Maria Galanta interdit d’accoster à Anjouan avec des expulsés

Les autorités comoriennes avaient prévenu il y a quelques jours qu’elles n’étaient pas disposées à accueillir les personnes qui seront expulsées de Mayotte. Ce lundi, le gouvernement de Moroni a mis à exécution sa menace. Un bateau en provenance de Mayotte n’a pas été autorisé à accoster alors que jusqu’à vendredi, ces opérations étaient encore possibles.

Interrogé, le porte-parole du gouvernement comorien, Houmed Msaidie assume la décision qu’il avait lui-même annoncée, jeudi. « Comme vous le savez, l’opération Wuambushu a commencé et nous l’avons déjà fait savoir précédemment, les Comores ne sont pas prêtes à accueillir les expulsés », a souligné, ce lundi après-midi, le ministre comorien. Une note de la société comorienne des ports publiée ce lundi 24 avril et adressée au responsable de la SGTM, évoque quant à elle « des travaux de zonage et la mise en place d’un dispositif de sécurité au port de Mutsamudu », à Anjouan. « Actuellement, plusieurs changements sont en cours, nous vous informons par la présente que le port n’est pas en mesure d’assurer l’embarquement et débarquement de passagers jusqu’au 26 avril », lit-on dans le document qui ne fait nullement mention de l’opération Wuambushu.

En tout cas, à entendre la déclaration du porte-parole du gouvernement, la possibilité pour l’archipel de revenir en arrière n’est pas à exclure. C’est juste une question de temps. « La convention signée en 2019 stipulait bel et bien qu’il devait y avoir des concertations au préalable. Et celles-ci sont en cours. Pour le moment, aucun accord n’a été trouvé. Je crois que toutes les parties espèrent une entente. Dès qu’il y en aura, vous serez informés », a conclu Houmed Msaidie.

« Reprendre les rotations rapidement »

A Tsoundzou 1, le préfet de Mayotte Thierry Suquet s’est dit navré pour ces personnes qui étaient en vacances ou allaient rendre visite à leur famille. Car, si le bateau accueillait bien des personnes entrant dans le cadre d’une procédure d’expulsion, la décision comorienne a causé un grand désagrément pour les 64 passagers qui avaient déjà payé leur billet pour voyager. « Ce sont les personnes victimes de ce qui est en train de se passer. Ce qu’on espère, c’est continuer le dialogue entre nous et les Comores. On espère reprendre les rotations rapidement sur un mode normal », argue-t-il, faisant valoir qu’il y a aussi des expulsions réalisées vers Madagascar et l’Afrique de l’Est.

« Pour rappel, tout ce qui concerne l’immigration clandestine et la sauvegarde de la vie humaine en mer en pensant venir au paradis à Mayotte, on a des accords avec les Comores et des intérêts communs pour lutter contre cette mise en danger des personnes », rappelle le représentant de l’État, qui connait ici un coup de frein dans le programme d’expulsions massives promis récemment par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.

Côté Dzaoudzi, le retour du bateau et de ses passagers n’a pas fait que des heureux. Des Mahorais ont rejoint le quai pour empêcher le débarquement de ceux que les Comores ne veulent pas non plus.

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