avec celles des autres départements reste à atteindre. » Le désert médical, des dispositifs légaux non appliqués à Mayotte ou l’absence de lieu dédié à l’emploi de travailleurs handicapés comme un Esat (établissement ou service d’aide par le travail) lui sont préjudiciables. L’instance de contrôle a relevé deux périodes différentes sur les années observées (2016 à 2022). « Jusque fin 2019, la MDPH a connu des dysfonctionnements importants avec une forte instabilité de sa direction et des effectifs conduisant à une quasi-paralysie à certaines périodes et par conséquence à une méconnaissance des droits de personnes handicapées », remarque-t-elle d’un côté. « Le recrutement d’une nouvelle direction à partir de 2020, la mise en place d’un plan d’actions pour redresser l’activité, l’investissement des personnels et l’appui de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) ont permis l’examen des demandes en attente depuis plusieurs années et la mise en place d’une organisation plus performante », indique-t-elle de l’autre.
Enfin, elle souligne en conclusion « la qualité du travail accompli pour redresser l’activité et mettre en place un mode de fonctionnement s’inscrivant dans le droit commun ». Elle s’inquiète toutefois du financement de la structure, qui ne dispose pas « d’une vision pluriannuelle de ses moyens ».
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