A Mayotte, pendant le mois sacré, les fidèles observent le jeûne du lever au coucher du soleil. Mais comment marier cette pratique religieuse avec le sport ?
La période de jeûne peut sembler un obstacle pour les sportifs, en particulier ceux qui ont besoin d’une alimentation et d’une hydratation adéquates pour maintenir leur niveau de performance. « Avant le ramadan, je faisais trois séances d’entraînement. Maintenant, j’en fais deux et j’ai réduit aussi le temps de chaque séance. L’importance n’est pas d’arrêter la pratique », indique par exemple Mohamed « Momo » Attoumani, athlète et membre du Club d’athlétisme de Mamoudzou (CAM).
Sans surprise, les moments les plus propices pour faire du sport pendant le ramadan sont juste après la rupture du jeûne et en début de la matinée. Pendant ces périodes, le corps dispose de suffisamment d’énergie pour soutenir l’activité physique. Ensuite, il est essentiel de s’hydrater correctement pendant les heures de non-jeûne. Il est recommandé de boire suffisamment d’eau pour maintenir une bonne hydratation et manger des aliments riches en nutriments tels que des fruits et légumes. Ce qui est difficile généralement pour les travailleurs qu’ils doivent assurer normalement leurs tâches quotidiennes. D’où les changements horaires dans tous les secteurs pendant ce mois. L’Orange Bleue, à Mamoudzou, un club privé de fitness et de remise en forme, nous affirme avoir changé aussi les horaires d’activités pour ses membres jeûneurs. Ces derniers font du sport le matin de bonne humeur, la fin de l’après-midi, juste avant la fin du jeûne ou la nuit de préférence. L’observation est la même dans la majorité des équipements sportifs de la commune de Mamoudzou où l’on retrouve les fameux tournois sportifs chaque soir.
Et contrairement aux idées reçues, suivre le ramadan n’est pas nécessairement un frein pour les sportifs. « Le jeûne peut aider à améliorer l’endurance et la concentration, à augmenter le métabolisme, à réduire le taux de graisse corporelle et à améliorer la résistance à l’inflammation. Il ne réduit pas les performances physiques et sportifs. Beaucoup de sportifs de haut niveau nous l’ont prouvé comme Karim Benzema, le ballon d’or français. C’est juste une question de mental », souligne Moustoifa Maouinda, coach du Club d’athlétisme de Mamoudzou (CAM). Cependant, il est recommandé pour les sportifs amateurs, exerçant des activités en dehors du cadre professionnel, d’être suivis par un coach ou par un médecin pour pratiquer du sport pendant son jeûne.
« J’accorde une attention particulière aux adolescents et aux plus jeunes enfants qui jeûnent pendant cette période. Ils sont les plus vulnérables. On ne doit pas les forcer à le pratiquer ni à faire du sport. Ils peuvent se rattraper après le ramadan. Je leur demande toujours comment ils se sentent avant de débuter une session », poursuit le coach. Si le sportif n’est pas attentif aux recommandations, il encourt des risques potentiels de déshydratation, une carence en nutriments essentiels, voire une perte de la masse musculaire ou des fatigues.
Donc il est recommandé de consulter un médecin surtout pour les personnes ayant des antécédents de troubles alimentaires ou de maladie chroniques.