Vautour club de Labattoir – Basket club de Mtsapéré… L’affiche est bien connue des fans de balle orange de l’île. En championnat, en coupe de Mayotte ou de la ligue, ce match cent fois joué réserve toujours son lot d’actions mémorables. Nouvelle échéance pour les deux cadors du basket mahorais : les finales de playoffs du championnat pré-national masculin mardi (aller) et vendredi (retour). Mais quelle est donc la recette de leur succès, de leur longévité au top niveau ? Nous avons posé la question aux deux équipes.
Vingt heures, en fin de semaine dernière… Labattoir s’anime à nouveau. Les familles ont rompu le jeûne et les enfants réinvestissent les rues de la ville. Au fond d’une impasse, encadrée de quelques stands où se négocient des bricoles, on accède au plateau sportif. Les ballons rebondissent, claquent dans les filets des paniers. Sur le bitume, une flopée de gaillards court, shootent et défendent en appliquant les consignes de leur coach. L’un d’eux enchaîne les paniers en contre-attaque. Quand l’entraîneur crie « plus que trois secondes ! », c’est encore lui qui – démarqué – reçoit la balle et plante un tir bonifié depuis le coin gauche. A quarante-et-une piges, Ahmed Saïd Salim, dit « Jordan Henri », est probablement l’une des figures les plus emblématiques du Vautour club de Labattoir – qu’il a intégré à l’âge de sept ans. Et c’est peut-être bien là le secret. « Tu ne peux pas intégrer Vautour sans faire l’école : on part du baby-basket jusqu’en senior. Les fruits viennent de tout en bas, et montent petit à petit », estime le basketteur élu sportif mahorais de la décennie 2010-2019. Rifki Saïd, Omar Youssouf, Ahamadi Hamza… L’équipe repose sur des joueurs cadres, mais aussi sur un public fervent et fidèle. « Vautour, ce n’’est pas un club, c’est une famille ! », clame Henri. « Si Vautour joue, c’est tout Labattoir qui quitte la maison et vient remplir la salle ! » Reste à voir si le sixième homme (le surnom du public au basket) suffira à faire pencher la balance, ce mardi, pour le match aller de la finale des playoffs du championnat pré-national masculin face au Basket club de M’tsapéré (BCM) – l’autre équipe phare de l’île.
« Se comporter comme un club pro »
« Malgré notre petitesse, on essaye de se comporter comme un club pro. Forcément, ça attire les bons joueurs ! », renseigne Naouirou « Papana » Issoufali, coach de BCM depuis 2008 et artisan des exploits qui en ont fait l’équipe masculine de la décennie. Des entraînements structurés – trois par semaine – sous la coupe de coachs diplômés, un conseil d’administration d’une dizaine de personnes… « C’est un ensemble de petites choses qui font qu’on arrive à ce niveau-là », résume-t-il, vantant lui aussi les mérites de son public. « On a le soutien inconditionnel de nos supporters. Il nous est arrivé de faire des collectes de dons pour pouvoir partir en stage, et le village a toujours répondu présent. Forcément ça nous motive ! » BCM ou Vautour : lorsque le buzzer final retentira dans la salle vendredi prochain (ou le 1er mai en cas de troisième match), c’est toute une organisation, une famille, un village qui seront sacrés champions de Mayotte.
Ce mardi 25 avril, à 18h30, BC M’tsapéré-Vautour club de Labattoir au plateau Baobab. Vendredi 28 avril, 18h, Vautour club de Labattoir-BC M’tsapéré, au plateau sportif de Labattoir. Si troisième match, lundi 1er mai, 16h, Vautour club de Labattoir-BC M’tsapéré, au plateau sportif de Labattoir.